L'Alamblog - La bibliothèque de Lucien Biton (un catalogue Sylvain Goudemare) - Commentaires2024-03-28T12:48:34+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearLa bibliothèque de Lucien Biton (un catalogue Sylvain Goudemare) - Alain Paireurn:md5:629da033d6d42f5ae5dcc5d0d48309772011-06-11T16:27:41+02:002011-06-11T18:30:17+02:00Alain Paire<p>Dans un livre collectif publié pour saluer les 20 ans des éditions du Promeneur, Yves Bonnefoy évoque la bibliothèque de Lucien Biton :</p>
<p>"Je me sentais tout de même davantage d’affinité avec l’admirable Lucien Biton, dont la splendide bibliothèque, un de ces monuments qui paraissent et disparaissent sans que mémoire en demeure, a été une des grandes chances de ma vie. Biton lui non plus n’avait guère de place : deux ou trois petites pièces dans une maison modeste, rue du Théâtre. Et il n’avait jamais eu qu’un maigre salaire dans une banque. Mais du ras du sol au plafond dans son appartement s’éployaient les plus importants autant que les plus rares des livres qui depuis, disons, le dernier tiers du xixe siècle, avaient étudié la pensée grecque, celle surtout des sophistes, la philosophie médiévale, le romantisme allemand, les religions et les arts de l’Inde, de la Chine et du Japon, les sociétés primitives. Il y avait dans un recoin la patrologie du Père Migne, achetée au papier quand Biton à Nantes, apprenti tailleur, n’avait que quinze ou seize ans. Sur une haute étagère c’étaient les imposants volumes des Proceedings of the Smithsonian Institution, qui ont failli faire de moi un étudiant des Indiens de l’Amérique du Nord. Et des tirés à part sans nombre, où se retrouvaient les premiers signes émis par Mauss, Lacan, Kojève, que sais-je ? Avec encore tout un ensemble de revues et plaquettes dadaïstes, surréalistes, que quelques jeunes gens venaient consulter, accueillis avec indulgence. Comment tout cela était-il arrivé rue du Théâtre ? Chaque soir, à sa sortie du Crédit Lyonnais, boulevard des Italiens, Lucien Biton, tout petit, précédé du nœud papillon qui surmontait son gilet bizarre et franchement démodé, faisait le tour des bouquinistes de la rive droite, pénétrant des arrière-cours, remuant de vieilles brochures, trouvant des livres précieux qu’il allait garder ou échanger.</p>
<p>Biton n’a rien écrit. Lisait-il ? Oui, puisqu’il extrayait des articles de revues vieilles ou récentes, pour les brocher et leur rendre vie. Oui, puisqu’il savait toujours, quand je le lui demandais, quel était l’ouvrage qui m’éclairerait, me formerait. Il percevait la beauté du Popol-Vuh dans la traduction d’Ernest Raynaud. Celle du Livre des morts de l’ancienne Égypte dans la traduction de Paul Pierret.</p>
<p>Biton lisait. Mais c’était la lecture d’une bibliothèque par elle-même. La conscience de soi de ce qui, grâce à son auteur, avait accédé à l’être, et devrait donc mourir un jour, hélas, comme tous les êtres vivants. Il n’y a pas de bibliothèque idéale mais il y a des bibliothèques qui ont eu la chance de vivre.</p>
<p>Yves Bonnefoy</p>La bibliothèque de Lucien Biton (un catalogue Sylvain Goudemare) - ricocheurn:md5:beed1cd49cf47e3b4bae190192bd07832011-06-05T20:32:00+02:002011-06-06T13:12:02+02:00ricoche<p>Quelqu'un se moque de nous!</p>La bibliothèque de Lucien Biton (un catalogue Sylvain Goudemare) - clsurn:md5:335e4001837c4cd96a81ce09d608c3d82011-06-05T12:00:54+02:002011-06-05T13:22:04+02:00cls<p>Bigre.<br />
Juste au moment où je me décide de faire un petit papier sur mon site au sujet d'un autre exemplaire retrouvé de _Mes états d'âme_ du encore très mystérieux Retoqué de Saint-Réac. Personne ne va croire qu'il s'agit d'une coïncidence. Et pourtant...</p>