L'Alamblog - Mot-clé - Édouard Estaunié2024-03-29T01:51:09+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearLe livre dont on ne parle pas : L'Ascension de M. Baslèvreurn:md5:0ed5654a01c4c55e84323fdf6d12e2e32013-06-04T06:46:00+02:002013-06-04T08:56:03+02:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-FaimÉdouard Estaunié <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.AscensionBoislevre_m.jpg" alt="AscensionBoislevre.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="AscensionBoislevre.jpg, mai 2013" />
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<blockquote><p>LE LIVRE DONT ON NE PARLE PAS<br />
<strong>L'Ascension de M. Baslèvre, par E. Estaunié</strong><br /></p>
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Voici un livre qui, dans la production actuelle, entourée de camaraderie, se soutient par lui-même, par sa valeur propre. Il se place, naturellement, dans la lignée des belles œuvres. C'est heureux. Les bons livres deviennent rares. Beaucoup d'auteurs, beaucoup de déceptions. 11 semble qu'il y ait abondance de talents. C'est une illusion. Ils ne résistent pas à un examen approfondi. Trop de facilité, pas d'application. Il y a, surtout, des clans et, dans chaque clan, la flatterie réciproque.<br /></p>
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M. Baslèvre arrive à Paris en 1880. Il rentre comme rédacteur au ministère du Commerce. Puis, il devient rédacteur principal, sous-chef de bureau, chef de bureau et, enfin, directeur. Cela lui a pris vingt-six bureau et, l'intervalle, chevalier et officier de la Légion ans. Dans d'honneur. Il est au faîte de la hiérarchie. Il en a gravi très régulièrement tous les échelons. Il est quelqu'un.<br /></p>
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Et c'est alors que son ascension commence. Qu'est-ce que l'ascension de M. Baslèvre ? Jusque-là, il a vécu, garçon, dans une chambre de la place des Vosges, toujours la même, et s'est trouvé directeur là où il était rédacteur. Un incident surgit, un rien, et ce fonctionnaire, qui a vécu sans connaître la vie que lui cachait l'administration, devient un homme. Il a, alors, cinquante-six ans. Cet incident ? Moins que rien. Un de ses camarades d'enfance, perdu de vue depuis longtemps, sollicite son appui. M. Baslèvre fait la démarche demandée. Il se dérange. Pourquoi ? Ce camarade lui est indifférent. C'est la part de l'inconnu. Il va rendre compte lui-même du succès de sa démarche. Il voit la femme de son ami. Et, dès ce moment, M. Baslèvre sent, peu à peu, des sentiments inconnus s'éveiller en lui. Bientôt, il n'est plus le fonctionnaire racorni par trente ans d'administration. Il connaît l'amour.<br /></p>
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Poussé par les événements, il se dévoue, il se sacrifie et, d'étapes en étapes, il atteint au sublime par la grandeur même de son sacrifice et de son renoncement. La femme meurt. Il ne saura qu'après sa mort qu'elle l'a aimé, comme il l'a aimée. Il continue sa vie, mais il a touché aux cimes. C'est tout et c'est très beau.<br /></p>
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J'ai dit que ce livre valait par lui-même. Pas de péripéties, pas de romanesque et, d'une façon générale, aucune concession au lecteur qui peut se livrer, sans crainte, et qui ne sera jamais dupe, comme dans Bourget, par exemple, ce gros talent, trop habile, un peu truqué, et dont il faut se défier.<br /></p>
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Ce nouveau livre de M. Estaunié est supérieur à l'Empreinte, œuvre solide mais un peu fruste. Il en garde les qualités, mais a plus de profondeur. La psychologie en est aussi vraie, mais plus fouillée, plus fine.<br /></p>
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Le style, lui-même, toujours ferme et net, revêt, ici, une souplesse inattendue. Il s'adapte, naturellement, au sujet qui, on le sent, a empoigné l'auteur.<br /></p>
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Un seul reproche : l'épisode trop adroit de Mlle Fouille. C'est la part faite au romanesque et il dénonce le désir de plaire au lecteur. Faiblesse passagère et à laquelle, bien peu d'auteurs, même parmi les meilleurs, résistent.<br /></p>
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Voilà donc un écrivain qui, de loin en loin, fait un bon livre. Il ne connaît pas les gros succès. Il ne sacrifie pas à la popularité. Aucun battage. Mais il a du talent et cela suffit lorsque tant autour de lui ont toutes les qualités, sauf celle-là.<br />
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M. Castaing<br /></p></blockquote>
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<em>Floréal</em>, n° 5, 31 janvier 1920, p. 113.
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<br />Ce classique de l'écriture blanche publié en 1920, (presque) ignoré, est toujours accessible :<br /></p>
<p><strong>Édouard Estaunié</strong> <em>L'Ascension de M. Baslèvre</em>. - Paris, Mémoire du livre, 2000, 220 pages, 18,16 €</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2013/05/06/Le-livre-dont-on-ne-parle-pas-%3A-L-Ascencion-de-M.-Basl%C3%A8vre#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2148Michel Ohl dispatche Estauniéurn:md5:05d0e8c62afc82a6c06f3ef93f13d6812007-10-17T06:42:00+02:002013-06-04T09:00:00+02:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviMichel OhlÉdouard Estaunié <p><img src="http://www.alamblog.com/public/OhlEstaunie.jpg" alt="OhlEstaunie.jpg" /><br />
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C'est dit : Michel Ohl a dispatché Edouard Estaunié.<br />
Il l'a fait et s'en explique dans un récent courrier :<br /></p>
<blockquote><p>"Je vous envoie l'histoire de la performance Estaunié réalisée au début de l'année dernière tot autour de chez mon moi. J'espère que cela ne vous daillera pas trop. C'est le 1er Schéol-Eden voyez-vous. Un hors commerce."<br /></p></blockquote>
<p>Et il ajoute :<br /></p>
<blockquote><p>"Toutefois, j'en réserve 2 ou 3 exemplaires aux personnes qui m'enverront leur nom et leur adresse, après examen de leur demande - pour parler comme tonton Xavier (Forneret)"<br /></p></blockquote>
<p>De quoi s'agit-il donc ?<br />
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On sait combien Michel Ohl n'écrit pas pour épater la galerie. Il épate la galerie en écrivant et ses livres présentent toujours un caractère d'objet unique destiné à un lectorat choisi. C'est le lecteur qui s'estime choisi, parce qu'il faut bien que, parfois, de tels livres atteignent leur but. De même qu'il a suffit que Michel Ohl dispatche Édouard Estaunié pour que des lecteurs bordelais se trouvent mis en présence de <em>M. Baslèvre</em> ou de <em>Mme Clapain</em>.<br />
On ne saurait être trop discret au sujet de la personne et de l’œuvre d'Estaunié en la circonstance. Être dispatché présente nécessairement quelques avantages, ne serait-ce qu'en terme de notoriété. Mais Estaunié ne devrait pas avoir besoin de notre secours : l'invention majeure de ce polytechnicien versé dans l'administration des Télégraphes fut un mot, LE mot de la fin du XXe siècle dont nous ressentons encore toute l'influence : "télécommunication".<br />
Oui, Estaunié a inventé télécommunication et Michel Ohl l'a dispatché.<br />
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<strong>Michel OHL</strong> <em>Je dispatche Estaunié</em>. — Bordeaux-Châlette, Schéol-Eden (imp. Plein Chant, Bassac) , 2007, 68 p.<br />
<em>Les nautes vigilants auront deviné dans cette notice la triple figure barbue des réputés Ohl-Thomas-Ziegelmeyer, triplette gagnante à coup sûr.</em>
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<strong>Brève notice biographie d'Edouard Estaunié</strong><br />
Polytechnicien, haut-fonctionnaire des PTT (administration des télégraphes dint il fut ingénieur en chef puis inspecteur général). Pour la petite histoire : l'un de ses romans, <em>Noémi Foubert</em> fut remis en manuscrit au <em>Gaulois</em> par l'auteur mais s'égara et ne fut jamais retrouvé. Reçu à l'académie française le 25 avril 1925 au fauteuil d'Alfred Capus.<br />
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<strong>Brève bibliographie lacunaire</strong><br />
<em>Un simple</em> (1891) - <em>Bonne Dame</em> (1891) - <em>L'Empreinte</em> (1896) - <em>Le Ferment</em> (1899) - <em>L'Epave</em> (1902) - <em>La Vie secrète</em> (1909) - <em>Les Choses voient</em> (1913) - <em>Solitudes</em> (Crès, 1917) - <em>L'Ascension de M. Baslèvre</em> (Perrin, 1919) - <em>L'Appel de la route</em> (Perrin et cie, 1921) - <em>L'Infirme aux mains de lumière</em> (Bernard Grasset, 1923) - <em>Buffon</em> (s.n., 1924) - <em>Le Labyrinthe</em> (Perrin, 1924) - <em>Le Silence dans la campagne. Une nuit de noces. L'Infirme aux mains de lumières et autres nouvelles</em> (Perrin, 1925) - <em>Discours… Académie française pour la réception de M. Edouard Estaunié. Réponse de Robert de Flers</em> (Perrin, 1925) - <em>Tels qu'ils furent</em> (Perrin, 1927) - <em>Madame Clapain</em> (Perrin, 1932)...</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2007/09/16/Michel-Ohl-dispatch-Estaunie-une-coproduction-Scheol-Eden#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/605