L'Alamblog - Mot-clé - Apocalypse2024-03-29T01:51:09+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearLa Petite Apocalypse de Tadeuszurn:md5:321916b9e79ec1722c45ccb9ca0496922020-03-29T07:42:00+02:002020-03-29T07:42:00+02:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviApocalypseCosta-GavrasPologneTadeusz Konwicki <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.ApocalypseTadeusz_m.jpg" alt="ApocalypseTadeusz.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="ApocalypseTadeusz.jpg, mar. 2020" /><br />
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Tandis que l’édition française se prépare à nous mettre en vente les 692 « Journal de confinement » en cours de rédaction à travers la France (1) — Pardon 892, on me signale que j’en oublie —, il nous reste quelques très bons livres à engloutir, et notamment <em>La Petite Apocalypse</em> de Tadeusz Konwicki, récemment prise en main par les éditions du Typhon.<br />
Disparu il y a cinq ans, Tadeusz Konwicki (1926-2015) avait été publié en France dès 1971 et la plupart de ses livres traduits, jusqu’à son ''Roman de gare contemporain’’ dont le titre indique les vertus ironiques du gaillard, longtemps opposant au régime polonais.<br />
<br />Sa ''Petite Apocalypse’’, longtemps diffusée sous le manteau, évoque la période de la déliquescence du régime — Coasta-Gavras en avait donné une interprétation cinématographique en 1993 avec André Dussollier —en des termes pleins d’humour et dans un panoramique très perplexe des forces en présence, professionnels de l’opposition rejoignant les tortionnaires dans un néant comique qui ne manque ni de profondeur, ni de pertinence.<br />
Pour saluer la nouvelle édition de cet excellent livre et cet écrivain qui, dans les années 1070 avait entamé son ''journal mensonger'’ où il faisait assumer par son chat, Kot Iwan, un ensemble de ragots et de faussetés (2), nous y reviendrons dans les jours qui viennent à plusieurs reprises.<br />
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<blockquote><p>— Ainsi vous voilà contestataire, observa Mme Margot. Je me suis toujours imaginé un contestataire en homme jeune, chevelu et sauvage.<br />
— Que voulez-vous, le régime a vieilli et nous avec lui. Tout ça dure trop longtemps. C’est un spectacle plein de longueurs qui manquent de tension dramatique.<br />
— Vous allez créer une nouvelle secte ou c’est déjà chose faite ?<br />
— Ma secte, c’est moi, et je suis en chacun de vous. Car mon moi biologique n’existe plus. Je n’ai plus d’adresse, plus de biographie. Je suis un virus ou une bactérie, ou peut-être l’enzyme du vice qui hante vos consciences. Je ne suis plus là, Madame, je n’existe plus. Les paroles que vous entendez ne sont que les ondes perdues dans l’éther, l’écho de vos propres paroles ou un monotone mémorandum échappé de la gorge divine.<br /></p></blockquote>
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<strong>Tadeusz Konwicki</strong> ''La Petite Apocalypse’'. Traduit du Polonais par de Zofia Bobowicz. Préface de Costa-Gavras.— Marseille, Editions du Typhon, 332 pages, 18,90 €<br />
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(1) On se promet un automne pénible. Et si l’on en juge par les deux ou trois faces de Carême qu’on nous sert en illustration dès à présent, qu’elles soient recluses en Vendée, à l’île de Ré, à Pétaouchnock (France) ou en Sibérie, on devine bien quelle haute métaphysique va devenir notre lire quotidien...<br />
(2) Ceci comme indice à nos compatriotes rédacteurs de leur fameux « Journal de confinement ». Ils pourraient y trouver de quoi se mettre du plomb où l’on pense.<br /><br />
<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/03/28/La-Petite-Apocalypse-de-Tadeusz#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4304On-va-tous-périr et le prêt-à-survivreurn:md5:d90409ed5805b6b9d7e7a0f1715beb652018-09-27T05:30:00+02:002018-09-28T13:21:27+02:00Le Préfet maritimeApocalypseEnromancementSurvivalisme <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.BVIDALSurvival_m.jpg" alt="BVIDALSurvival.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="BVIDALSurvival.jpg, sept. 2018" /><br />
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Sujet d'actualité, les transformations du monde ont de quoi angoisser. D'autant que nos édiles, englués qu'ils sont dans leurs relations et baignant dans des valeurs délétères promues par les dites relations sont incapables de penser avec lucidité. On le voit chaque jour. Un enfant de six ans trouverait utile de changer quelque chose au dispositif, surtout pas nos élus convaincus qu'ils prêchent le vrai en prêchant le ni/ni, une fausse tempérance qui serait basé sur un habitus équilibré de la raison... mais quelle raison ?<br />
Certains petits malins ont conçu en réaction à l'attentisme des autorités et à la négation (contre toute rationalité) des problèmes une attitude ou plus agressive ou plus protectrice. En tout cas, une prise en main qui les conduit à jauger différemment les "risques" et l'hypothèse de leur surgissement. On les appelle les survivalistes et ils sont parfois croquignolets.<br />
Paranoïaques, ou à tendance paranoïaque, ces êtres convaincus que le ciel va nous tomber sur la tête se préparent à une fin de la civilisation, accumulent des boîtes de conserve et de l'eau, s'entraînent à réparer un moteur et à creuser des fosses sceptiques, à construire des habitations en bois, à résister physiquement à des épreuves de plus en plus difficiles, bref, ils aspirent à un retour à la nature qui leur permettrait de prouver qu'ils avaient raison, et qu'ils étaient prêts.<br />
Bien sûr, tout cela repose sur un scepticisme profond, une perte de foi dans la vie sociale et sur tout un tas de pensers sympathiques pour leurs contemporains. Mais passons.<br />
Le sociologue <strong>Bertrand Vidal</strong> vient de publier un livre passionnant sur le cas des survivalistes, un groupe qui n'est plus seulement composé d'affreux fachos comme autrefois mais d'une population de plus en plus variée, en particulier du côté des catégories socio-professionnelles les plus huppées. Vidal nous apprend par exemple qu'une société française est l'une des toutes premières sur le marché de construction de maisons autonomes et fortifiées, implantées en particulier, pour les grandes fortunes, en Nouvelle-Zélande. Une île, si l'on ne se trompe, qui doit donc disposer d'un petit moteur à hélice pour échapper aux sept cercles... ou d'un talisman spécial...<br />
Cet essai qui se lit dans un seul mouvement vous évoquera sans cesse le dernier film de zombi que vous avez visionné. C'est normal. Il apporte en outre un nombre de détails passionnants sur les usages et mentalités du milieu et ces acronymes absolument délicieux qui ont surgi avec le temps sur la toile (véritable berceau du survivalisme moderne). Songez un peu que vous ignorez encore ce que sont : TEOTWAWKI (The End Of The Word As We Know It (synonyme WTHTF), Wrol, RSF (réseau survivaliste francophone), VSK, PCE/PCR, BAD, BIB, BOB, RAM, BUG, GHB, MBR, OTG... On se croirait à l'armée...
Reste que Bertrand Vidal soulève un point essentiel : ces survivalistes, qui attendent un peu d'action (la fin d'un monde) en se rendant forts comme des Turcs plongés dans l'eau glaciale des rivières sibériennes et qui se croient capables de supporter la solitude dans leurs tanières très bien protégées, réclament au fond un "enromancement" du monde. De l'action et du récit en somme.<br />
Il y a longtemps que l'on sait que la vie de consommateur est d'un désespérant achevé.<br />
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<strong>Bertrand Vidal</strong> <em>Survivalisme. Êtes-vous prêts pour la fin du monde ?</em> Paris, Arkhê, 216 pages, 18,90 €
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<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2018/09/19/On-va-tous-prir-et-le-pret-a-survivre#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/3636Fin du monde (1906)urn:md5:6ac213f5df0dcd0145c001f46f45beaa2012-01-10T02:53:00+01:002014-11-07T16:49:14+01:00Le Préfet maritimeApostilleAlgerApocalypseFin du mondeRené Delaporte <p><img src="http://www.alamblog.com/public/AnoBorr.jpg" alt="AnoBorr.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="AnoBorr.jpg, janv. 2012" /><br />
Anonyme du Borrégo, début XXIe (coll. part.)<br />
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<br /><strong>Fin de monde</strong><br />
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Sur l’univers, il pleut du cuivre ;<br />
Au cerveau montent des chaleurs ;<br />
La tête est lourde, à se croire ivre ;<br />
Vers le sol se penchent les fleurs.<br /></p>
<p>Le Soleil crache son cratère,<br />
Forge où travaillent cent démons,<br />
Brûle les plaines et les monts<br />
Absorbe, en son foyer, la terre.<br /></p>
<p>L’air prend aux gorges, il altère,<br />
Il fait haleter les poumons ;<br />
Les corps se couvrent de flegmons,<br />
L’haleine est un gaz délétère.<br /></p>
<p>Souverains règnent les malheurs.<br />
Adieu, rêves qu’on veut poursuivre ;<br />
La mort vient, partout des douleurs.<br />
Sur l’univers il pleut du cuivre.<br />
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<strong>René Delaporte</strong> <em>Cent d’Algéroises, poésies</em>. Avec un avant-propos de Fabre des Essarts et une préface sur l’Algéroise de J.-A. Aubert. — Paris, Le Luth Français (J. Leblanc éditeur), 1906, p. 48.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2012/01/04/Fin-du-monde-%281906%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/1786