L'Alamblog - Mot-clé - Automne2024-03-29T07:58:15+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearPremier poème d'automneurn:md5:01bfd736a91367658f862573f8fa1cd62020-09-21T04:47:00+02:002020-09-23T11:01:20+02:00Le Préfet maritimeAd Usum BibliofilousAutomneLittératureThéo Varlet <p><img src="http://www.alamblog.com/public/VarletII.jpg" alt="VarletII.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="VarletII.jpg, juil. 2009" /><br />
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<strong>Premier Poème d'automne</strong><br />
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Malgré l'azur hélé d'aventure ; malgré,<br />
Trains, steamers, et gourdin libre de chemineau,<br />
Toutes routes, irradiantes de mon coeur,<br />
Vers l'ivresse nomade et le gîte nouveau ;<br />
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Amant sans espoir du poison fatal,<br />
Chaque soir, rassemblant les ferveurs animales,<br />
A l'abattoir je traîne,<br />
Comme un peuple ouvrier vers l'usine, leur haine.<br />
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Malgré la douce nuit méditerranéenne<br />
Et ce ciel, si je veux, le plus beau de la terre ;<br />
Malgré l'opium, l'alcool, le haschisch, et l'éther ;<br />
Le paradis philosophal, ou le harem<br />
Que me livrent, à moi Nabuchodonosor<br />
Magique, mille amours ignorées, en ton corps ;<br />
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Dévoué, sous la lampe rituelle,<br />
Je me prosterne à l'implacable autel,<br />
Et, reconquis, mystique et frissonnant, j'attends<br />
La vanité, pour mon cerveau, de sa débauche solitaire.<br />
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Mais, au plus haut de ses retraites inhumaines,<br />
Ma conscience,<br />
Accoudée au balcon d'altières nonchalances,<br />
Surveille un poète énergumène,<br />
Hagard de gloire et d'immortalité postiches,<br />
Qui rythme obstinément sa chanson de derviche ;<br />
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Et mes sceptiques yeux suivent sur la papier<br />
AU bec de cette plume enregistreuse naître<br />
Le diagramme halluciné de ma pensée.<br />
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- Quand donc pourrai-je enfin, guéri par toit<br />
De maniaques routines,<br />
Libre soleil de mes étés, seul maître de ma joie<br />
Animale et divine,<br />
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Sans qu'un sot souvenir me tente, prononcer<br />
Ton nom, vieux préjugé de ce culte nocturne<br />
Plus riche en cauchemars qu'un poison trop usé,<br />
Ton nom haï, vieille drogue, Littérature !<br />
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Théo Varlet<br />
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<em>Les Horizons</em>, 15 novembre 1912.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/02/11/Premier-poeme-d-automne-%28Th-o-Varlet%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4211