L'Alamblog - Mot-clé - Bagdad2024-03-29T07:58:15+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearEmile Zavie à Bagdadurn:md5:ea7935189850d1bd1e06df1f955fdb512021-01-06T04:55:00+01:002021-01-08T19:56:30+01:00Le Préfet maritimeApostilleBagdad <p><img src="http://www.alamblog.com/public/EmileZavieFloreal1923.jpg" alt="EmileZavieFloreal1923.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="EmileZavieFloreal1923.jpg, janv. 2015" />
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Si l'on peut moquer la myopie de Zavie lorsqu'il visite la Russie en plein bouleversement bolchevique (il n'en voit que le corsage des jolies filles, et pourquoi pas...), Émile Zavie (1884-1943) a aussi su plaire en son temps. C'est le destin de tout créateur d'avoir, à l'occasion des hauteurs successives... Ne faisons pas les mariolles et posons-nous cette simple question : nous souviendrons-nous dans dix ans des écrivains d'aujourd'hui ?<br />
QUant à Zavie, il était d'avis - désolé - que son roman Sousl esmurs de Bagdad était bien meilleur que le reste de sa production. D'ailleurs Gallimard s'en empara dès qu'il le put, c'est un signe. En plein règne d'Agatha C., Zavie tentait le mystère.<br />
Voici ce qu'en disait l'hebdomadaire Floréal :<br />
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<blockquote><p>Sous les murs de Bagdad<br />
Dans Les Beaux Soirs de l'Iran, que nous ne sommes pas seuls à considérer comme un des plus beaux romans français, M. Emile Zavie nous a entraînés en Perse, en retraitant de Russie à travers ces défilés du Caucase où mourut, si rapidement exécute, Poutnick le Proscrit. Aujourd'hui, c'est à revers qu'il prend l'Empire Immobile des Chahs, à la faveur d'une étrange et bien troublante intrigue qui nous conduit jusque sous les murs de Bagdad.<br />
Blaze Romerdy, son héros central, est un de ces garçons dont l'insécurité psychologique intéresse fort Emile Zavie, et dont nous avons déjà rencontré des types carectéristiques dans Les Beaux Soirs de l'Iran, dans Paris-Marseille et dans Poutnick le Proscrit. Ce ne sont pas des volontaires qui préparent leur aventure. Etres d'une plasticité singulière, prompts à subir l'ascendant de quelque volonté positive, ils sont assez représentatifs d'une génération contemporaine peuplée d'ambitions imprécises, hantée de rêves, mais à peu près incapables de réaliser dans la sens anglo-saxon du. mot. Emportés dans l'aventure, s'ils cultivent en secret la petite peur voluptueuse de l'inconnu, c'est surtout au charme des incidents qu'ils s'attachent avec un rare et dangereux dilettantisme. Ils sont essentiellement romanesques, lors même qu'ils ironisent. C'est pourquoi nous apprécions en eux d' incomparables héros de roman, propres à introduire dans l'action logique toute la grâce mouvante de la sensibilité qu'un rien influence, et dociles à dénouer le drame d'une façon imprévue. Instruments d'une fatalité qu'ils croient extérieure à eux-mêmes et qui, de fait, est en eux, ils s'étonnent un jour d'avoir servi aveuglément et cruellement le mystère. Ces garçons, tour à tour hésitants et impulsifs sont des amants nés, mais condamnés à demeurer au bord do l'amour, balancés de joies fugitives à des souffrances sans issue que leur dilettantisme foncier, seul, empêche de verser dans un pathétique démodé.<br />
Fais-je erreur ? C'est ainsi, du moins, que j'ai compris Blaze Romerdy. Et, ainsi compris, emmené, sans trop d'explications, de Paris à Marseille, de Marseille à Port-Saïd, et de Port-Saïd à Bagdad, par son ami le très volontaire Williams Lecharier, son caractère s'oppose curieusement à la lucidité de celui-ci, à la duplicité quasi-scientifique d'un Constantin de Henne. à la roublardise aiguë d'un Sartigues, à la médiocrité pleine de margotte d'un M. de Prénomme, chef d'expédition, et à la physionomie mobile de Christian ou. plutôt, de Christiane Dallène, cette énigmatique jeune femme qui eut fait les délices de Stendhal, tant elle se montre contradictoire dans ses façons de jouer avec l'amour et avec la mort. Attentif au seul drame de sa sensibilité. Blaze Romerdv semble ignorer jusqu'au bout qu'il est l'exécuteur prédestiné d'une mission politique dont les enjeux sont graves, puisque s'y affrontent deux nations qui se disputent sans pitié l'hégémonie en Perse. Et. j'ai beau chercher, je ne trouve pas. dans toute l'histoire du roman, de héros plus adorable do ferveur chimérique et de bravoure irresponsable. N'attendez pas que je dévoile à plaisir l'ingéniosité du récit. Los événements sont la lot du lecteur. A nous autres la tâche toujours émouvante de pénétrer les intentions de l'auteur. Peut-être les entrevoyez-vous, maintenant, et découvrez-vous toute l'admirable complexité du nouveau roman de M. Emile Zavie, qui échappe par bonheur aux classifications ou simplistes ou arbitraires. Roman d'aventures, sans doute, puisque l'action aux péripéties multiples nous tient en haleine, et ne livre son secret qu'aux toutes dernières pages. Mais, roman psychologique, surtout, car les personnages en scène ne sont pas des automates, mais bien des caractères qui s'expriment avec une subtilité sans égale, .les uns et les autres vrai, partagés entre les lucidités cérébrales et les obscures réactions instinctives, disons passionnelles. Roman exotique, encore, d'une poésie d'autant plus prenante qu'elle modère son lyrisme, et que la discrétion qui préside à l'évocation des paysages s'égale à la sobriété que régit la révélation des sentimentalités diverses. En retrait de l'aventure, de l'analyse et de la notation pittoresque, enfin, — mais perceptible seulement aux gens qui, depuis les malencontreux accords de Potsdam, ne se désintéressèrent jamais des politiques européennes dans le Proche-Orient, — la vérité historique.<br />
Une œuvre à ce point inquiétante et sûre et de proportions harmonieuses, écrite dans une langue pure et nette, n'est peut-être pas éloignée d'être la perfection du roman. On peut tenir Sous les murs de Bagdad pour un roman parfait.<br />
Pierre Guitet-Vauquelin<br /></p></blockquote>
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<p><strong>Émile Zavie</strong> <em>Sous les murs de Bagdad</em>, roman. — Paris, La Renaissance du livre, 1923, 336 p.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2015/01/08/Zavie-Bagdadi#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/65Le nonchalant Zavie se rend à Bagdadurn:md5:ab171315b41d2218b57e6c89cd9daf162021-01-05T06:22:00+01:002021-01-08T19:55:33+01:00Le Préfet maritimeLa réclame littéraireBagdadEmile ZavieIrakMurailles <p><img src="http://www.alamblog.com/public/ZavieABagdad.jpg" alt="ZavieABagdad.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="ZavieABagdad.jpg, janv. 2021" /><br />
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<blockquote><p><strong>Sous les Murs de Bagdad</strong><br />
(par Emile Zavie)<br />
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Certains jours on rechigne à suivre dans les dancings nos jeunes romanciers pour les entendre raconter d'étranges histoires sur les femmes vertes et les hommes jaunes qui, sous les changeantes lumières et au son des musiques barbares, s'y trémoussent. Nous souhaitons alors d'autres décors, d'autres récits ; il nous faut de l'air, de l'espace, de beaux paysages inconnus. Une très grande joie ce serait, par exemple, de partir avec des compagnons pour la plupart gais, aimables, intelligents que, de bonne foi. nous aurions pris d'abord pour des voyageurs de commerce ou de savants archéologues mais en qui, peu à peu, à certaines attitudes, à certains mots, nous finirions par soupçonner d'énigmatiques agents envoyés, au risque de leur vie, en de secrètes missions où, passionnément, nous nous efforcerions de voir clair.<br />
C'est à un voyage de ce genre que nous sommes invités par M. Emile Zavie. Nous nous embarquons un soir, à Marseille, sur un petit cargo japonais où, tout de suite, nous ferons connaissance avec Blaze Romerdy, Louis de Prénonne, Williams Lecharrier, Christian Dallène, Sartigues, Rives-Ribière, Constantin de Henne. Le bateau lève l'ancre, on part pour l'Egypte. En route, nous nous apercevons de choses bizarres nos compagnons semblent se surveiller les uns les autres. Prénonne est un sot qui prend des allures de chef ; de Tienne est antipathique ; Christian Dallène, qu'on nous a présenté comme un orientaliste, n'est autre qu'une jeune fille qui, sous un déguisement masculin, prétend fuir un fiancé qu'on lui veut imposer. Pendant tout le voyage cette femme suscitera les convoitises plus ou moins apparentes de tous ces hommes par ailleurs si sûrs d'eux-mêmes. A Port-Saïd, les. autorités britanniques interdisent au Français du bateau de descendre à terre, mais, quelques heures plus tard tout le monde se promène dans la ville. Romerdy fait la connaissance d'un certain Lucien Lemans, un Français arrivé par le précédent courrier et voici que Prénonne prétend l'emmener avec les autres à Mossoul. On part. On arrive à Bassorah. Inquiétudes. La route n'est pas sûre. Le désert est rempli de pillards. On ne campe qu'avec d'infinies précautions. Une nuit, des coups de feu... Des pillards, sans doute, à moins que... La nuit suivante, Lemans est tué. Lecharrier trouve dans le portefeuille du mort une lettre où sont dénoncées aux Anglais « les intentions » des Français. Etait-ce un traitre ? Lecharrier et Romerdy trouvent dans leurs propres bagages des lettres semblables... Quelqu'un les a donc condamnés à mort en prenant la précaution de les faire passer pour des traîtres. On arrive sous les murs de Bagdad. Là, de Henne, malgré son habileté et son audace, est enfin démasque et tué. C'est pour lui, en réalité, que tout le monde est venu en Mésopotamie, sans le savoir, sauf Lecharrier et peut-être Dallène. Ce de Henne jouait double jeu : il travaillait pour nous mais nous vendait à nos rivaux. Lecharrier, chargé de le surveiller, a fait mieux, puisqu'il est arrivé à nous en débarrasser.<br />
Il faut lire ce très intéressant roman avec lenteur car rien n'y est inutile et très facilement on s'égare en ces menues actions sous lesquelles l'auteur, avec un art étonnant, a établi la trame solide de l'action. « Du paysage, l'essentiel ; des mœurs, ce qui nous paraîtra singulier; du tragique intime qui se joue au secret des âmes, ce. qui nous en sera révélé. nous dit M. Emile Zavie en son « invitation ». Il a tenu sa promesse et à l'accompagner sous les murs de Bagdad, nous ne regretterons pas notre voyage. - (Renaissance du Livre.)<br />
M. C.<br /></p></blockquote>
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Les Nouvelles littéraires, 2 juin 1923.<br />
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Illustration du billet : <em>Les Nouvelles littéraires</em>, 28 avril 1923, p. 6.<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2021/02/18/Emile-Zavie-sous-les-murs-de-Bagdad-publ#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/126