L'Alamblog - Mot-clé - Bois
2024-03-28T12:57:47+01:00
Le Préfet maritime
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Le Vieil Homme et la forêt
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2020-11-28T07:29:00+01:00
2020-12-05T09:26:16+01:00
Le Préfet maritime
Bois
Bûcheron
Forestier
Forêt
Grisons
Grumes
Littérature suisse
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.OScarPeerCoupeSOmber_m.jpg" alt="OScarPeerCoupeSOmber.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="OScarPeerCoupeSOmber.jpg, juil. 2020" /><br />
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De rares petits livres ont été écrit sur les expériences professionnelles rudes au cours du siècle dernier. Le Suisse <strong>Oscar Peer</strong> (1928-2014), écrivain des Grisons, a donné avec <em>Coupe sombre</em> un texte emblématique et puissant qu'on pourrait offrir dans les temps qui viennent avec l'assurance de faire plaisir ce "bref roman d'obstination et de fureur" (Jérôme Meizoz). C’est aussi, et c’est avéré, le Vieil Homme et la forêt des Grisons.
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<blockquote><p>Là aussi, le diable (auquel il a souvent pensé ces derniers temps) a persévéré. Le diable, estime-t-il, ne fait jamais rien à moitié. Un perfectionniste ! Est-ce qu'il ne te semble pas diabolique que ces troncs écorcés, après la pluie et le froid, soient maintenant recouverts d'une gaine de verglas ? A peine en touche-t-il un de son pic que d'autres s'ébranlent tout à coup. Vifs comme des poissons, ils s'échappent ici et là, en pirouettant dans sa direction. A peine en a-t-il tiré un qu'il doit courir de côté en espérant ne pas être atteint. Il se baisse, écoute le chantonnement de ces gaillards devenus vivants. De temps en temps, ils lui bondissent presque sous le cul, frottent ses jambes ou volent par-dessus sa tête. il pousse un cri, un juron, comme s'il avait à faire à une marmaille.<br /></p></blockquote>
<p>Deux heures après, il est mort de fatigue. Ses jambes tremblent. Il s'assoit. Tout tourne, lui-même tourne en rond avec les arbres et la forêt. ça mugit dans ses oreilles. Et soudain, il croit être cinglé ; dans ce grondement, il entend sonner des cloches... Il se tient la tête et écoute. Mais il se rappelle que c'est aujourd'hui dimanche, et il se rend compte que ça ne sonne pas en lui, mais très loin, en bas, au village. Par instants, selon les caprices du vent, on entend à nouveau quelques notes.<br />
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<strong>Oscar Peer</strong> <em>Coupe sombre</em>. Traduit du romanche par Marie-Christine Gateau-Brachard. Préface de Jérôme Meizoz.— "Zoé poche" (n° 101), 2020, 128 pages, 8,50 €</p>
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Grumes en stock
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2020-11-26T00:29:00+01:00
2020-11-29T15:25:21+01:00
Le Préfet maritime
Les Vrais Coupe-Faim
Anonyme
Bois
Bûcheron
Forêt
Grumes
John Vaillant
La Scierie
Oscar Peer
Pierre Gripari
Travail
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.sciereiGripari_m.jpg" alt="sciereiGripari.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="sciereiGripari.jpg, nov. 2020" /><br />
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Si la part qu’a prise l’écrivain droitiste Pierre Gripari (<em>Les Contes de la rue Broca</em>) dans l’émergence de ce texte n’est pas tout à fait élucidée, il n’est reste pas moins que <em>La Scierie</em> est l’un des livres les plus marquants qui auront été produits sur le monde du travail au siècle dernier. Et en particulier dans ce monde des grumiers si dangereux où le moindre tronc tue sans coup férir (on ne peut s’empêcher de rapprocher certaines scènes à <em>L’Arbre d’or</em> de John Vaillant, Noir sur Blanc, 2014, et, plus généralement au phénoménal ''Coupe sombre'’ d’Oscar Peer, Zoé, 1999, « Zoé poche », 2020).<br />
Présenté comme le récit d’un épisode de deux ans dans la vie d’un jeune bourgeois conduit à travailler de ses mains pour gagner sa vie, on y écoute l’homme vieilli raconter comme il fut confronté à la rugosité du monde prolétarien et de ses membres humains, trop humains. Une phrase sans apprêt, au dire essentiel est sans doute la source de la fascination que suscite <em>La Scierie</em>. Malgré l’âpreté et son pessimisme profond, elle rend un son de vérité qui traverse sa littérature comme rarement : « Manque de temps et surtout la fatigue. »<br />
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<blockquote><p>C’est un terrain immense où sont empilés : plots, planches, traverses, madriers, bastings, etc. A côté, le chantier à grumes où se trouvent deux tas de grumes, un en face de chaque chariot. Le tout sillonné de rails sur lesquels se trouvent de petits wagonnets servant au transport du bois scié vers les piles. Et, tout au bout, un petit hangar, long de vingt mètres, haut de deux mètres cinquante, qui abrite le forestier. C’est là qu’on souffre.<br /></p></blockquote>
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<em>La Scierie</em>, récit anonyme présenté par Pierre Gripari. — Héros-Limite, 142 pages, 18 €<br /></p>
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Par le fer
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2020-05-15T00:50:00+02:00
2020-05-15T10:22:00+02:00
Le Préfet maritime
Apostille
Bois
Fer
Mobilier
Métal
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.DracoSemlich2020178_m.jpg" alt="DracoSemlich2020178.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="DracoSemlich2020178.jpg, mai 2020" /><br />
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<blockquote><p>Comment distinguer, d’un coup d’oeil honnêtement bref, la qualité de l’ameublement ? Mon ignorance m’agaça, car j’aurais aimé être capable de jugement — même mauvais — en cet instant, ne fût-ce que pour m’éviter cet air épaté que j’avais du mal à ne pas laisser paraître. A quatorze ans j’avais choisi « le fer », par fierté comme la plupart des autres élèves de l’école d’apprentissage. Dans nos esprits choisir « le bois » caractérisait une tendance timorée, vaguement réactionnaire ; le bois appartenait au passé. Par le fer, nous nous sentions davantage ouvriers...<br /></p></blockquote>
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<strong>Roger Boussinot</strong> <em>Le Treizième Caprice</em>. — Paris, Denoël, 1958.<br />
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Illustration © Draco Semlich 2020.</p>
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L'Arbre d'or de John Vaillant (un livre 4 étoiles ****)
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2014-08-14T06:03:00+02:00
2020-11-29T15:26:04+01:00
Le Préfet maritime
Dernier reçu Premier servi
Bois
Bûcheron
Bûcheronnage
Colombie britannique
Epicéa
Forestier
Forêt
John Vaillant
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/johnvaillant.jpg" alt="johnvaillant.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="johnvaillant.jpg, août 2014" /><br />
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On ne rêve pas meilleur compagnon de promenade en forêt.<br />
L’Arbre d’or, récit des zones boisées de la Colombie-Britannique, est une merveille du livre qu'on dirait d'aventures, si ça n'était tout simplement un livre de vie(s). Vies des forêts assurément, et vies des hommes rudes, voire frustes, qui les fréquentent.<br />
En territoire des Haïdas, indiens très mobiles et un tantinet chafouins,<strong> John Vaillant</strong> propose une série des récits tous plus affolants les uns que les autres où l'existence de l'homme semble tenue à un fil de fond de culotte, ou à une branche frêle et cassante.<br />Songez que certains arbres mesurent des quatre-vingt-dix mètres, pèsent des dizaines de tonnes et protègent de leurs ramures un monde à part, mêlant parfois la saumure des rivages marins aux racines alimentant leurs troncs monumentaux comme des rêves de saga féérique. Ou cauchemardesque.<br /></p>
<blockquote><p>La force vitale au sens littéral, biologique, dans cette partie du globe est extraordinaire. Vingt-trois espèces de baleines vivent de façon permanente ou transitoire dans leurs eaux et les îles elles-mêmes hébergent l'une des plus importantes populations de pygargues à tête blanche du continent. Le détroit de Burnaby, un étroit chenal de marée au centre de l'archipel, abrite l'une des plus fortes concentrations de vie marine au mètre carré de la planète, et sur sa côte Ouest dentelée on trouve des moules de la taille d'une chaussure.<br /></p></blockquote>
<p>Dans cet univers, voilà qu'un beau jour de l'hiver de 1997, il arrive ceci : « Le kayak et son propriétaire, Grant Hadwin, forestier expérimenté, étaient portés disparus depuis plusieurs mois. L’homme était un fugitif recherché pour un crime étrange et sans précédent. »<br />
Cet homme a coupé un épicéa de Sitka vieux de 300 ans, haut de 50 mètres et recouvert de singulières aiguilles dorées. « Dans un geste paradoxal, qu’il conçoit comme une protestation contre les dommages causés par l’homme à la nature, Hadwin s’attaque à l’arbre avec une tronçonneuse. L’épicéa tombe deux jours plus tard, jetant la communauté locale dans la consternation. L’Arbre d’or était non seulement une curiosité scientifique, un miracle et une attraction touristique, mais il était sacré pour le peuple des Haïdas. Peu de temps après avoir confessé son crime, Hadwin disparaît dans de mystérieuses circonstances ; à ce jour, il n’a pas été retrouvé. »
Au-delà de ce cas de folie abatteuse dont John Vaillant se sert comme d'un fil rouge, c'est toute la solitude sauvage des côtes de l'Alaska, la beauté de cette nature irréductible, la confrontation des populations indiennes et européennes, l'histoire de l'abattage des forêt et la folie rogue de la vie des bûcherons qu'il conte en sachant préserver "la cerise de l'inattendu sur le gâteau de l'imprévu".
Entre <em>Délivrance</em> et <em>Croc-Blanc</em>, un récit fascinant qui aborde frontalement les rives du trouble le plus profond, celui qui naît au fond du cœur de l'homme lorsqu'il se trouve isolé dans ces étendues peuplées d'arbres immenses. Sans oublier le danger...<br />
Bref, le parfait livre à déguster en ces jours humides où il fait bon sentir le moelleux du fauteuil, la chaleur du plaid et le goût du thé. Et le parfait cadeau à ceux que vous aimez vraiment.<br />
Couché, le chien ! On sortira après la tempête.<br />
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<strong>John Vaillant</strong> <em>L’Arbre d’or. Vie et mort d’un géant canadien</em>. Traduit par Valérie Legendre. - Paris, Noir sur blanc, 336 p., 22.00 €
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<img src="http://www.alamblog.com/public/.ill_Arbre2_m.jpg" alt="ill_Arbre2.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="ill_Arbre2.jpg, juin 2014" />
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http://www.alamblog.com/index.php?post/2014/06/23/L-Arbre-d-or#comment-form
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