L'Alamblog - Mot-clé - Claude Pélieu - Commentaires2024-03-28T18:27:22+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearPetite Bibliographie lacunaire de Gabriel Pomerand - Patrick Frécheturn:md5:60b606334932deccc22053616259dad72016-03-13T18:53:50+01:002016-03-13T18:53:50+01:00Patrick Fréchet<p>Petite précision : Gabriel Pomerand, né Pomerane le 13 juin 1925 à Paris 12e, fils de Icek Pomerane et de Rajka Wajbrot, est décédé le 26 juin 1972 à 12 h 30, 24, rue de l'Arbre Sec, Paris 1er (et non 18e).</p>Petite Bibliographie lacunaire de Gabriel Pomerand - Andréurn:md5:315bafc55c67d775ab3cc6f32bd222272016-03-10T17:03:09+01:002016-03-10T17:03:09+01:00André<p>Puis-je ajouter que l'on trouve d'autres brèves interventions de Pomerand dans la revue Les Lettres Nouvelles,ainsi,dans le n°9,rubrique "Pastilles":"Lettre de Paris",n°10,"Correspondance avec sa mère -de Marcel Proust",rubrique Variétés:"Un fait-divers",n°14,"Dessins indiens du Tumuc-Humac-par Francis Mazière".D'autres peut-être?</p>Petite Bibliographie lacunaire de Gabriel Pomerand - Alexurn:md5:8481cda042ef68a350797e376a26c01e2016-03-10T10:58:52+01:002016-03-10T10:58:52+01:00Alex<p>Dans le roman "Les Puérils", de Gabriel Pomerand (Ed. Robert Laffont, avril 1956), on peut lire une description ironique de la venue des Lettristes au Festival de Cannes en 1951 où fut présenté en marge du festival le film d'Isou "Traité de bave et d'éternité" (p. 187-188 et 217-218).</p>
<p>« A ce moment, devant la porte, ils rencontrèrent Donjuan, Donjuan de la Friterie, qui, les voyant, sauta sur eux.<br />
– Ah mes amis, mes amis.<br />
– Que fais-tu ici ?<br />
– Je suis venu avec les Istes.<br />
– Avec qui ? Avec les petits arrivistes ?<br />
– Oh, ce sont des gars gentils, les Istes, et il y a deux ou trois poupées amusantes parmi eux.<br />
Sur tous les murs de la cité estivale, on pouvait lire, marquées à la craie, les inscriptions : Vive l’Isme ! Vive les Istes !<br />
– Qu’est-ce que c’est que ce truc ? demanda Constant.<br />
– Oh ! rien, dit Troupier. Lorsqu’on veut arriver, on forme une bande. Cette bande s’appelle une école littéraire. Le principe en est : Moi, je t’appuie. Toi, tu m’appuies. Toi, tu diras que je suis champion du monde de boxe. Moi, je dirai que tu es champion du monde de natation. Mais tout cela est mensonge. Quelquefois ils arrivent à convaincre quelqu’un, mais plus souvent ils meurent cinglés, se croyant champion du monde d’athlétisme.<br />
– Mais quel rapport cela a-t-il avec le cinéma, s’inquiéta Constant.<br />
– Tu n’as qu’à appronfondir cette affirmation. Ces jeunes idiots prétendent être les plus grands cinéastes du monde, et comme entre eux personne ne dément l’autre, ils croient en avoir convaincu le monde entier.<br />
[…]<br />
Au restaurant de la gare, un Iste s’approcha de lui et lui demanda de signer une lettre contre Michel Dupré, le président du Festival, qui avait refusé de présenter dans le sein du Palais un film de ces jeunes gens. Constant était prudent. On lui avait appris à ne pas signer inconsidérément des pétitions politiques et il prétexta des contrats lui interdisant de signer sans l’autorisation de son imprésario. Le jeune Iste le quitta en le traitant de sénile et de renégat de la jeunesse. Constant ne savait s’il devait se fâcher. Il laissa courir, ces exclamations ayant l’air d’être des arguments politiques plutôt que des injures. Un monsieur à côté de lui, très âgé, mit ses lunettes à monture d’or, lut très attentivement le texte de la protestation tapé à la machine, puis, sans dire un mot, signa avec un lourd stylo en or, un nom parfaitement incompréhensible sous lequel il écrivit sa profession, banquier en l’occurrence. L’Iste, heureux, le remercia et lui dit :<br />
– Vous êtes encore jeune.<br />
Le banquier sourit et revint à son assiette. Constant rentra faire sa sieste. Sur son chemin il rencontra deux autres Istes. Ils l’invitèrent, le prenant pour quelqu’un d’autre sans doute, à venir à la manifestation qu’ils organisaient dans l’après-midi du même jour au cinéma de l’Alhambra. Fatigué de sa nuit, Constant s’endormit rapidement et vers six heures se leva, reposé. En passant devant le cinéma de l’Alhambra, il vit une foule de snobs, de journalistes et de badauds qui s’engouffraient dans la salle. Il en fit autant, pensant rester jusqu’à l’heure du dîner. On le laissa entrer sans lui demander de billet. Un jeune homme moustachu, sur l’estrade, face au public, pérorait sur le cinéma de l’avenir. Les gens hurlaient : Nous voulons voir le film. Le jeune homme répondait : Voilà le film, éteignait puis rallumait la lumière de la salle sans rien présenter sur l’écran.<br />
– A bas les farceurs et les escrocs, criaient des spectateurs.<br />
D’autres, révoltés, prirent à partie le moustachu défendu par ses camarades. Il les injuria, les traitant de merdeux, de vermines, de taupes, de chauves, etc. »</p>
<p>Il est aussi question de Gabriel Pomerand dans "Visages de l'avant-garde" (1953), inédit de l'Internationale lettriste, publié chez Jean-Paul Rocher en 2010.</p>