L'Alamblog - Mot-clé - Désiré Nisard2024-03-29T01:51:09+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearEncouragements aux lettres (Théodore Vibert)urn:md5:096da87c513de7ef88ae97b85cbd8d422009-11-19T01:12:00+01:002009-11-19T13:57:25+01:00Le Préfet maritimeApostilleDésiré NisardThéodore Vibert <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.nisard_m.jpg" alt="nisard.jpg" title="nisard.jpg, juil. 2009" /><br /></p>
<p>Encouragements aux lettres<br />
<br />
<br />
A Monsieur Nisard, de l’Académie française.<br />
<br />
<br />
Immortel ! il est beau d’offrir à la jeunesse<br />
Une main secourable et pleine de tendresse :<br />
Lorsqu’on est arrivé, comme vous l’avez fait,<br />
Par le merveilleux art d’un écrivain parfait,<br />
Lorsqu’on sait exalter les auteurs que la tombe<br />
A tirés du dédain où le plus fort succombe ;<br />
Lorsqu’on s’est fait un nom en prônant le talent<br />
Des grands morts d’autrefois, au front étincelant ;<br />
Lorsqu’on s’est élancé fier à l’Académie<br />
A cheval sur le dos. d’un homme de génie,<br />
Certes on a bien le droit d’adoucir le chemin<br />
Aux poètes du temps en leur tendant la main ;<br />
De le semer de fleurs, de sarcler toute épine<br />
Qui déchire leurs bras, laboure leur poitrine,<br />
Les rejette brisés dans l’éternel oubli<br />
Où leur songe s’éteint au gouffre enseveli.<br />
Savant ! ce n’est pas vous qui, dans les jeux de Grèce<br />
En faisant triompher une stupide pièce,<br />
Pour étouffer Sophocle en un lâche mépris<br />
Au niais Philoctès eussiez donné le prix !<br />
Ce n’est pas vous non plus qui tressiez à Racine<br />
Afin de l’étrangler la couronne d’épine,<br />
Et dans votre sagesse accordiez a Pradon<br />
Pour l’immortaliser le plus superbe don !<br />
Ce n’est pas vous encor qui, dans vos nobles luttes,<br />
Ménagiez a Gilbert deux glorieuses chutes <br />
En couronnant de fleurs quelque sot inconnu <br />
Dont le nom jusqu’à nous n’est pas même venu.<br />
Non ! non ! je m’en souviens : lorsque, naïf encore,<br />
Je rêvais qu’un auteur dont le pays s’honore,<br />
De tout jeune talent, doit être le patron,<br />
L’aider même à gagner quelque premier chevron,<br />
Je remis en vos mains mes pales destinées.<br />
Mon poème chéri, celui que dix années, <br />
Par la muse hanté, j’avais dans mon cerveau<br />
Conçu, couvé, nourri, faible ot tremblant oiseau, <br />
Prit son vol un matin vers votre domicile. <br />
Vous ! vous n’avez pas fait comme cet imbécile<br />
Qui, peut-être ayant faim, échappé des Débats,<br />
Le vendit sur-le quai pour payer son repas.<br />
Vous, vous êtes repu, ce n’est point vingt centimes<br />
Qui vous eussent comblé de coulis bien sublimes !<br />
Mais en voyant l’oiseau dont les frêles couleurs,<br />
Ne sauraient résister aux griffes des jongleurs, <br />
Vous n’avez pas voulu, comme ceux d’un autre âge,<br />
Risquer d’anéantir votre renom de sage,<br />
Prenant le pauvre oiseau qui riait quelque peu<br />
En voyant votre mine ainsi que votre jeu,<br />
Vous l’avez renvoyé sans feuilleter sa plume,<br />
Sans écouter ses chants ; … en un mot, le volume,<br />
Illustre pédagogue ! est revenu puceau,<br />
Comme il était parti, chanter dans son berceau.<br />
Devinez-vous, savant, l’espoir qui me console ?<br />
C’est de songer que mort : Rimeur, Maître d’école ;<br />
Les Nisards à venir commentant mes écrits<br />
Dans des livres châtiés, corrects, profonds, nourris,<br />
Entreront triomphant, droit à l’Académie<br />
Dont la gloire sera par eux bien affermie !<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Théodore Vibert</strong> <em>Rimes d’un vrai libre-penseur</em>. - Paris, E. Leroux, 1876, pp. 55-57.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2009/06/30/Encouragements-aux-lettres-%28Th%C3%A9odore-Vibert%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/1076Le mal d'écrire et le roman contemporain (1895)urn:md5:22aeb486b516f2fcc480b1b73de3f4a62009-08-23T04:41:00+02:002012-09-20T10:43:44+02:00Le Préfet maritimeLes lauriers sont fanésAntoine AlbalatDésiré Nisard <p><img src="http://www.alamblog.com/public/Albalat.jpg" alt="Albalat.jpg" title="Albalat.jpg, août 2009" /><br />
<br />
<br />
<br />
En marge des recherches personnelles qui nous occupent, nous trouvons ce fragment du critique <strong>Antoine Albalat</strong> (1856-1935) (1), personnage aux positions parfois contestables, dont le propos n'est pas inintéressant pour autant. Un autre Nisard peut-être, plus déliée, plus esthète..<br />
Voici un fragment de son <em>Mal d'écrire et le roman contemporain</em>, un essai de 1895 qui nous semble conserver ici ou là un tantinet de sagacité. Rien ne change donc vraiment ?<br /></p>
<blockquote><p>Le mal d'écrire est une névrose tellement invétérée, qu'on ne la remarque pas et que personne ne songe à la signaler. La diffusion de l'instruction et l'élévatton du niveau intellectuel ne sont pas les seules causes de cette épidémie. L'importance que l'école réaliste a accordée aux choses vécues a funestement propagé la mode de noircir du papier. Sous prétexte de documents humains, chacun s'est mêlé de raconter sa vie ou la vie des autres, comme si le deernier mot de l'art était le roman à clef ou l'autobiographie. On ne peut plus aimer et souffrir sans se croire obligé de le crier sur les toits. De là tant de confidences arrangées sous forme d'histoires ; de là, la manie d'interview qui sévit d'un bout à l'autre de la France. On fait parler ceux qui refusent d'écrire lorsqu'on n'a rien de sérieux à leur demander, on tache d'avoir leur opinion sur le tabac ou le suicide. La rage de se documenter a envahi les prisons et les cours d'assises. L'assassinat est devenu littéraire. Après Chambige s'analysant à la façon des héros de romans à la mode, nous avons vu madame Weiss,
l'empoisonneuse d'Aïn-Fezza, accumuler ses rêvasseries suppliantes et se poser en victime romanesque. Le crime se drape avec des phrases, et croit s'absoudre en se faisant psychologique. L'abus de l'encre nous à ce point intoxiqués, que ces justifications scandaleuses ne nous révoltent plus. Ce n'était pas la peine de. répudier l'égoïsme romantique et de fuir la poésie personnelle d'Hugo et de Lamartine, pour venir comme des criminels non plus nous confesser, mais nous disséquer, non plus même nous raconter, mais nous autopsier. Suivant à la lettre l'exemple de M. de Goncourt, qui se vante quelque part d'être un écorché anatomique, on a cru, en s'observant soi-même, atteindre la vérité universelle; si bien qu'au lieu de disparaître dans son œuvre comme Homère ou Shakespeare, l'artiste de notre époque, pour ne chercher à étudier que lui, a été impuissant à peindre les autres et, à force de généraliser, il s'est amoindri. Cette manie est une des formes les plus répandues du mal d'écrire. Ceux qui en sont atteints ne guérissent plus ; cette tentation les suit ; partout la rage de s'analyser et d'analyser les autres leur tue l'imagination le besoin d'interpréter use leur faculté de sentir; la nécessité d'exagérer les rend inexacts. A force de compliquer les choses, lis sont impuissants à goûter les sentiments simples. Dédaignant l'émotion vraie pour émotion artificielle, comme ce gardien de cimetière que les enterrements laissaient froid et qui allait pleurer au mélodrame, ils se sont faits impassibles, afin de se maîtriser, et ils ont été incapables de rien voir, à force d'avoir voulu tout montrer. Avec ce système, on s'explique tout, mais on se gâte tout, on perd sa fraîcheur d'impression, le moi se dédouble, on devient un appareil photographique, on s'épuise à trouver, on se fouille jusqu'au sang, on se consolerait presque de mourir, si on pouvait noter son agonie.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br />
<strong>Antoine Albalat</strong> <em>Le Mal décrire et le roman contemporain</em>. Paris, E. Flammarion, 1895, pp. 15-17.<br />
<br />
<br />
<br />
(1) A son sujet, on ne peut mieux faire que de vous renvoyer à l'édition de ses mémoires par Jean-Luc Moreau, <em>Souvenirs de la vie littéraire</em> (Armand Colin, 1993), ainsi qu'à la notice établie par les <a href="http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.remydegourmont.org/sur_rg/rub2/albalat/04.jpg&imgrefurl=http://www.remydegourmont.org/sur_rg/rub2/albalat/notice02.htm&usg=__8yWmASkAYbXEDV6J_TyP5CgW_yQ=&h=367&w=373&sz=79&hl=fr&start=17&um=1&tbnid=3GRt0pmlAXsoaM:&tbnh=120&tbnw=122&prev=/images%3Fq%3Dalbalat%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26um%3D1">Amis de Remy de Gourmont</a>, à qui nous avons d'ailleurs emprunté l'image placée plus haut.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2009/08/23/Le-mal-d-%C3%A9crire-et-le-roman-contemporain-%281895%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/1119Nisard par Viberturn:md5:9863882fb7cc1f1e783d9ef993d3db412009-07-28T02:55:00+02:002009-07-28T02:55:00+02:00Le Préfet maritimeLes lauriers sont fanésDésiré NisardThéodore Vibert <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.nisard_m.jpg" alt="nisard.jpg" title="nisard.jpg, juil. 2009" /><br />
<br />
<br />
<br />
Docteur, mon bon docteur, rongé par l’insomnie,<br />
Chaque nuit me paraît au moins durer cent ans!<br />
— « C’est le café, le thé, les autres excitans. »<br />
— Que dites-vous ! J’ai su briser leur tyrannie.<br />
<br />
— « Voulez-vous qu’à jamais la veille soit bannie,<br />
« Et que votre chevet trouve de doux instans ?<br />
« Savourez du sérum !… Les songes inconstans<br />
« Reviendront vous bercer de leur douce harmonie. »<br />
<br />
— Des sages facultés, j’ai bu tout l’attirail :<br />
Cédrat, orgeat, opium, lait, camphre de Raspail,<br />
Jus d’ortie, adoré des doctes de Salerne ;<br />
<br />
La science a menti, l’ancienne et la moderne !<br />
— « Prenons les grands moyens : Le sublime de l’art ;<br />
« Avalez, tous les soirs, deux pages de Nisard ! »<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Théodore Vibert</strong> <em> Les Quarante, ou Grandeur et décadence de l’Académie française ; Suivis des Guêpes, Nos Écoles, fantaisies, etc.</em> - Paris, A. Ghio, 1879.<br />
Ces quarante sonnets attribués à chacun des académiciens d’alors ont été partiellement publiés dans <em>Le Sonnettiste</em> (1877-1878).</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2009/07/27/Nisard-par-Vibert#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/1092Champfleury et la fausse scienceurn:md5:634b8015a29a0fc0808c1c566231c52b2007-10-09T02:20:00+02:002010-01-04T10:43:04+01:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviChampfleuryDésiré NisardGabrielle CornuaultJoël Cornuault <p><img src="http://www.alamblog.com/public/Champfleury.jpg" alt="Champfleury.jpg" /><br />
<br />
Il y a le savoir, la sapience et la science, sans compter l’érudition. Et puis il y a l’inconscience, l’innocence et l’ignorance.<br />
Avec Champfleury (1821-1889), on s’y retrouve.<br />Et comme par hasard c’est encore Nisard qui prend sur son bec.<br />Nisard et puis la Sorbonne.<br />
<br />Après son déménagement, la librairie La Brèche, qui sert cet article issu de la <em>Revue fantaisiste</em> (1er mai 1861), n’a pas perdu de sa vigueur, bravo.<br />
<br />
<strong>Librairie La Brèche</strong>, c/o A la page, 5, rue Sornin, 03200 Vichy.<br />
<br />
<br />
<strong>CHAMPFLEURY</strong> <em>De la fausse science et de la prétendue ignorance</em>. Illustration de Gabrielle Cornuault. — Vichy, Librairie La Brèche, 25 p., 5,90 euros</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2007/10/08/Champfleury-et-la-fausse-science#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/617La RENTREE littéraire (des flipbooks, Octave Mirbeau, Louis Veuillot, Désiré Nisard et alii)urn:md5:9308980fd3ad56f1d1efecc087f137092006-09-11T11:41:00+00:002010-09-13T14:05:25+00:00Le Préfet maritimeDe l’air ailleursDésiré NisardFrancis LacassinGustave ThibonLouis NucéraLouis VeuillotMichel LeirisOctave MirbeauPascal Fouché <p>C'est sous ce clin d'oeil
<img src="http://www.alamblog.com/images/nisard.jpg" alt="" />
au roman d'Eric Chevillard, <em>Démolir Nisard</em>,<br />
dont nous parlerons plus tard, promis, que nous disposons ce jour un mélange varié de nouvelles fraîches et daubées.<br /></p>
<p>Commençons par du solide en annonçant notre découverte épatée d'un blog surprenant. <strong>Pascal Fouché</strong>, dont nous avons déjà cité le nom ici, est le blogueur du <a href="http://www.flipbook.info/blog.php">FLIPBOOK</a>. N'est-ce pas formidable ?<br /></p>
<p>Ensuite, lassé par l'accumulation des articles de complaisance dans la presse littéraire, le Préfet maritime a choisi pour vous des ouvrages dont l'actualité est <strong>nulle</strong>. Et parmi ceux-ci de fortes gueules :<br /></p>
<p><strong>Louis Veuillot</strong> : la collection Anatolia (Editions du Rocher) annonce mais retarde de quelques semaines la publication d<em>'Un Parisien intelligent</em>, dont le titre peut surprendre. <q>Une plume au vitriol</q>, dit l'argumentaire, et l'histoire se souvient surtout d'un ardent catholique, anti-romantique, anti-positiviste, fougueux défenseur de l’ultramontanisme. Voilà qui sent la soutane pas propre.<br /></p>
<p>L’Age d’Homme publiera fin septembre les <em>Combats littéraires</em> d’<strong>Octave Mirbeau</strong> (187 articles, 700 pages, copieux appareil critique), par Pierre Michel et Jean-François Nivet (50 € : la Société des painpains de Mirbeau proposera des prix d'amis à ses adhérentes).<br /></p>
<p>Le prochain colloque des invaliques aura lieu le 1er décembre prochain à la Maison du Canada (place des Invalides ; le sirop d'érable n'est pas fourni). Des <strong>"Querelles et Invectives"</strong> y seront mentionnées, pour les petits curieux, des recoins de l'histoire littéraire.<br /></p>
<p>Les <strong><em>Cahiers Leiris</em></strong> promettent une livraison inaugurale pour le premier trimestre 2007.
Pour télécharger le bon de souscription, le bon d'adhésion à l'association des Cahiers Leiris, ou découvrir l'équipe éditrice de ces Cahiers et/ou le bon, une seule adresse <a href="http://www.michel-leiris.com">http://www.michel-leiris.com</a><br /></p>
<p>Le jury du <strong>Prix du Petit Gaillon</strong>, généreusement consacré à la production des maisons d'édition indépendantes, s'est remis au travail.<br /></p>
<p><strong>Philippe Di Folco</strong> devrait sortir sous peu un essai sur <em>Les Grandes Impostures littéraires</em> (Archipel). Si le premier adjectif est de très, très mauvais augure, il nous reste à attendre pour découvrir tout ça.<br /></p>
<p>Les Editions du Rocher annoncent les mémoires de <strong>Francis Lacassin</strong>, un recueil inédit de pensées de <strong>Gustave Thibon</strong>, une biographie de <strong>Louis Nucera</strong> par André Asséo, et les <q>trois grands romans</q> de <strong>Guy Dupré</strong> réunis en un volume.</p>
<p>Une plaisanterie pour finir : La BnF annonce une conférence sur <strong>Jean Lorrain</strong>, par Thibaut d'Anthonay (!!!!!), tout ça, mais oui, illustré par une photographie de Marguerite Duras. Où va se nicher le marquetinge...</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2006/09/11/98-des-flipbooks#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/301