L'Alamblog - Mot-clé - Diaire2024-03-28T18:27:22+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearKafka in extensourn:md5:10ee5879d32b734034c3f82c3b3a51f72020-02-28T03:44:00+01:002020-03-01T14:06:20+01:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviDiaireFranz KafkaJournal <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.kafka-franz-couv_m.jpg" alt="Mise en page 1" style="display:table; margin:0 auto;" title="Mise en page 1, mar. 2020" /><br />
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<br />Pour marquer leur vingtième anniversaire, les éditions Nous ont enfoncé un clou remarquable : une édition intégrale des journaux de Kafka. Plus de huit cents pages, des fragments de diaires, des ébauches fictionnelles, des morceaux de correspondances, d’échanges mondains, de confidences. Un ensemble passionnant qui donne envie de relire l’oeuvre par le menu en parallèle.<br />
Matériellement, les journaux de Kafka sont composés de douze cahiers in-octavo qui couvrent les années 1910 à 1922 et l’édition de Nous reprend le travail effectué depuis 1990 par les éditeurs allemands de l’édition critique qui donne l’intégralité du texte des cahiers sans censurer les passages jugés obscènes par Max Brod autrefois et citant les noms des personnes jusqu’ici masqués. Garantie offerte par la maison Nous : le travail du travail Robert Kahn (à qui l’on doit déjà les traductions des lettres <em>A Milena'’ (Nous, 2015) et des </em>Derniers Cahiers'' (Nous, 2017)
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<blockquote><p>8 sept. (1912) dimanche matin<br />
Hier lettre au Dr Schiller<br />
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Après-midi<br />
Ma mère avec sa voix la plus forte joue à côté au milieu d’une cohorte de filles avec des petits enfants et elle m’expulse de l’appartement : ne pleure pas ! ne pleure pas ! etc. C’est à lui ! etc. Deux hommes grands etc. Il ne veut pas... Mais ! Mais !... Comment ça t’a plu à Vienne Dolphi ! C’était beau ?... Je vous demande un peu regardez ses mains.<br /></p></blockquote>
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Je vous demande un peu : s’agit-il de ne pas se procurer cette somme ?<br />
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<strong>Franz Kafka</strong> <em>Journaux</em>. Première traduction intégrale par Robert Kahn. — Paris, Nous, 816 pages, 35 €<br />
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<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/02/28/Le-diaire-de-Kafka-in-extenso#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4233Einstein en voyageurn:md5:47fa4cf19e8d3cf53cf7cfea1a8c0b552019-07-05T06:49:00+02:002020-06-06T07:30:23+02:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviAlbert EinsteinAltéritéChineDiaireEspagneJaponJose Ortega Y GassetJournalPalestineRamon Gomez de la SernaVoyage <p><img src="http://www.alamblog.com/public/EinsteinVoyage.jpg" alt="EinsteinVoyage.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="EinsteinVoyage.jpg, juil. 2019" />
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<br />Parution d'une curiosité chez Rivages : les notes de voyage du Nobel Einstein.<br />
Se doutait-on que la gaillard avait tant voyagé ?<br />
On l'imaginait devant son tableau noir, ou vert, couvert d'une légère poudre de craie blanche, un peu hirsute...<br />
Et bien on se trompait. Dès lors que sa célébrité fut mondiale - il obtient le prix Nobel en 1921, à 42 ans -, il se propagea lui-même dans l'espace (selon des trajectoires courbe ou en ligne droite, c'est selon).<br />
Son point de départ fut une conférence à l'Université hébraïque de Jérusalem, ses moments les plus officiels furent au cours de cette première tournée les réceptions organisées par l'impératrice du Japon et les audiences avec ses éminences que sont le roi et la reine d'Espagne... "Soirée punition, comme toujours".
Einstein est plus à l'aise hors-barrière.<br /></p>
<blockquote><p>Moyennant de nombreux mensonges, escapade en cachette à Tolède. Un des plus beaux jours de ma vie. Ciel radieux. Tolède comme un conte de fées. un vieil homme passionné, qui aurait écrit des choses importants sur le Greco, nous guide. Les rues et la place du marché, vues sur la ville, le Tage et ses ponts de pierre., les colonnes couvertes de pierre, les colonnes couvertes de pierres, la plaine charmante, la cathédrale, la synagogue. Coucher de soleil aux couleurs incandescentes sur la route du retour. Jardinet avec vue près de la synagogue. Superbe tableau du Greco dans une petite église (enterrement d'un noble), parmi les choses les plus profondes que j'aie jamais vues. Merveilleuse journée.<br /></p></blockquote>
<p>Cette journée, comme les précédentes, il la passe avec Jose Ortega Y Gasset et Ramon Gomez de la Serna, auxquels il faut ajouter quelques comtesses et autres. Et puis il y a ses concitoyens exilés un peu partout sur la planète, et ces fâcheux Chinois. Ah, les Chinois, Einstein ne les apprécie pas à leur juste mesure. Quelques commentaires nettement stéréotypés à leur égard, pour ne pas dire qu'ils sont empreints d'un net racialisme d'époque, comme l'analyse son traducteur, nous mettent sous le nez toute l'ambivalences du génie... Jusqu’au Japon. Le savant tombe sous son charme :<br /></p>
<blockquote><p>Sérieuse et haute estime sans la moindre trace de cynisme ou même seulement de scepticisme : typique des Japonais. Des âmes pures comme nulle par ailleurs parmi les hommes. On ne peut qu’aimer et admirer ce pays.<br /></p></blockquote>
<p>En, tout cas, et c'est précieux, lorsque vous vous demanderez à quoi pense un génie, vous irez lire le journal de voyage d'Einstein.<br />
C'est varié, c'est frais, c'est drôle parfois, et ce n'est apparemment que le premier d'une série encore inédite. (1)<br />
Sans blague, c'est une bonne idée : lire du génie, ça changera des gros livres pleins de pages fabriqués pour la plage...<br />
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<strong>Albert Einstein</strong> <em>Journal de voyage. Extrême-Orient, Palestine, Espagne, 1922-1923</em>. Traduit de l'allemand et présenté par Stéphane Zékian. - Paris, Rivages, 200 pages, 18 €<br />
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(1) On se demande bien pourquoi ils étaient restés intraduits...<br />
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<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2019/07/05/Jeune-Einstein-en-voyage#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/3985Troubles, deuils, opprobresurn:md5:3f8f5fd6324ebb5d1705e58a329189062016-09-08T00:24:00+02:002016-09-08T10:00:13+02:00Le Préfet maritimeAbel BonnardAbel HermantDiaireJean Galtier-BoissièreJournalLibérationRobert Desnos <p><img src="http://www.alamblog.com/public/JGBMJPL.jpg" alt="JGBMJPL.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="JGBMJPL.jpg, sept. 2016" /><br />
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<br />Sans cesse renaissant, le journal de <strong>Jean Galtier-Boissière</strong>, le patron du <em>Crapouillot</em>, connaît une nouvelle mouture, de semi-poche cette fois.<br />
Caustique et net dans ses appréciations - on connaît Galtier-Boissière -, il livre des instantanés utiles à qui veut tenter de retrouver les sensations d'un temps de trouble, de deuil et d'opprobre.<br />
Piochage presque hasardeux au cœur de la cruauté, de l'Eternel Françouais et du Sempiternel franchouillard :<br />
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<blockquote><p>L'Académie française expulse les deux Abel.<br />
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Identités révélées :<br />
Durand (dans la clandestinité : Dupont)...<br />
Mais nous ignorions ce Dupont aussi bien que ce Durand.<br />
Et de même :<br />
Arthur Duconneau (dans la clandestinité : Jupiter).<br />
(...)<br />
In Bidault veritas.<br />
On raconte que M. Bidault s'était sérieusement dopé pour prononcer son premier discours devant l'Assemblée.<br />
- Quelle est ton opinion sur Bidault ? demandait un huissier à son collègue.<br />
- C'est un homme qui ne tient pas le litre.<br /></p></blockquote>
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<blockquote><p>(22 mai 1945)<br />
Youki me téléphone que Robert Desnos est vivant ! Il a fait des marches terribles, la baïonnette au flanc ; son meilleur ami qui ne pouvait plus avancer a été tué à côté de lui. Il revient par la Russie. Quelle joie pour nous de savoir Robert Sauvé !<br /></p></blockquote>
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<strong>Jean Galtier-Boissière</strong> <em>Mon Journal depuis la Libération</em>. - Paris, Phébus, "Libretto", 336 pages, 10 €</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2016/09/08/Troubles%2C-deuils%2C-opprobres#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/3062Rictus à la Maison des Associationsurn:md5:1aa90b1b79141d44f25e12cf5ee6bd042015-11-28T09:55:00+01:002015-11-28T09:55:00+01:00Le Préfet maritimeLe Petit porte-voix des gens du métierClaire PaulhanDiaireJehan-RictusJournal intimePhilippe LejeunePhilippe OriolVéronique Hoffmann-Martinot <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.JEHRic_m.jpg" alt="JEHRic.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="JEHRic.jpg, nov. 2015" /><br />
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A l'occasion de la parution du premier volume du monumental journal de Jehan-Rictus, un débat est organisé ce jour à la Maison des Associations (Paris XIIe) par Gilles Alvarez de l'association pour l'Autobiographie (APA) en présence de l'éditrice scientifique, Véronique Hoffmann-Martinot, du diaristologue Philippe Lejeune et d'un contradicteur, Philippe Oriol, qui, s'il sait apprécier les qualités littéraires du journal de Rictus, n'apprécie pas sa figure.<br />L'après-midi promet donc d'être intéressante...<br />
Le journal, sorte de monstre de papier si énorme que peu prétendent l'avoir lu intégralement (Oriol et avant lui Doyon), est une lecture saisissante où l'on constate que Rictus, loin de pencher pour la subversion gauchisante avait un vague penchant pour la ridelle morale...<br />
Cette oeuvre singulière est donc <a href="http://www.clairepaulhan.com/auteurs/jehan_rictus.html">désormais lisible</a> dans ses prémices et mérite un sérieux coup d'oeil. C'est un gros morceau de l'histoire littéraire qui fait surface.
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Samedi 28 novembre à 15 h<br />
Maison des Associations du XIIe arr.<br />
181, avenue Daumesnil<br />
75012 Paris<br />
Inscription nécessaire auprès des éditions Claire Paulhan qui transmettra.<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2015/11/27/Rictus-%C3%A0-la-Maison-des-Associations#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2846Suite du journal de Roger Rudigoz (les bonnes nouvelles de l'automne)urn:md5:2ba8837c3b5ce985bcbd2d98e72dd0612014-09-17T06:47:00+02:002014-09-17T08:22:52+02:00Le Préfet maritimeLe Petit porte-voix des gens du métierDiaireRoger Rudigoz <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.RudigozjournalII_m.jpg" alt="RudigozjournalII.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="RudigozjournalII.jpg, sept. 2014" />
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Tandis que les plus joyeux ont attaqué la lecture du nouveau roman d'Antoine Volodine (bolchomoï !), Finitude annonce avec fierté la parution du deuxième volume du diaire de Roger Rudigoz, le fameux auteur du fameux <em>Fauteuil vert</em> (Le Tout sur le tout, 1986). Le <a href="http://www.lekti-ecriture.com/index.php/post/2012/10/26/Rudigoz%2C-diariste-r%C3%A9tif">premier</a> avait vu le jour à la (bonne) surprise générale il y a deux ans.<br />
On risque bien de retrouver dans ce nouveau volume ce <em>french spirit</em> virevoltant entre l'ironique acide et l'amer (1) qui fait la marque de nos diaristes les plus goûteux.<br />
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<blockquote><p>Je me sens heureux. Cela m'arrive de plus en plus souvent. Je devrais me méfier.</p></blockquote>
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<strong>Roger Rudigoz</strong> <em>A tout prix (journal II)</em>. — Finitude, 208 pages, 19,50 €. Sortie le 6 novembre 2014<br />
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(1) Naturellement, puisque Homme libre toujours, etc.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2014/09/17/Suite-du-journal-de-Roger-Rudigoz-%28les-bonnes-nouvelles-de-l-automne#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2513Le plus littéraire des peintres : Eugène Delacroixurn:md5:e59ae1799218559c1034383dca9087d72009-10-15T04:53:00+02:002009-10-15T09:55:01+02:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviDiaireEugène Delacroix <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.Delacroix_m.jpg" alt="Delacroix.jpg" title="Delacroix.jpg, oct. 2009" /><br />
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Le <strong>Journal</strong> d’<strong>Eugène Delacroix</strong>, ce précieux document de l’histoire de l’art du XIXe siècle, n’avait pas connu d’édition depuis sa publication initiale par André Joubin en 1932 (Plon, trois volumes). Le travail méritait donc d’être revu. Courageusement, les éditions José Corti en ont pris l’initiative en confiant à une universitaire américaine, Michèle Hannoosh, le soin de préparer la nouvelle version du texte en y intégrant les documents qui ont refait surface depuis la publication initiale, en provenance de la collection d’Achille Piron, héritier du peintre, ou de celle de Claude Roger-Marx, le critique d’art.<br />
Autant avouer tout de suite que l’ensemble est conséquent. Il a d’ailleurs était largement enrichi des carnets inédits du peintre (carnets de voyage en Afrique du Nord, drame inédit, notes esthétiques, projets, etc.), de notices biographiques, d’articles critiques… “Tout un réseau de relations est révélé par des annotations (de Delacroix qui étaient restées inédites) sur les pages de garde — noms et adresses de marchands, clients, amis, critiques, fournisseurs, administrateurs, des références bibliographiques, comptes et recettes, notes pour ses fonctions de Conseiller municipal de Paris.”<br />
Une édition bien comprise, donc, et l’on n’imagine guère plus complet — ce livre en deux volumes est une somme de deux mille cinq cents pages qui réévaluent considérablement le corpus des écrits du peintre — ouvre pour nous une fenêtre assez panoramique sur la société française du XIXe. L’infra-ordinaire a du bon<br />
Contrairement à son voeu de n’écrire que pour lui-même, Eugène Delacroix est devenu pour nous le chroniqueur de son existence, de ses pensées, de ses projets, de sa riche vie culturelle entre le mardi 3 septembre 1822 :<br /></p>
<blockquote><p>Je mets à exécution le projet formé tant de fois d’écrire un journal. Ce que je désire le plus vivement, c’est de ne pas perdre de vue que je l’écris pour moi seul ; je serai donc vrai, je l’espère. J’en deviendrai meilleur. Ce papier me reprochera mes variations. Je le commence dans d’heureuses dispositions.<br /></p></blockquote>
<p>Et le 22 juin 1863 :<br /></p>
<blockquote><p>Le premier mérite d’un tableau est d’être une fête pour l’oeil. Ce n’est pas à dire qu’il n’y faut pas de la raisons : c’est comme les beaux vers… ; toute la raison du monde ne les empêche pas d’être mauvais, s’ils choquent l’oreille. On dit : “avoir de l’oreille” ; tous les yeux ne sont pas propres à goûter les délicatesses de la peinture. Beaucoup ont l’oeil faux ou inerte ; ils voient littéralement les objets, mais l’exquis, non.<br /></p></blockquote>
<p>Vous n’aurez pas de mal à croire que ce texte prolifique est passionnant.<br />
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<strong>Eugène Delacroix</strong> <em>Journal.</em> Nouvelle édition intégrale établie par Michèle Hannoosh. — Paris, José Corti, 2 volumes, 2519 p. 80 euros</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2009/09/30/Le-plus-litt%C3%A9raire-des-peintres-%3A-Eug%C3%A8ne-Delacroix#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/1158