L'Alamblog - Mot-clé - Hector Talvart2024-03-29T01:51:09+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearPetite Bibliographie lacunaire des éditions Henry Gouleturn:md5:29110a77909a2eb7af8e7021fe9942c22015-03-28T02:17:00+01:002015-03-28T12:10:42+01:00Le Préfet maritimeAd Usum BibliofilousBibliographieHector TalvartHenry Goulet <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.GOuletObscurs_m.jpg" alt="GOuletObscurs.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="GOuletObscurs.jpg, mar. 2015" /></p>
<p><strong>Henry Goulet</strong>, libraire installé dans les années 1922-1923 au 5, rue Lemercier (XVIIe), lança une maison d'édition sans doute modeste, mais remarquable. Installée à partir de 1926 au 6 rue de Milan, elle donna une fameuse série de bibliographies, à laquelle l'éditeur contribua lui-même d'un opus.<br />
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<strong>Henry Goulet</strong> <em>Blaise Pascal. - Essai de bibliographie</em>. Paris, Les Nouvelles Littéraires, 1923, 1 plaquette in-12 carré, brochée, 32 p. Essai bibliographique revu et augmenté extrait du numéro 36 des <em>Nouvelles littéraires</em>.<br />
<img src="http://www.alamblog.com/public/.henryGouletHenryGoulet_m.jpg" alt="henryGouletHenryGoulet.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="henryGouletHenryGoulet.jpg, mar. 2015" /><br />
Le catalogue de la maison Henry Goulet se compose d'un bloc principal et d'ouvrages variés, pour ne pas dire hétéroclites souvent imprimés à Abbeville chez Paillart. L'essentiel reposait sur <em>La Fiche bibliographique française</em>, publication périodique rédigée et publiée par Hector Talvart - future part du binôme Talvart & Place, qui furent parmi les ultimes bibliographies français de longue haleine. Ces "Fiches" parurent entre 1922 et 1931 à La Rochelle, grâce aux bons soins de F. Pijollet en successifs in-8 oblong et constituent les éléments repris à partir de 1928 sous le titre de "Bibliographie des auteurs modernes de langue française dont la nouvelles éditions J.-M. Place portent vaillamment le flambeau.<br />
Vint aussi la collection "Âmes et Choses" qui porta elle aussi des titres à postérité.
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<strong>Catalogue</strong><br />
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<strong>Comte Arnauld Doria</strong> <em>Héros obscurs</em>. Préface du général Marchand. 18 dessins et bandeaux de E. L. Cousyn. - Paris, Henry Goulet, 1923, 171 p.</p>
<p><strong>J.-H. Volbertal</strong> <em>Ermenonville. Ses Sites, Ses Curiosités, Son histoire</em>. - Paris, Henry Goulet, 1923, 180 p.<br /></p>
<p><strong>Marc Chauvaud</strong> <em>Le Calvaire de Marthe Quinquinet</em>, précédé d'une lettre. Préface de Maurice Genevoix. - Paris, H. Goulet, 1924, 130 p.<br /></p>
<p><strong>A. Dolonne</strong> <em>L'Autoguerison par l'Autosuggestion. Méthode de psychothérapie</em>. - Paris, H. Goulet, 1924, 128 p.<br /></p>
<p><strong>Collection "Âmes et Choses"</strong><br />
<strong>Maurice Barrès</strong> <em>Quelques lettres politiques inédites</em>, présentées par J. Caplain. - Paris, H. Goulet, 1924, 29 p. Coll. "Âmes et choses" (n° 1).<br />
<strong>Pierre Bonardi</strong> <em>Madame la Critique. Essai impartial suivi de quelques citations savoureuses</em>. - Paris, Henry Goulet, 1924, 55 p. Coll. "Âmes et choses" (n° 2).<br />
<strong>Robert Salomon</strong> <em>Cheveux longs et idées courtes. Essai de psychologie partiale et déplaisante</em>. - Paris, H. Goulet, 1924, 47 p. Coll. "Âmes et choses" (n° 3).<br />
<strong>Claude Aveline</strong> <em>'Ah ! Pauvre fol'. Lorsque Candide fut parti</em>. Avec une lettre de Pierre Mille servant d'épilogue. - Paris, Henry Goule, 1924, 38 p. Coll. "Âmes et choses" (n° 4).<br />
<strong>Henry Decoin</strong> <em>Le Sport, Monsieur...</em> Avec une lettre-préface de Henri Desgrange. - Paris, Henri Goulet, 1924, 60 p. Coll. "Âmes et choses" (n° 5).<br />
<strong>Henry Champly</strong> <em>Bobard, Chambard et Cie. Petit guide du promeneur dans la ménagerie burlesque d'aujourd'hui</em>. - Paris, Henry Goulet, 1924, 55 p. Coll. "Âmes et choses" (n° 6).<br />
<strong>Jean Lorrain</strong> <em>Quelques lettres curieuses et inédites, présentées par J. F. Louis Merlet</em>. – Paris, Henry Goulet, 1925, 54 p. Coll. "Âmes et choses" (n° 7).<br /></p>
<p><strong>Gaston Picard</strong> <em>Nos écrivains vus par eux-mêmes</em>. - Paris, Henry Goulet, 1925. Au sommaire : Albert-Jean, A. Arnoux, Aurel, Jacques Bainville, Marcel Barrière, Gérard Bayer, Nicolas BEauduin, Marcel Berger, Albert de Bersaucourt, Pierre Billotey, Binet-Valmer, Pierre Bonardi, Jean de Bonnefor, Rodolphe Bringer, Paul Brulat, Henry Champly, Henriette Charasson, John Charpentier, Raymond Clauzel, Henry Clouard, Curnonsky, Léon Deffoux, Maurice Dekobra, Lucie Delarue-Mardrus, Joseph Delteil, Tristan Derême, Charles Derennes, Fernand DIvoire, Roland Dorgelès, René-Louis Doyon, Renée Dunan, Auguste Dupouy, Henri Duvernois, J. Ernest-Charles, Lucien Fabre, Louise Faure-Favier, Louis-Jean Finot, Edmond Fleg, Pascal Forthuny, Georges Fourest, Léon Frapié, Michel Georges-Michel, José Germain, Jean de Gourmont, Fernand Gregh, Emile Henriot, F. Jean-Desthieux, René Johannet, Gustave Kahn, Henry Kistemaeckers, André Lamandé, Pierre La Mazière, Marius-Ary Leblond, Louis Léon-Martin, Pau Lévy, André Lichtenberger, Pierre Loewel, René Maran, Victor Marguerite, Eugène Marsan, Louis Martin-Chauffier, Camille Mauclair, Georges Maurevert, Maurice Verne, Victor-Emile Michel, Pierre Mille, Marcel Millet, Henry de Montherlant, Louis Payen, Ernest Perochon, Ernest Prévost, Jean Psichari, Paul Reboux, Maurice Renard, Emile RIpert, J.-H. Rosny aîné, Jean Royère, Paul Reboux, Saint-Georges de Bouhélier, Saint-Pol-Roux, Guillot de Saix, Alphonse Séché, Edmond Sée, Nicolas Ségur, Ernest Seillière, Albert t'Serstevens, André Thérive, Louis Thomas, Ernest Tisserand, Louis de Gonzague Truc, Fernand Vandérem, Clément Vautel, Robert Veyssié, Francis Vele-Griffin, Maurice de Waleffe, Emile Zavie.<br /></p>
<p><strong>Émile Lauvrière</strong> <em>La Tragédie d'un peuple. Histoire du peuple acadien de ses origines à nos jours</em>. Avec 88 illustrations, dont 22 cartes. - Paris, H. Goulet, 2 vol.<br /></p>
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.GouletDAMON_m.jpg" alt="GouletDAMON.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="GouletDAMON.jpg, mar. 2015" /><strong>Louis Damon</strong> <em>Nos parlementaires</em>. - Paris, Henry Goulet, 1925, 317 p.<br /></p>
<p><strong>B. Laloue</strong> <em>Les Amants d'Egypte</em>, roman. - Paris, H. Goulet, 1925, 219 p.
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<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.GouletMeunierJugePaix_m.jpg" alt="GouletMeunierJugePaix.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="GouletMeunierJugePaix.jpg, mar. 2015" /><strong>Henri Meunier</strong> <em>Le Juge de paix</em>. Avant-propos de Me Henri Robert. - Paris, H. Goulet, 1925, 121 p., fig. par Henri Guilac.<br /></p>
<p><strong>Pierre Paraf</strong> <em>Pensées et Poèmes inédits de Victor Hugo</em>. - Paris, Henry Goulet, 1925, 60 pages. Reproductions de lettres. Sur-titre : "Quarante ans après 1885-1925" .<br /></p>
<p><strong>Raymond Plion et René Virard</strong> <em>La Douche écossaise</em>. Préface de Gaston Picard. - Paris, H. Goulet, 1925, 127 p.</p>
<p><strong>Régis Régina</strong> <em>Amour et Amours</em>. - Paris, Henry Goulet, (1925), 124 p. ill de bois d'A Margat.<br /></p>
<p><strong>Max Bonnafous (dir.)</strong> <em>Le Scrutin d'arrondissement et la politique</em>. Préface de M. Alexandre Varenne, gouverneur de l'Indo-Chine. - Paris, Henry Goulet, 1926, 169 p. "Bibliothèque d'éducation économique, politique et sociale" (n° 1).<br /></p>
<p><br /><img src="http://www.alamblog.com/public/.GouletChaumel_m.jpg" alt="GouletChaumel.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="GouletChaumel.jpg, mar. 2015" /><strong>Alfred Chaumel</strong> <em>Les Blancs jouent et gagnent (Pochades congolaises)</em>. — Paris, Henry Goulet, 1926, 192 pages.<br /></p>
<p><strong>Lucas de Presoulan</strong> (auteur présumé) <em>Les Vrais mémoires de Cécile de Volanges. Rectifications et suite aux Liaisons dangereuses</em>. - Paris, H. Goulet, 1926, 2 vol. (XIX-133, 161 p.).<br /></p>
<p><strong>Louis Damon</strong> <em>Ministres et ministrables</em>. - Paris, Henry Goulet, 1926, 295 p.<br /></p>
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.Gouletduquesnebonheur_m.jpg" alt="Gouletduquesnebonheur.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Gouletduquesnebonheur.jpg, mar. 2015" /><strong>Robert Duquesne</strong> <em>Pour le bonheur</em>. — Paris, Henry Goulet, 1926, 309 pages.<br /></p>
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.GOuletSuffragettes_m.jpg" alt="GOuletSuffragettes.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="GOuletSuffragettes.jpg, mar. 2015" /><strong>Suzanne Grinberg</strong> <em>Historique du mouvement suffragiste depuis 1848</em>. - Paris, Henry Goulet, 1926, 213 p. "Bibliothèque d'éducation économique, politique et sociale (n° 2).<br /></p>
<p><strong>Hector Talvart</strong> <em>Réflexions morales sur la mode, l'amour et l'épiderme des femmes</em>. Aquarelle-frontispice de Louis Suire. - Paris, H. Goulet, 1926, 112 pages tirées en 2 tons sur papier Madagascar de Lafuma, par les soins de Jean Foucher, maître imprimeur à La Rochelle.<br /></p>
<p><strong>Hector Talvart</strong> <em>Billets à Corentine sur diverses manières de jouir et de souffrir</em>. Avec 8 gravures originales sur bois et au burin, par Gabriel Charlopeau. - Paris, H. Goulet, 1927, non paginé, fig.<br /></p>
<p><strong>Claude Winz</strong> <em>La Part du feu</em>. — Paris, Henry Goulet, 1926, 196 pages.<br /></p>
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.GouletSouffleur_m.jpg" alt="GouletSouffleur.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="GouletSouffleur.jpg, mar. 2015" /><strong>Julien Pavie et Robert Cayla</strong> <em>Ces messieurs les auteurs. Par le trou du souffleur</em>. Croquis de Julien Pavie, présentés par Robert Cayla. - Paris, Henry Goulet, s. d. (1927), 10 ff. n. ch., 34 pl.
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<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2015/02/27/Petite-bibliographie-lacunaire-des-%C3%A9ditions-Henry-Goulet#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2654Sagesse d'Hector Talvart (IV)urn:md5:cccc957d20fa944c9a4e418922fdfa4a2006-10-24T18:40:00+00:002010-03-12T12:53:10+00:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-FaimErik StaalHector Talvart <p><img src="http://www.alamblog.com/images/staalenfantterribleH12.jpg" alt="" /><br /></p>
<p><strong>Réversibilité</strong></p>
<blockquote><p>Il serait possible, sans donner trop dans la fantaisie, d’imaginer que les forces et les ressources morales du monde sont à toutes les époques à peu près les mêmes, diversement réparties, autrement utilisées, apparentes ou cachées, actives à leur manière dans des domaines différents, mais constantes en puissance, fixes en quantité. C’est ainsi que je ne puis croire qu’il y ait à l’heure actuelle plus d’intelligence et d’intelligence meilleure qu’il y en eut il y a cinq et dix et vingt siècles, ou bien je pense que si cette intelligence est devenue plus industrieuse, mieux répartie, plus conformée à des nécessités nouvelles de l’esprit ou de la sensibilité, c’est au détriment de certaines autres forces : équilibre, santé, courage, endurance, intuition, art, facultés particulières de divination et de compréhension qui entraient pour la même valeur de résultat et d’utilisation au chapitre du patrimoine humain. Je ne crois pas qu’on ait amoindri la douleur ni en étendue ni en intensité, on lui a seulement fait revêtir des formes nouvelles ; on l’a masquée davantage, fragmentée et diluée, mais sur la surface du globe on la retrouverait pareille à ce qu’elle fut aux premiers âges de l’humanité. Gagnant sur un point, reculant sur un autre, ce qui constituait la foi d’hier, celle qui édifiait les cathédrales et créait les belles oeuvres immortelles de l’art, elle a, transformée en activité de l’esprit, cherché dans un autre domaine une réalisation qui converge vers un bonheur, vers une victoire de l’âme. La joie éparse d’hier et qui n’était point grande est égale sans doute à celle plus bruyante d’aujourd’hui et qui n’est point très courante. Peut-être cependant à ces transformations de quelques énergies primordiales, comme de la foi en intelligence pratique, comme du sentiment de la beauté en industrie de la commodité, comme de la douleur en une résignation qui atteste la diminution du sens de la liberté, est-il résulté une sorte d’évaporation de quelques puissances spirituelles de l’homme et, en fin de compte, y a-t-il certain déficit moral et intellectuel sensible à des oeuvres plus faibles de signification, de durée, à un bonheur moins nécessité, à un amour de la vie moins étroitement conditionné à la vie elle-même.</p></blockquote>
<p><em>Les Dits et contre-dits d’un homme d’aujourd’hui</em>, 2e série, n° 4, août 1933. pp. 31-32.</p>
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Illustration :<em> Les enfants terribles</em>, Erik Staal.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2006/10/24/171-sagesse-d-hector-talvart-iv#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/365Sagesse d'Hector Talvart (III)urn:md5:50382bce563fe63f5ce1134fb8129db32006-09-30T10:01:00+00:002010-03-11T09:27:02+00:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-FaimHector Talvart <p><img src="http://www.alamblog.com/images/ETCH Quien fue exploradorB.jpg" alt="" /><br /></p>
<blockquote><p><strong>Proses sans titre</strong></p></blockquote>
<blockquote><p>Le bon livre n’est pas celui qu’on voudrait avoir écrit, mais bien celui qu’on voudrait avoir vécu.</p>
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Une douleur sans cause a toujours sa cause dans l’absence d’une vraie douleur.</p>
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Il est sage de ne pas s’étonner de l’homme qui ne s’étonne de rien, car c’est un imbécile.</p>
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La flamme de l’amour ! la seule qui consume sans éclairer.</p>
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Si tous les sots étaient ignorants, il existerait autant de sots, mais cela se verrait beaucoup moins.</p>
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Ce qui nous rend si malfaisants envers nous-mêmes, ce qui tant nous déforme et nous amoindrit, c’est qu’en rejetant de propos délibéré les disciplines qui nous gênent, nous rejetons en même temps les tuteurs dont nous étions soutenus.</p>
<p>
Quant tout le monde est vautré à plat ventre, ceux qui ne sont qu’accroupis, même pour la satisfaction d’un besoin innommable, ont l’air d’être des géants.</p>
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A tout homme il est toujours beaucoup plus facile de condamner que de juger, de juger que de comprendre et de comprendre que de compatir.</p>
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Flatter, c’est assez souvent mendier ce qu’on paraît donner.</p>
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“Je suis d’un parti, a dit Veuillot, je ne lui appartiens pas.” Je rectifie : Je suis d’un parti, je lui appartiens pour ce qui constitue l’objectif propre de ce parti, et nullement pour autre chose. C’est d’ailleurs la cause de la faiblesse et de la mort des partis, qu’ils voulussent dans leur boulimie qu’on leur appartînt tout entier, sans ces réserves qui, en justifiant la persistance de la liberté pour l’individu, attestent en même temps la force et l’importance du don de soi qu’il fait à une idée.</p>
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Il faudrait que les séducteurs fussent ordinairement plus modestes et se persuadassent que leur succès ne leur appartiennent qu’à moitié : ainsi on ne prend pas la femme d’autrui, mais la femme qui se détache d’autrui.</p>
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Ce n’est offenser ni le sentiment catholique ni le sentiment protestant que de dire qu’il y a une hypocrisie catholique et une hypocrisie protestante qui ne sont point pareilles : ce qui distingue en effet l’hypocrite catholique de l’hypocrite protestant, c’est que le catholique est hypocrite envers les autres, tandis que le protestant est hypocrite envers lui-même.</p>
<p>
Les femmes nous font quelquefois des idées comme nous leurs faisons des enfants : sans le vouloir.</p>
<p>
Il existe au moins trois sortes de jalousies : celle du coeur, celle des sens, celle de l’esprit et c’est une des performances de l’amour que de pouvoir ordinairement les réunir toutes trois en une seule.</p></blockquote>
<p><em>Les Dits et contre-dits d’un homme d’aujourd’hui</em>, n° 3, mai 1932. pp. 23-26.</p>
<p>Illustration : Erik Staal, <em>Quien fue explorador</em>.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2006/09/30/131-sagesse-d-hector-talvart-iii#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/330Sagesse d'Hector Talvart (II)urn:md5:b4ee1051af22ea3acbbbd4c316155c802006-09-27T09:32:00+00:002010-03-11T09:30:49+00:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-FaimErik StaalHector Talvart <p><img src="http://www.alamblog.com/images/ETCH Almas de nocheB.jpg" alt="" /><br /><strong>D’une certaine impossibilité de comparer en matière de critique</strong></p>
<blockquote><p>J’admire qu’on ne se défie pas davantage des impressions sur quoi repose notre jugement lors le temps y a sa part. Une intrépidité singulière, dans l’opinion risquée en comparant telle œuvre à telle œuvre, telle situation à telle autre que le souvenir rappelle, tel écrivain de maintenant à tel écrivain d’autrefois, empêche souvent d’apercevoir le fragile état des raisons invoquées. Si, à propos de quelque ouvrage de maintenant, je fais état d’une œuvre de Racine, de Voltaire ou de Balzac, je reste persuadé de le faire, dès que je me laisse aller à réfléchir, sans aucune garantie de sérieux. Car enfin, il est rare que justement je vienne de lire ou de relire cette œuvre que j’invoque en témoignage pour le passé ou bien encore que l’impression ressentie autrefois soit assez nette et assez conforme à mes goûts d’à-présent pour qu’il me soit possible en tout état de cause, de faire une équitable comparaison.<br />
Coutumièrement, je me fie à ma mémoire, mais cette mémoire reste accordée avec l’impression que je reçus d’une lecture il y a cinq, dix ou vingt ans. Lisant à ce moment-là Racine, Voltaire ou Balzac avec le caractère de mon âge et mes dispositions d’esprit d’alors, ce serait merveille que je n’eusse point changé et que mon opinion d’aujourd’hui restât la même. Les comparaisons que j’établis entre une lecture de maintenant et ce souvenir d’une lecture ancienne risque d’être fort différente de comparaisons que je ferais actuellement sur les deux textes, lus ensemble à la minute même.<br />
Nous vivons par l’esprit, la plupart du temps, sur des impressions qu’il faudrait corriger sans cesse ou à tout le moins réviser sans arrêt, à peine pour nous de juger tout de travers les choses de maintenant, et d’autrefois. Pour que ces opinions de naguère correspondissent avec la maturité de notre réflexion, il faudrait toujours que nous fussions assurés d’apprécier pareillement un texte à cinquante ans qu’à vingt-cinq, et de juger pareil quand nous sommes heureux et quand nous sommes malheureux. Je sais bien que de ce subjectivisme on se défend, mais Brunetière lui-même en donne la preuve évidente, lui qui fut le plus grand liseur de son temps, en appréciant autrement quelques œuvres à ses débuts dans les lettres qu’à la fin de sa carrière littéraire.<br />
Car c’est non seulement le caractère propre à l’âge qu’on a, mais encore les circonstances dans lesquelles une lecture a été faite qui influent sur notre jugement ou le conditionnent : à jeun ou après dîner, en voiture ou chez soi, quand on est amoureux ou quand on est sain d’esprit, à sa table de travail ou dans son lit, autant de conditions pour juger diversement. Pour presque tous les hommes et surtout ceux à qui la mémoire est fidèle, Fénelon, Chateaubriand, Flaubert, Hugo : ce n’est pas l’écrivain qu’on vient de lire et qu’on apprécie de telle manière qu’il soit aisé de mettre en parallèle avec un auteur du jour, non, c’est l’écrivain qui, dans l’éloignement d’une jeunesse curieuse, sentimentale, passionnée, vous parut avoir tels mérites qui ne se discutent point.<br />
Les critiques, pour la plupart, pressés qu’ils sont par la tâche et le temps, vivent sur ces impressions d’autrefois et quand ils s’y reportent, quand il leur arrive d’en faire état, ils le font sans aucune garantie de sérieux. Je veux bien qu’il y ait des jugements consacrés auxquels on se plie et qui aident à faire du vôtre quelque chose de pas trop éloigné de l’exactitude, mais de ces jugements surtout, il faut se défier, et rien ne vaut l’effort de se faire une opinion par soi-même en tout. Les jugements consacrés sont pour l’ordinaire des jugements faux que nous n’acceptons que par paresse d’esprit, lâcheté de conscience et qui, s’ils ont des parties de vrai, ne les ont que sommairement, grossièrement, faites à la mesure d’un large public qui se satisfait de certaines formes absolues ou superficielles de l’apréciation. La vérité vraie déborde vite ce cadre étroit quand on se donne la peine d’examiner à loisir le sujet en cause. Quelquefois, la vérité se conforme à lui, le plus souvent, elle s’en sépare.<br />
Ce qui blesse dans la plupart des critiques faites à l’appui d’un rapprochement entre un grand nom de la littérature classique et une oeuvre du moment, c’est qu’on sent ordinairement l’artificiel de la position du juge, on aperçoit la gratuité de son opinion et que c’est ou d’expériences anciennes non contrôlées qu’il est parti, ou bien de points de vue tout conventionnels. Rares sont ceux qui ont assez de loisir et assez de conscience pour se donner la peine, au moment voulu, de relire à fond telle oeuvre dont devra sortir une simple réflexion qu’ils placent à la base ou au terme d’une appréciation capitale. C’est le défaut de lectures qui éclate le plus dans la critique contemporaine. Et non pas le défaut de lecture en quantité, en espèces, mais en opportunité, en sincérité, en indépendance de tout pli conventionnel et de tout souvenir fragmentaire. De critiques informés, nous en avons certes un bon nombre, de critiques judicieusement informés, à la manière d’un Sainte-Beuve, d’un barbey d’Aurevilly, d’un Emile Montégut, d’un Edmond Schérer, d’un Emile Faguet, nous en avons peu et c’est peut-être moins la faute de la critique que la faute des circonstances acutelles. Il n’est pas de temps où l’on parla davantage des vieux maîtres : Montaigne, Rabelais, Ronsard, La Bruyère, Chateaubriand sont sans cesse cités; il n’en est pas un où l’on ait pu sentir davantage combien ces admirations sont de commande. Sur la plupart des bibliothèques où les livres de ces maîtres sont à l’honneur, même chez quelques-uns des plus renommés juges de la littérature, il serait juste de coller l’étiquette “Usage externe”.</p>
<p></p></blockquote>
<p><em>Les Dits et contre-dits d’un homme d’aujourd’hui</em>, 2e série, n° 4, août 1933. pp. 17-21.</p>
<p>Illustration : Erik Staal, <em>Almas de noche</em>.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2006/09/27/130-sagesse-d-hector-talvart-ii#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/329