L'Alamblog - Mot-clé - Henry Béraud2024-03-29T07:58:15+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearHenri Béraud se paye les glabresurn:md5:1236044ae0709d3fbac0822073ab418e2016-10-23T09:41:00+02:002016-10-24T13:32:51+02:00Le Préfet maritimeLes lauriers sont fanésHenri BéraudHenry BéraudPlanquésPremière Guerre mondialeWWI <p><img src="http://www.alamblog.com/public/BeraudSolko.jpg" alt="BeraudSolko.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="BeraudSolko.jpg, oct. 2016" /><br />
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<blockquote><p><strong>Glabres</strong><br />
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Le contraire de « poilu » c'est « glabre» » ̃– et sous le titre de "Glabres", M. Henri Béraud a écrit des sonnets qui valent d'être cités. Le volume, élégant et bien imprimé, qui les contient, porte la mention « Editions du Rigole-Haut de Meuse. » Transcrivons.<br />
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Stratèges<br />
<br />
Si l'on cherchait un jour à Joffre un successeur,<br />
il suffirait d'aller au café du Commerce.<br />
C'est là, devant un jeu de dames, que s'exerce<br />
l'Etat-Major qui doit vaincre l'envahisseur.<br />
<br />
Ils sont trois : le notaire, un ancien professeur<br />
et l'agent-voyer du canton. Leur controverse<br />
guide nos généraux en leur tâche diverse :<br />
les premiers ils ont pris la Maison-du-Passeur.<br /></p>
<p>
Des marins de Dixmude ils sonnèrent les charges ;<br />
et, plus tard, écoutant leurs conseils, aux Eparges,<br />
nos vitriers ont culbuté les Bavarois.<br />
<br />
Si l'on veut en finir, que nos chefs se démettent :<br />
ces messieurs vont chasser les Allemands, à trois<br />
avec un encrier et quelques allumettes.<br />
<br />
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Résignation<br />
<br />
Les heures de bureau n'ont pas changé. Monsieur<br />
Badin ne souffre pas des horreurs de la guerre.<br />
Il s'en fiche, s'il peut encore, au ministère<br />
nimber d'un rond-de-cuir, son maigre postérieur.<br />
<br />
Il tiendra. Le devoir est bien selon son cœur :<br />
vivoter en peinard, attendre, se distraire,<br />
commenter la bataille au jargon militaire<br />
enfin se préparer à fêter le vainqueur.<br />
<br />
La guerre de cinq ans, Badin l'accepterait<br />
dix ans, vingt ans, trente ans, cinquante ans, il tiendrait,<br />
n'ayant la-bas ni fils, ni frère, ni personne.<br />
<br />
Et, comme s'amuser un brin n'est prohibé,<br />
qu'on tolère en haut lieu la gaité polissonne,<br />
il va voir Duconnot dans "On purge Bébé".<br />
<br />
<br />
Tyrtées<br />
<br />
0 muses ! divines grognardes,<br />
célébrons en mille buccins<br />
la gloire de nos fantassins ;<br />
ohé ! c'est nous qui sont les bardes !<br />
<br />
Que nos lyres, jadis paillardes,<br />
prennent des timbres de tocsins.<br />
Plus de stances de traversins,<br />
ni de fadaises égrillardes.<br />
<br />
Ne préconisons plus Vénus :<br />
voici les âges revenus<br />
qui mirent Bellone à la mode ;<br /></p>
<p>
et chantons luttes et combats<br />
sans quitter l'asile commode<br />
de la Closerie-des-Lilas !<br />
<br />
Henri Béraud n'y va par quatre chemins pour dire leur fait à certains. Nul n'est forcé d'être un héros mais on ne se moquera jamais assez de ceux qui font de l'héroïsme avec la peau des autres.<br /></p></blockquote>
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<em>L'Humanité</em>, 5 octobre 1915.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2015/01/31/Henri-B%C3%A9raud-se-paye-les-glabres#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2632