L'Alamblog - Mot-clé - Marche2024-03-28T16:56:26+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearGrand Saint-Bernard 1953urn:md5:39133aefe58eeb5416cc60237ffb21752021-12-26T00:15:00+01:002021-12-28T10:40:44+01:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-FaimMarcheMaurice ChappazMontagne <p><img src="http://www.alamblog.com/public/Le-grand-saint-Bernard.jpg" alt="Le-grand-saint-Bernard.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Le-grand-saint-Bernard.jpg, déc. 2021" /><br />
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<blockquote><p>Les montagnes produisent tout ensemble des hommes, des vertus et des seigles et on ne pourra pas séparer cela.<br /></p></blockquote>
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<strong>Maurice Chappaz</strong> <em>Grand Saint-Bernard</em>. - (Carouge) Zoé, MiniZoé (n° 11), 64 pages, 3,60 €</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2021/12/26/Grand-Saint-Bernard-1953#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/5223Albert Marchon (1925)urn:md5:215bb3f199826f0e52957e3f531f97882021-06-09T05:29:00+02:002021-06-11T15:27:30+02:00Le Préfet maritimeApostilleAlbert MarchonGrenobleMarcheMatheysineProvenceTrimard <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.AlbertMarchon1925_m.jpg" alt="AlbertMarchon1925.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="AlbertMarchon1925.jpg, juin 2021" /><br />
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<blockquote><p><strong>Albert Marchon</strong><br />
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Attention !<br />
Un nouveau venu, Albert Marchon, vient de publier un beau livre.<br />
Il faudra: lire Le Bachelier sans vergogne. Sans quoi vous auriez l'air d'un nigaud ou d'un barbare quand on vous en parlera.<br />
Et beaucoup vous en parleront.<br />
Ce livre-là est important.<br />
Il marque une des plus admirables révélations qui se soient produites depuis celle de Colette.<br />
J'exagère ?<br />
Lisez le Bachelier sans vergogne.<br />
A vingt ans, une fois son diplôme de bachelier conquis, Albert Marchon a tout de suite trouvé une carrière.<br />
Il s'est fait vagabond.<br />
Assez de salles d'étude, d'encre et de papier, de Commentaires crasseux à force d'avoir servi. Il voulait respirer librement, se sentir sans toit, sans route tracée d'avance, voir palpiter la vie au lieu de la considérer empaillée en une attitude conventionnelle ou sèche comme fleur d'herbier, retrouver la pure fraîcheur virgilienne, et se laisser bercer par le bruissement des abeilles de Platon, loin des pions qui les ont voulu fixer à coups d'épingles sur un tableau scolaire.<br />
Pèlerine aux épaules, bâton en main, riche de trente sous, il est parti. Bah ! Il trouverait bien un grenier pour coucher ; on lui ferait bien, dans les hameaux traversés, don d'une écuellée de soupe chaude ! Les bonnes gens du Dauphiné ou de Provence ont l'âme généreuse. Sinon, les buissons offrent leurs mûres et le torrent ne refuse pas que le creux d'une main s'y remplisse d'eau fraîche.<br />
Il est parti. Il a été hébergé par des vieilles, par des curés de campagne, par des fermiers ; il s'est fait, quand la faim le pressait trop, garçon de café, ou ramasseur de lavande ; il a été sévèrement questionné par des gendarmes ; et surtout, ivre de liberté, cuit par le soleil, blanc de poussière ou alourdi par les averses, chemineau basané, aux cheveux où s'emmêlaient des brins de paille, mendiant sans honte, chapardant sans trop de scrupules un fruit de verger; nourri d'un peu de lard et d'un quignon de pain, souvent à jeun, mais toujours allègre, il n'a rassasié que sa vue, comme si la nature se fût faite plus belle pour celui qui la comprenait si bien.<br />
Ces spectacles, ces entretiens rustiques, ces aventures de trimardeur, tel est le sujet de son livre.<br />
Déjà, voilà qui est neuf.<br />
Mais la nouveauté la plus surprenante est dans le style extraordinairement simple qu'emploie Albert Marchon pour traduire ce que nul autre n'avait dit avant lui. Est-ce au contact des choses, loin du monde et des écrivains qu'il a découvert cette pureté d'expression ?<br />
Sa phrase s'est-elle scandée au rythme du vent dans les branches ou selon les courbes des montagnes contemplées ? L'aisance de cette vie sans contrainte s'est-elle communiquée à ce vocabulaire où tout arrive à la bonne place et n'y pèse point ? Sont-ce les loisirs de la solitude qui ont permis à l'auteur de trouver chaque fois la comparaison la plus juste en même temps que la plus inattendue ? Je vous le dis, c'est du Colette. Ce vagabond est frère de la Vagabonde.<br />
Octobre débute à peine. Déjà, pourtant, certains candidats au prix Goncourt préparent leurs opérations stratégiques. L'un attend la fin de novembre, pour surgir à l'improviste, comme un moyen d'accorder sur un nouveau venu les partis intraitablement divisés. L'autre s'entraîne aux courbettes. Un naïf cherche à conquérir la faveur de ses confrères. Un brutal aiguise ses coudes pour en jouer sauvagement parmi la troupe des solliciteurs.<br />
Qui sera lauréat ? Peut-être l'auteur d'un livre puissant où l'on verra l'étude d'une catégorie d'êtres humains qu'on méprise, bien qu'ils souffrent. Peut-être celui d'un roman sportif. Peut-être celui qui peignit tour à tour une vestale d'Alsace et une sensuelle Napolitaine.<br />
Mais voici qu'apparaît en Albert Marchon leur concurrent redoutable.<br />
Qu'ils se rassurent, toutefois. Nul n'est plus modeste. Il ignore l'intrigue. Très obscur fonctionnaire - on ne peut pas errer toujours ! — ce jeune homme ne songe qu'à ses beaux souvenirs et à ses espérances dorées. Il n'écrira pas une lettre. Il ne fera pas une visite. Ceux qui s'intéressent à lui, ceux qui lui sont reconnaissants de la joie magnifique qu'ils lui doivent, ne peuvent compter que sur son talent.<br />
Et, pour obtenir un prix littéraire, c'est bien peu.<br />
Paul Reboux<br /></p></blockquote>
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<em>Paris-Soir</em>, 12 octobre 1925.<br />
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Note de la rédaction : Le prix Goncourt 1925 a été attribué à un autre modeste, Maurice Genecoix.<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2021/06/11/Albert-Marchon-%281925%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4935Délices des Alpesurn:md5:432d8458d3b66288e28a6f1adb3dd6412020-10-14T06:50:00+02:002020-10-15T12:51:59+02:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviGéologie des AlpesMarcheRandonnée alpestre <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.BoissierLaurenceHistoireSoulevement_m.jpg" alt="BoissierLaurenceHistoireSoulevement.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="BoissierLaurenceHistoireSoulevement.jpg, oct. 2020" /><br />
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Un délicieux roman de la Suissesse <strong>Laurence Boissier</strong> porte le titre presque trompeur d<em>'Histoire d'un soulèvement</em>. Avec le rouge de sa couverture et ce cailloux - qui n 'est certes pas un pavé - on tend à imaginer, un court instant, qu'il va y être question de révolution. Et puis non, et tant mieux. Ou bien plutôt oui ! Mais de révolution géologique, et au pluriel, d'extinctions de masse.<br />
Comment dès lors, prétendre que le récit est délicieux ? C'est assez simple.<br />
Femme mûre, débarrassée des joies de la petite enfance de sa progéniture Laurence Boissier prend le prétexte d'une randonnée de plusieurs jours (9, neuf !) dans les Alpes avec un guide un peu ours pour raconter son périple. Le guide, fana de géologie, met cette mère au foyer peu sportive face à plusieurs réalités. La sienne, physique, tout d'abord, qui la pousse à baisser les bras à plusieurs reprises car l'épreuve répétée de la marche est particulièrement éprouvante, la réalité du groupe - des femmes et des hommes tous pleins d'hormones diverses dormant dans des conditions de promiscuité qu'il n'est pas besoin d'expliciter à ceux qui ont un jour mis un pied dans un chalet d'alpage -, et la réalité du monde qui l'entoure, en substance des Alpes monumentales, des trilliards de tonnes de roches diverses, mille-feuilles de matériaux, fruit de millions d'années de formation.<br />
Et le soulèvement, direz-vous ?<br />
Il y a le soulèvement des pieds, l'un après l'autre. Et c'est dur parfois, très dur. Presque impossible après deux ou trois jours de marche intensive.<br /></p>
<blockquote><p>L'oeil doit sans cesse simplifier pour éviter la conclusion visuelle. Plans inclinés dans tous les sens, cassures, motifs irréguliers, rencontres incohérentes des nuages avec les arêtes, pour atténuer les pires effets de ce chaos, il faut fermer légèrement les yeux. Nous marchons en silence. Pendant deux heures nous n'avons plus ni halte géologique, ni halte photo, ni halte fleur. Accroché à mon sac à dos comme un mauvais djinn, mon sac suce ma force vitale. Bientôt c'est lui qui sera vivant et moi morte. Il flanquera mon cadavre sur son dos.<br /></p></blockquote>
<p>Il y a aussi le soulèvement moral, l'exhaussement que procure toujours la marche soutenue. Et il y a aussi, surtout, le mouvement final des Alpes, se dressant au-dessus des mers, des mares et des marécages qui les ont précédées. On pourrait d'ailleurs éviter l'adjectif final puisque l'érosion et la fonte du permafrost indiquent que nous sommes d'ores et déjà entrés dans un ordre géologique nouveau.<br /></p>
<blockquote><p>Une fois passée l'arête, nous retrouvons toutes les typologies de reliefs, le dôme, l'aiguille, le piton, la pyramide, la corne, la pagode, pour la plupart saupoudrées de blanc. Des couloirs grêlés de pierres convergent vers la vallée. Force m'est d'admettre que les Alpes, bien qu'elles eussent certainement profité d'un soulèvement un peu moins chaotique, ont une certaine allure.<br /></p></blockquote>
<p>Laurence Boissier était architecte dans une première vie. Marche, vie de femme et géologie, voici donc les ingrédients de ce livre particulièrement plaisant et réussi d'une femme d'esprit. On n'aura aucun mal à rire entre ses pages, et à admirer sa façon leste et élégante de se sortir de toutes les situations que la fiction, ou le récit, lui imposent. A aucun moment la moindre raideur (à l'exception de ses propres courbatures) et beaucoup d'esprit.<br />
Son ancêtre Drops fossilisée dans la roche peut être fière d'elle qui s'est soulevée, femme libre et agissante qu'elle est, et non plante d'ornement, ce qu'elle a pu croire avoir été.<br />
Mis en jambe par cette première course (1), que nous rangeons immédiatement à côté de R, de Céline Minard, des livres de Trassard et de Ramuz et, pourquoi pas, de Jean-Marc Lovay, nous allons fouiller les autres sentiers de Laurence Boissier dans les temps qui viennent.<br /></p>
<blockquote><p>- Venez, on a quarante-cinq millions d'années à parcourir aujourd'hui.<br /><br /></p></blockquote>
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<strong>Laurence Boissier</strong> <em>Histoire d'un soulèvement</em>. - Art&Fiction, 2020, 248 pages, 14 € (17,80 CHF)<br />
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(1) Nos compliments aux fabricants du livre, il est d'une grâce et d'un confort optimaux.<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/10/14/Dlices-des-Alpes#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4588La marche Minusurn:md5:966d1dec4997b20bfdde9573a42871502020-10-03T05:35:00+02:002020-10-03T05:35:00+02:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviChemins de grande randonnéeJean LoiseauMarcheRandonnée pédestre <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.Monsieur-minus_m.jpg" alt="Monsieur-minus.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Monsieur-minus.jpg, oct. 2020" /><br />
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<br />Après Lauren Elkin et en attendant Léon-Paul Fargue, un billet sur le nouveau livre de Laurent Graff, qui nous propose de parcourir avec son <em>Monsieur Minus</em> les chemins de grande randonnée français.<br />
Éloge de la marche, et de la marche sans autre but que la marche, voilà Graff tentant de rattraper Rousseau ou Céline Minard et tous les dévaleurs de sentes, tous les dévaliseurs de rayons Randonnée de la maison Decathlon.<br /></p>
<blockquote><p>On doit les sentiers de grande randonnée, aux jalons blancs et rouges, à Jean Loiseau, maître marcheur, qui initia le projet après-guerre, le premier tracé sera inauguré à Orléans le dimanche 31 août 1947. L'avantage des GR est qu'ils proposent de long parcours entretenus et balisés, décrits dans des topoguides épatants, d'où Bertrand tirait ses fiches pour ses randonnées quotidiennes (...) le grand air était devenu une drogue. Il marquait le retour au réel, aux éléments.<br /></p></blockquote>
<p>Voilà bien une problématique d'époque - pas de plastique, de la chlorophylle... Quand bien même les anciens ricaneront (pendant qu'ils marchent, ils ne volent toujours pas de mobylettes et ne fomentent pas d'attentats.). Prochain étape : le rayon jardinage.<br />
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<strong>Laurent Graff</strong> <em>Monsieur Minus</em>. - Paris, Le Dilettante, 160 pages, 15 €<br />
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<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/10/03/Minus-marche#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4577