L'Alamblog - Mot-clé - Panaït Istrati2024-03-28T17:40:05+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearBibliographie lacunaire des éditions du Sablierurn:md5:a94161c63bb85e85cc52bffbf69b9edb2022-02-02T04:46:00+01:002022-02-02T16:22:58+01:00Le Préfet maritimeAd Usum BibliofilousAndreas LatzkoCharles VildracFrans MasereelFrançois BonjeanGeorges ChennevièreGeorges DuhamelHenri BarbusseHugues FourasLucien BoucherMaurice CarêmeMaurice MaeterlinckPanaït IstratiPierre HeuyerRené ArcosRoger MichaelRomain RollandÉmile Verhaeren <p><img src="http://www.alamblog.com/public/Sablier.jpg" alt="Sablier.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Sablier.jpg, janv. 2012" /><br />
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Après l'expérience éditoriale du groupe de L'Abbaye installé à Créteil, Les Éditions du Sablier ont été créées en 1919 à Genève par l'écrivain René Arcos (1880-1959) qui rencontre à Genève le graveur belge Frans Masereel (1889-1972). Au catalogue, les anciens animateurs de l'Abbaye et des écrivains pacifistes souvent regroupés autour de Romain Rolland. Ces livres sont souvent illustrés de bois de Frans Masereel. Dans son orbe, la revue <em>Europe</em> (créée en 1923) dont Arcos reste le rédacteur en chef jusqu'en 1940.<br />
A noter, un transfert de la maison à une première adresse parisienne 12, rue du Ruisseau (XVIIIe), puis à une seconde : 91, rue de l’Amiral-Mouchez (XIIIe), et, dans les années soixante, une collection "Le Sablier" chez Ides et Calendes à Neuchatel.<br />
A noter aussi le fait que Le Sablier semble avoir accueilli ou diffusé la Collection de la Bouteille à la mer (aux alentours de 1947).<br />
(Merci à Patrick Fréchet pour ses ajouts.)<br />
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<strong>Petit catalogue lacunaire</strong><br />
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<strong>1919</strong><br />
<img src="http://www.alamblog.com/public/.arcossablier_m.jpg" alt="arcossablier.jpg" title="arcossablier.jpg, oct. 2014" /> <strong>René Arcos</strong> <em>Le Bien commun. Récits, avec vingt sept bois dessinés et gravés par Frans Masereel</em>. - Genève, Éditions du Sablier, 1919. 125/170 mm, 183 pp., 2 ff., broché, couverture rempliée. Tiré à 801 exemplaires numérotés dont 750 sur vergé volumineux anglais.<br />
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<strong>René Arcos</strong> <em>Le sang des autres, poèmes, 1914-1917, ornés de 8 bois hors texte par Frans Masereel</em>. - (s. l.), Éditions du Sablier, 1919 (Genève, impr. de A. Kundig), 93 p.-pl.<br />
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<img src="http://www.alamblog.com/public/.poteguer_m.jpg" alt="poteguer.jpg" title="poteguer.jpg, oct. 2014" /> Collectif <em>Les Poètes contre la guerre : anthologie de la poésie française 1914-1919</em>. - Genève, Éditions du sablier, 1920, 145 p. Contient des poèmes de René Arcos, Georges Bonnerot, Banville d'Hostel, L. Charles Baudouin, Joseph Billiet, Loïs Cendré, Georges Chennevière, Georges Duhamel, Edouard Dujardin, Luc Durtain, Louis de Gonzague Frick, Pierre Jean Jouve, Marc Larreguy de Civrieux, Marcel Martinet, Claude Roger Marx, Cécile Périn, Georges Périn, Georges Pioch, Maurice Pottecher, J. M. Renaitour, Jules Romains, Jean de Saint-Prix, Henriette Sauret, Charles Vildrac.<br />
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<strong>Georges Duhamel</strong> <em>Lapointe et Ropiteau, comédie... Neuf bois dont cinq hors-texte dessinés et gravés par Frans Masereel</em>. - (Genève), Le Sablier, 1919, 83 p. Tiré à 750 ex. sur vergé volumineux anglais numérotés de 1 à 750.<br />
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<strong>Pierre Jean Jouve</strong> <em>Heures, livre de la nuit</em>. - Genève, Éditions du Sablier (Genève, Impr. A. Kundig), 1919, 131 p.-(5) p. dont l f. de front. Bois gravé de Frans Masereel en frontispice. - Éd. originale tirée à 234 ex. dont 200 numérotés sur vélin anglais.<br />
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<strong>Frans Masereel</strong> <em>Le Soleil</em>. - Genève, Éditions du Sablier, 1919, non paginé (63). Gravures sur bois.<br />
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<strong>Romain Rolland</strong> <em>Liluli, avec trente-deux bois dessinés et gravés par Frans Masereel</em>. - Genève, Éditions du Sablier, 1919, 149-(2) p. Édition originale tirée à 797 ex. numérotés 17 sur japon + 3 HC, tous signés par l'auteur et l'artiste, 30 sur vergé ingres d'Arches et 750 sur vélin volumineux anglais.<br />
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<strong>Charles Vildrac</strong> <em>Le paquebot Tenacity</em>. - Éditions du Sablier, 1919. In-12 broché comprenant 12 bois gravés de Masereel. 8 exemplaires hors commerce n° sur vélin, justifiés & signés par l'éditeur. Complet de la feuille programme avec liste des acteurs pour la pièce représentée au théâtre du Vieux Colombier.<br />
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<strong>Walt Whitman</strong> <em>Calamus</em>. Version nouvelle de Léon Bazalgette. 10 bois dessinés et gravés par Frans Masereel. - Genève, Éditions du Sablier, 1919. Édition originale tirée à 706 ex. num dont 35 ex. sur vergé Ingres d’Arches et 650 ex. sur vergé volumineux anglais.<br />
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<strong>1920</strong><br />
<strong>René Arcos</strong> <em>Pays du soir, avec un bois frontispice par Frans Masereel</em>. - Genève, Éditions du Sablier, 1920, 69 p.-(1) ill.<br />
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<strong>Andreas Latzko</strong> <em>Le Dernier Homme</em>. Version nouvelle. Avec une présentation par Stefan Zweig. - Genève, Éditions du Sablier, 1920, in-16 broché, couverture rempliée, 115 p. Edition originale française librement traduite par René Arcos et David Roget, illustrée de 11 bois par Frans Masereel, Tirage limité à 806 exemplaires, celui-ci numéroté sur vergé volumineux anglais.<br />
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<strong>Frans Masereel</strong> <em>Histoire sans paroles. 60 images dessinées et gravées sur bois</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1920, non paginé (60) gravures sur bois.<br />
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<strong>Romain Rolland</strong> <em>Pierre & Luce</em>, avec 16 bois hors-texte dessinés et gravés par Frans Masereel. - Genève, Éditions du Sablier, 1920, 176-(3) p. Édition originale tirée à 1346 ex. numérotés 16 sur japon impérial contenant chacun un des dessins originaux de Frans Masereel et une suite des bois sur chine (signés par l'auteur et l'artiste), 25 sur japon impérial contenant une suite des bois sur chine + 4 HC, 55 sur hollande Van Gelder et 1250 sur vélin pur fil du Marais.<br />
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<strong>Émile Verhaeren</strong> <em>Cinq récits, illustrés de bois dessinés et gravés par Frans Masereel</em>. - Genève, Éditions du Sablier, 1920, 100 p.<br />
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<strong>1921</strong><br />
<strong>Henri Barbusse</strong> <em>Quelques coins du cœur</em>. - Genève, Éditions du Sablier, 1921, 92 pages.<br />
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<strong>Maurice Maeterlinck</strong> <em>Le trésor des humbles, orné de bois dessinés et gravés par Frans Masereel</em>. - Paris, Éditions du Sablier (Genève, Impr. A. Kundig), 1921, 300-(10) p. Tiré à 188 ex. dont 13 (1-13) sur japon impérial, réimposés sur double format et contenant chacun un dessin original de Frans Masereel ; 35 ex. (14-48) + 5 ex. h.c. (A-E) sur japon impérial ; 140 ex. (49-188) sur hollande Van Gelder.<br />
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<strong>Frans Masereel</strong> <em>Souvenir de mon pays.</em> - Genève, Éditions du Sablier, 1921, non paginé, (16) gravures sur bois.<br />
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<strong>Romain Rolland</strong> <em>La Révolte des machines ou La pensée déchaînée. Bois de Frans Masereel</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1921, 70 p.<br />
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<strong>Émile Verhaeren</strong> Le Travailleur du soir et autres récits. 26 bois dessinés et gravés par Frans Masereel. - Paris, Éditions du Sablier, 1921, "Collection du Sablier" (n° 17) Édition originale, 512 ex. num. et 25 ex. hors commerce sur Hollande<br />
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<strong>1922</strong><br />
<strong>Georges Duhamel</strong> <em>Lettres d'Auspasie</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1922, 119 p. "Collection du Sablier" (n° 18).<br />
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<strong>1925</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Le Jeu de l'amour et de la mort</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1925, 160 p.<br />
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<strong>Georges Duhamel</strong> <em>Suite hollandaise. Géographie cordiale de l’Europe</em>. Illustrations de Gabriel Pinta. - Paris, Éditions du Sablier, 1925, 90 p. 560 ex. sur vélin pur fil du Marais.<br />
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<strong>Charles Vildrac</strong> <em>Poèmes de l'abbaye ; suivis de Esquisse d'un Pégase</em>. Préface de Georges Duhamel ; bois frontispice de Berthold Mahn et portr. de l'auteur par lui-même. - Paris, Éditions du Sablier (Impr. en Suisse), 1925, 121 p., planche, portrait. Édition originale numérotée, tirage à 700 ex. dont 50 hors commerce.<br />
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<strong>1926</strong><br />
<strong>Panaït Istrati</strong> <em>Kir Nicolas. Codine</em>. - Paris, Éditions du sablier, 1926, 157 p.-(1) f. de pl., « Œuvres originales » (n° 22).<br />
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<strong>Romain Rolland</strong> <em>Pâques-Fleuries</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1926, 170 p.<br />
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<strong>1927</strong><br />
Alphonse de Châteaubriant <em>La Meute</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1927, 123 p.-(24) f. de pl., « Œuvres originales » (n° 23).<br />
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<strong>1928</strong><br />
<strong>René Arcos</strong> <em>Médard de Paris</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1928, 114 p., « Œuvres originales » (n° 27).<br />
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<strong>Georges Duhamel</strong> <em>Images de la Grèce</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1928, 122 p., « Œuvres originales » (n° 26).<br />
<br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Beethoven. De l'Héroïque à l'Appassionata. Les grandes époques créatrices</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1928, 438 p.<br />
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<strong>Romain Rolland</strong> <em>Les Léonides</em>. Bois gravés de Lucien Boucher. - Paris, Éditions du Sablier, 1928, 205 p.<br />
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<strong>1929</strong><br />
<strong>Geroges Duhamel</strong> <em>Chant du Nord</em>. Illustré par G. Pinta. - Paris, Le Sablier, 1929, 113 p. Couverture rempliée. Edition originale tirée à 550 ex. ornée de lettrines et bandeaux rouges et de 6 gravures hors texte sur bois par G. Pinta. Avec 1 fac-similé. Des exemplaires sur vélin.<br />
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<strong>Georges Duhamel</strong> <em>Lapointe et Ropiteau, comédie</em>. Bois dessinés et gravés par Frans Masereel. - (Paris), Éditions du Sablier, 1929, 82 p.<br />
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<strong>Romain Rolland</strong> <em>Beethoven. De l'Héroïque à l'Appassionata. Les grandes époques créatrices</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1929, 378-(32) p.<br />
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<strong>1930</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Goethe et Beethoven</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1930, 287 p., pl. et fac-similé.<br />
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<strong>1931</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Empédocle d'Agrigente, suivi de L'Éclair de Spinoza</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1931, 130 p.<br />
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<strong>1935</strong><br />
<img src="http://www.alamblog.com/public/.capitalefm_m.jpg" alt="capitalefm.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="capitalefm.jpg, oct. 2014" /> Frans Masereel__ <em>Capitale, 66 dessins</em>. - Paris, Éditions du Sablier 1935, in-8 carré, 66 dessins avec légende en pied, broché, couverture rempliée. Edition originale imprimée à 1560 exemplaire, le nôtre un des 1500 sur vélin typo, seul papier après 60 Hollande.<br />
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<strong>1936</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Compagnons de route (Essais littéraires).</em> - Paris, Éditions du Sablier, 1936, 226 p. + 9 feuillets catalogue. Couverture ornée d'un motif floral. Edition originale, 3300 exemplaires numérotés sur papier d'édition (après sur 60 velin pur fil).<br />
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<strong>1939</strong><br />
<strong>René Arcos</strong> <em>L'Homme est seul. I. Autrui</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1939.<br />
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<strong>François Bonjean</strong> <em>Confidences d'une fille de la nuit</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1939, 286 p.<br />
<br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Beethoven. De l'Héroïque à l'Appassionata. Les grandes époques créatrices</em>. Nouvelle édition revue et corrigée. - Paris, Éditions du Sablier, 1939, 372 p.<br />
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<strong>1940</strong><br />
<strong>Georges Chennevière</strong> <em>Le cycle des fêtes, poèmes</em>. Préface de Jules Romains. - Paris, Éditions du Sablier, 1940, 217 p. Edition collective dont 75 exemplaires sur velin pur fil, seul grand papier.<br />
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<strong>1943</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Beethoven. La Cathédrale interrompue. Les grandes époques créatrices</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1943-1945, 3 vol. : vol. I : La Neuvième symphonie ; vol. II : Les Derniers quatuors ; vol. III : Finita comœdia.<br />
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<strong>1947</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Beethoven. Le Chant de la résurrection. Les grandes époques créatrices. La Messe solennelle et les dernières sonates</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1947, 605 p.<br />
<br />
<strong>Romain Rolland</strong> ''Beethoven. Les grandes époques créatrices. (I), De l'Héroïque à l'Appassionata. - Paris, Éditions du Sablier, 1947, 372 p.<br />
<br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Beethoven. Les grandes époques créatrices. (III). Le Chant de la résurrection : "la Messe solennelle" et les Dernières sonates</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1947, 605 p.<br />
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<strong>Romain Rolland</strong> ''Beethoven : les grandes époques créatrices. <a href="http://www.alamblog.com/index.php?post/2012/01/06/IV-VI" title="IV-VI">IV-VI</a>, La Cathédrale interrompue. - Paris, Éditions du sablier, 1947-1948, 3 vol., 256, 307, 284 p.<br />
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<strong>1948</strong><br />
<strong>René Arcos</strong> <em>De source</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1948, 277 p.<br />
<br />
<strong>Pierre Heuyer</strong> <em>Fin des hasards (Poèmes).</em> Paris, Éditions du Sablier, (1948). 244- (5) pages-(1) feuillet. Édition originale tirée à 1000 exemplaires.<br />
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<strong>1949</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Les Aimées de Beethoven</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1949, 121 p. (Supplément à "Beethoven : les grandes époques créatrices".<br />
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<strong>1951</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Goethe et Beethoven</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1951, 262 p.<br />
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<strong>1954</strong><br />
<strong>Roger Michael</strong> <em>Grandeur nature</em>. - Paris, Éditions du sablier, 1954, 101 p.<br />
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<strong>1955</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Beethoven. De l'Héroïque à l'Appassionata. Les grandes époques créatrices</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1955, 372 p.<br />
<br />
<strong>Oulas Samtchouk</strong> (pseud. de Oulas Danyltchouk)__ <em>Mariya</em>, roman traduit de l’ukrainien. Préface de René Arcos. - Paris, Éditions du Sablier (Imprimerie F. Paillart, Abbeville), 1955, 156 p. Tirage : 100 ex. sur vélin.<br />
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<strong>1956</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Beethoven. La Cathédrale interrompue. Les grandes époques créatrices</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1956, 284 p. (Comprend vol. III : "Finita comœdia").<br />
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<strong>1958</strong><br />
<strong>Paul de Stœcklin</strong> <em>Là-haut sur la montagne !</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1958, 113 p.<br />
<br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Beethoven. La Cathédrale interrompue. Les grandes époques créatrices</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1958, 258 p. (Comprend vol. I : "La Neuvième symphonie").<br />
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<strong>1961</strong><br />
<strong>Romain Rolland</strong> <em>Compagnons de route, essais littéraires</em>. - Paris, Éditions du Sablier, 1961, 226 p.<br />
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<strong>Diffusion</strong><br />
<strong>Hugues Fouras</strong> <em>Abattre son jeu</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1947 (Aurillac, Impr. Moderne), 66 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°5).<br />
<br />
<strong>Huges Fouras</strong> <em>Tombés du nid</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1949 (Aurillac, Impr. Moderne), 46 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°6).<br />
<br />
<strong>Jacques Bibes </strong> <em>L'Autre monde</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1949 (Aurillac, Impr. Moderne), 61 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°7).<br />
<br />
<strong>Maurice Carême</strong> <em>Petites légendes</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1949 (Aurillac, Impr. Moderne), 70 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°8).<br />
<br />
<strong>Jean Béchade-Labarthe</strong> <em>Monsieur Regret</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1949 (Aurillac, Impr. Moderne), 62 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°9).<br />
<br />
<strong>Jacques Arnold</strong> <em>Cristaux de mémoire</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1950 (Alençon, Impr. de Poulet-Malassis), 78 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°10).<br />
<br />
<strong>Roger Michael</strong> <em>Passe noire</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1951 (Alençon, Impr. de Poulet-Malassis), 77 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°11).<br />
<br />
<strong>Hugues Fouras</strong> <em>Les fées de Coucouru, lever de rideau</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1951 (Alençon, Impr. alençonnaise), 32 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°12).<br />
<br />
<strong>Geneviève de Louvencourt</strong> <em>Reine de rien Geneviève de Louvencourt</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1953 (Alençon, Impr. de Poulet-Malassis), 47 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°13).<br />
<br />
<strong>Jacqus Arnold</strong> <em>Sonate de la Marne</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1954 (Alençon, Impr. de Poulet-Malassis), 63 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°14).<br />
<br />
<strong>Paul-Marie Fontaine</strong> <em>Tournesol</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1954 (Alençon, Impr. alençonnaise), 61 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°15).<br />
<br />
<strong>Jean Béchade-Labarthe</strong> <em>La terre insolite</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1956 (Alençon, Impr. alençonnaise), 31 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°16).<br />
<br />
<strong>Jacques Arnold</strong> <em>L'oiseau roi</em>. - Paris, les Éditions du Sablier, 1956 (Abbeville, Impr. de F. Paillart), 67 p., « Collection de la Bouteille à la mer » (n°17).<br />
<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2012/01/06/Bibliographie-lacunaire-des-%C3%A9ditions-du-Sablier#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/22La Roumanie sanglante (Panaït Istrati)urn:md5:51eee2de7697720cff35ac5ea193805c2021-07-22T03:42:00+02:002021-07-22T03:42:00+02:00Le Préfet maritimeApostillePanaït IstratiRoumanieSigmantza <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.istratiarrete1925_m.jpg" alt="istratiarrete1925.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="istratiarrete1925.jpg, juil. 2021" /><br />
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<br /></p>
<blockquote><p><strong>Panait Istrati aurait été arrête en Roumanie</strong><br />
Des nouvelles nous parvenant de Roumanie nous annoncent t'arrestation de notre excellent collaborateur et ami Panait Istrati dont les débuts'si éclatants avec Oncle Anghels furent confirmés par le beau succès des Présentations des Haïdouks.<br />
Ce Roumain qui nous donne ces renseignements et dont nous ne pouvons révéler l'identité nous dit :<br />
"Panait Istrati s'était rendit à Bucarest 'pour travailler à -son dernier roman écrit en roumain et qui doit paraître là-bas. Mais la fameuse « Sigmantza » (police); qui, hélas ! tortvlre* notre'pays, n'a pas vu d'un bon œil l'arrivée de cet ancien ouvrier du port devenu écrivain célèbre. Aussi, un directeur de la police se présenta-t-il à son domicile pour lui ordonner de ne pas quitter sa chambre, sous prétexte qu'il courrait le danger d'être assommé. En Roumanie, cela veut dire, paralt-il, m arrête à domicile, sous peine d'être lynché".<br />
Nous espérons encore que cette nouvelle est inexacte. Pourtant plusieurs faits seraient de nature à la confirmer. D'abord, il est exact je Panait Istrati s'est embarqué pour Bucarest. Ensuite un de ses amis de Paris, auquel il écrit régulièrement, n'a pas reçu de ses nouvelles depuis plus d'un mois. Cela lui fait croire que, pour le moins, la correspondance d'Istrati est Interceptée par la police roumaine.</p></blockquote>
<p><br />
<em>Paris-Soir</em>, 30 septembre 1925<br />
<br /></p>
<blockquote><p><strong>Panaït Istrati est a "consigné à la chambre*</strong><br />
Nous avons annonce il y a trois jours l'arrestation à Bucarest de l'auteur d'Oncle Anghel et des Présentations des Haïdouks, Panait Istrati.<br />
A la légation roumaine où des renseignements seraient parvenus, papraît-il, sur cette affaire, on prétend que Panaït Istrati, hôte de son éditeur roumain, aurait été seulement prié, par un policier de ne point sortir. Il est gardé à vue.<br />
C'est ce qu'on appelle, en style réglementaire, la consigne à la chambre. Mais Istrati a passé l'heureux âge de ces petites expériences de caserne. Il faut que la police roumaine, si susceptible qu'elle se montre, lui rende sa liberté entière.<br />
Le crime, le seul crime d'istratj : être un écrivain libre, qui ne ménage pas les puissants. Il est vrai que ce crime, les gouvernements de tous les pays, hélas ! le pardonnent difficilement. Mais chacun a sa manière pour le réprimer. Celle du gouvernement roumain ne vous paraît-elle pas, pour le moins, singulière ?<br /></p></blockquote>
<p><br />
<em>Paris-Soir</em>, 2 octobre 1925<br />
<br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p><strong>La Roumanie sanglante</strong><br />
<br />
Une lettre édifiante de Panait Istrati, de retour de Bucarest.<br />
Nous avons signalé en son temps la mise aux arrêts de notre collaborateur Panaït Istrati, en Roumanie. Nous avons dit dans quelles circonstances le vigoureux écrivain de L'Oncle Anghel et de Présentations d'Haidoucks avait, dès son arrivée, été brimé par la police.<br />
Il était difficile alors d'avoir des renseignements complets sur les faits que nous signalions. Istrati, de retour à Paris, vient de nous faire parvenir cette lettre qui met au point ces incidents et en dévoile d'autres, malheureusement plus nombreux et plus graves. Nous sommes ici trop amis de la liberté sous toutes ses formes, pour ne pas donner la parole à cet homme droit et généreux qui plaide, une fois de plus, pour les opprimés : <br />
<br />
Paris, le 30 octobre 1925.<br />
Mon cher Gabriel Reuillard,<br />
Ainsi que vous le savez, une partie de la presse française a bien voulu s'occuper des incidents qui se sont passés à mon propos en Roumanie et, naturellement, il y eut des affirmations inexactes ou exagérées. Il était donc de mon devoir, une fois rentré dans mon pays d'adoption, de remercier les amis, nombreux, qui ont le souci de ma liberté alors que je retrouvais, pour un court séjour après dix ans d'absence, dans mon pays natal. Et c'est pourquoi, de passage à Paris, j'ai tenté de m'acquitter de cette dette.<br />
Je m'adresse à vous, la veille de mon départ pour Nice, et je vous prie de publier cette lettre dans Paris-Soir, qui s'est également occupé de moi. Par vous,, je prie tous nos confrères de me considérer leur obligé dans cette circonstance, ceux de l'Humanité en premier lieu, puis la Ligue des Droits de l'Homme, qui a écrit à sa section de Bucarest lui demandant de prendre ma défense.<br />
Les faits ont été les suivants :<br />
Le 25 août, j'arrivais à Bucarest sans me soucier de ce que le gouvernement de M. Bratiano pouvait penser de moi : j'avais mes papiers en règle et aucun acte répréhensible à me reprocher, pas même celui — très à la mode aujourd'hui — d'être le membre d'un parti socialiste quelconque.<br />
Mais la Roumanie actuelle n'est plus le pays bourgeois, sachant respecter au moins ses propres lois, et, dès mon arrivée, un avertissement me fut donné, par le canal de la Sûreté; Générale, qu'il ne m'était pas permis de prendre contact avec les organisations ouvrières et que, si je ne voulais pas être battu dans la rue par nos fascistes, je ferais bien de garder ma chambre. Cette « Sûreté » poussait même la complaisance jusqu'à m'offrir deux agents en bourgeois destinés à me suivre partout, ainsi que cela se pratique avec tout personnage heureux de notre temps.<br />
Ne me considérant pas si heureux, je refusai l'offre, mais j'écrivis un article dans lequel je dénonçais cette façon bizarre de défendre la liberté d'un homme. Là-dessus, je sortis, me promenai, me documentai, courus le pays en long et en large, décidé à me défendre par mes propres moyens et suivi d'une nuée de messieurs qui perdaient leur temps aux frais du peuple-prince {puisque nous n'avons pas de « princesse »).<br />
J'ai visité des régions qui sont encore aujourd'hui telles qu'elles ont été au commencement du monde ; je me trouvai, pendant des jours et des jours, dans des chars à foin, sur des routes sauvages, ou au fil de la Bistritza sur des radeaux, flanqué du romancier-académicien Sadoveano, du professeur docteur Mironesco ; je n'ai pas été une seule fois voir une salle d'organisation ouvrière — et cependant, à mon retour à Bucarest, la Sûreté me fit de nouveau savoir que si je continuais à me frotter avec les... communistes (!) il s'ensuivrait des choses désagréables à ma liberté.<br />
Comme vous voyez, je ne fus pas arrêté. ainsi qu'on l'a affirmé parfois en France, mais les vexations subies rue resteront longtemps sur le cœur, et je regrette que la folie policière n'ait pas été poussée à fond : c'eût été le meilleur moyen d'ouvrir les veux à ceux des hommes de foi qui hésitent encore entre un scrupule de leur conscience et un chemin net lorsqu'il s'agit d'être fixé sur le sort qui attend notre pauvre société actuelle.
Je ne suis pas un homme méchant. Je ne connais pas la rancune. Je ne désire le malheur pour aucun de mes semblables, car je sais que la vie est assez terrible sans que nous nous donnions encore le mal de l'empirer par notre bêtise, mais, vraiment, si vous pouviez, vous autres publicistes d'Occident, vous rendre compte des horreurs qui se passent dans ce monde lointain (pas si lointain, pour les coeurs vivants !), vous en frémiriez. Car il ne faut pas oublier que quiconque se laisse mal renseigner sur la vie de nos semblables, sur leur souffrance, est un coupable.<br />
Amis de France ! Le Danube est rouge du sang des vingt mille êtres humains innocents, massacrés par la terreur bulgare ! Les prisons roumaines regorgent de milliers de soldats et civils fautifs d'avoir eu peur et horreur, du massacre officiel ! Focsani et surtout Piatra-Neàmtz, villes peuplées de Juifs, ont l'air d'avoir subi le passage des vandales d'Attila, et ces pauvres Juifs, fautifs d'être juifs, sont poursuivis jusque dans leurs tombes, car leurs cimetières même. sont dévastés et profanés par la fureur antisémite. J'ai vu des hommes estropiés par le lynchage. On met des oeufs cuits aux aisselles. On brise les jambes. On arrache les ongles. On scalpe les crânes. Voilà leurs horreurs !<br />
Et dire qu'on s'est ému, en France, simplement parce qu'un écrivain a été menacé d'arrestation ! J'en suis honteux.<br />
Je vous remercie quand même mais je vous prie de penser davantage à ceux qui sont plus menacés que moi et qui souffrent sans espoir, alors que nous vivons presque tranquillement.<br />
Panaït Istrati<br /></p></blockquote>
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<em>Paris-Soir</em>, 1er novembre 1925.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2021/06/11/C-est-arriv%C3%A9-au-mois-de-septembre#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4932Istrati et le Prix sans nomurn:md5:9f9dfddf30cbc61f7d739a2783f64c352020-08-15T01:10:00+02:002020-08-15T01:10:00+02:00Le Préfet maritimeApostillePanaït IstratiPrix sans nom <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.PRixsansnomIstrrati_m.jpg" alt="PRixsansnomIstrrati.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="PRixsansnomIstrrati.jpg, juil. 2020" /><img src="http://www.alamblog.com/public/.PrxsansnomIstra2_m.jpg" alt="PrxsansnomIstra2.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="PrxsansnomIstra2.jpg, juil. 2020" /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/08/15/Istrati-et-le-Prix-sans-nom#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4454L'amitié du 18 juinurn:md5:d96751b5c359d3274e5714809bcc9f4e2020-03-06T05:47:00+01:002020-03-12T16:57:48+01:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-FaimAmitiéPanaït Istrati <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.Panait_istrati_m.jpg" alt="Panaït istrati.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Panaït istrati.jpg, mar. 2020" />
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<blockquote><p><strong>L'amitié : à Paris et ailleurs</strong><br />
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Lorsque, le 5 mai dernier, parut dans Paris-Soir, l'article de Roger Dévigne : <a href="http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/01/18/Paris-mange-les-amities">Paris mange les amitiés</a>, j'ai trouvé mon ami Georges dans l'enthousiasme. (je sais que le lecteur ignore qui est mon ami Georges, mais cela n'a vraiment aucune importance). Et, cet ami tout attendri et transfiguré, me fouilla du regard. Il comprit que je savais de quoi il s'agissait (car nous mous comprenons du regard, Georges et moi). Et le brave homme de s'écrier :<br />
— As-tu va ça ? Un Français, mon vieux, un écrivain français qui ose écrire dans un journal ces mots : « sainte amitié » ; « amitié divine » ; « fleur et lyrisme de la vie ». Et puis ceci : « Où diable voudriez-vous promener, cultiver, savourer un ami ? » - Comme c'est vrai ! Eh bien, ce Dévigne, à coup sûr, si on pouvait mettre la main sur lui, il ne « tomberait pas de la voiture » !<br />
Mais le lecteur ne sait pas ce que signifie « tomber de voiture » de mon ami Georges. Je veux le lui expliquer.<br />
***<br />
À Paris, l'amitié, c'est un commerce tà, peine moins poli que les autres commerces. Les amis se disant « merci » et « pardon » à tout bout de champ, alors qu'il n'y a rien à remercier et rien à pardonner. C'est trop poli...<br />
C'est autre chose en Orient. Là-bas, où tout au moins chez les hommes de cœur et de pensée, l'amitié a tous les 'droits et tous les devoirs. Un ami peut tout se permettre... (sauf de vous enlever votre femme, bien entendu). Il peut « entrer sans frapper », comme on fait ici dans les bureaux de poste. Les détresses se supportent en commun, les joies se partagent ; les faveurs de la vie qui tombent sur l'un doivent se répandre sur l'autre d'une façon absolue ou alors, ce n'est plus de l'amitié.<br />
Que l'on veuille bien se figurer le fait suivant, phénoménal, sommet de incompréhension pour Georges et pour moi : quelqu'un se dirige tout droit sur un être humain qui n'est ni son père, ni son frère, ni une femme désirée, et il lui dit : « Je vous aime. » - « Moi aussi, je vous aime », répond l'autre. Et il s'aiment. Mais tout en s'aimant. ils se séparent le soir, l'un bien rassasié, l'autre crevant de faim (ou de misère morale, ce qui est pis).<br /> >Maintenant, dites-moi, « S.V.P. », à quoi bon cette belle déclaration d'amour — la plus belle de toutes celles qui puissent être faites sur la terre, la plus pure et la plus désintéressée — si elle n'est pas accompagnée de la plus simple justice, celle de dire à l'ami aimé : "nos détresses seront supportées en commun ; nos joies, nous les partageons"<br />
Eh oui ! elle est dure cette amitié !... Elle est dure ? ... Mais non ! ... C'est tout ce qu'il y a de plus facile !... Il s'agit seulement d'être venu au monde ainsi. Donner, donner toujours, donner le dernier souffle de sa vie. Mais à qui ? Parbleu, à l'ami ! Et où est l'ami ?
***<br />
Où est l'ami !<br />
Il venait de monter dans cette "voiture" endiablée qui roule à travers des mondes à une allure fantastique, derrière ses deux dragons ailés, nourris de charbons ardents. Il venait de montre... On lui avait bien dit de se cramponner, car l'épreuve devait être terrible. Tout se disloque. Tout tombe en morceaux. Il faut se cramponner.<br />
Mais, le pauvre « ami », tout cela fut plus fort que lui !... Quelque part, Dieu sait où, en un point quelconque de cette course fantasque, il a été projeté dans le néant, et lorsque le miraculeux cocher s'est aperçu de la chute, il était trop tard : l'ami embarqué était tombé de la voiture !<br />
— Dis donc. Georges : qu'est-ce qu'il devenu l'ami X..., qui « a monté » l'année dernière ?...<br />
— X. ? Lequel ?<br />
— Mais celui qui prétendait ne pas avoir peur de la voiture fabuleuse...<br />
— Oh !... mon vieux : il y a longtemps qu'il est tombé de la voiture !<br />
Je vous crois, quand vous dites que l'amitié n'est pas une vertu facile à pratiquer, ni à Paris, ni ailleurs, ni même en Orient.
El cependant...<br />
Mais il faut être venu au monde ainsi.<br />
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<strong>Panaït Istrati</strong><br /></p></blockquote>
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<strong>Panaït Istrati, par Gabriel Reuillard</strong><br />
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« Un Gorki balkanique, a dit de lui Romain Rolland.<br />
Et lui-même, racontant sa vie tourmentée, se confessant, s'écriait, après fie récit des heureuses années d'enfance à Braïla où il est né d'un père contrebandier grec qu'il n'a pas connu et d'une mère roumaine qu'il adorait mais qu'il quitta pour s'élancer seul à douze ans, sur les routes inconnues : « Ce fut le début d'un vagabondage qui dure encore en ce moment et qui durera toute ma vie, car rien ne m'arrête, rien ne me plaît et en rien je ne suis stable. C'est une vraie malédiction ! »<br />
Mais vivre — connaître — empli ses yeux de pavages toujours renouvelés, s'accrocher a un train qui passe, se cacher au fond d'une cale de paquebot jusqu'au départ et risquer de se faire débarquer au prochain rivage si l'on n'a point d'emploi, de poste à vous confier à bord, un travail
par lequel vous acquitterez les frais du voyage. Partir un jour de Constantza et visiter ainsi successivement le Caire, le Pirée, Athènes, Naples, de nouveau Alexandrie et le Caire, puis Port-Saïd, Jaffa, Jérusalem, Beyrouth, les villages du Liban, Damas. Alexandrette, Alessine, Tripoli et rentrer dans la Roumanie par Constantinople. Puis repartir pour connaître la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche, la France, etc, etc... Tour à tour garçon épicier, garçon boulanger, domestique, apprenti mécanicien, docker, apprenti serrurier et forgeron, apprenti peintre en bâtiment, marchand ambulant, photographe (« pierre qui rouie n'amasse pas mousse », n'est-ce pas les héros de la petite épargne ?), physique et à moitié fou de misère, il se tranche la gorge, en janvier 1921 à Nice. On trouve dans sa malle de vagabond une lettre de vingt pages adressée à Romain Rolland. On l'expédie : » Je lus, écrit l'auteur de Jean-Christophe, et je fus saisi du tumulte de génie. » Il appelle près de lui le désespéré, le réconforte, le décide à noter une partie de ses récits et l'engage dans une oeuvre de longue haleine : Les Récits d'Adrien Zograffi, dont le premier volume Kyra Kyralina, vient de paraître.<br />
Pages vives, pleines de couleurs, débordantes de vie et toutes heurtées par mille et mille images de paysages et d'êtres rencontrés au hasard des longues routes, par mille et mille émotions, sensations, réflexions surgies dans le perpétuel renouvellement d'une existence jamais fixée. L'écrivain, ici, c'est l'homme tout entier. Et cet homme international, qui écrit directement en français, un dernier trait vous le peindra : il a appris seul notre langue en traduisant, à coups de dictionnaire, nos classiques : Fénelon, Rousseau, Voltaire, Montesquieu, Pascal. Montaigne, La Rochefoucauld. etc... Voilà l'école. Voilà l'élève. Et quand, dans son langage coloré, il parle de ces divins maîtres : "Que le Paradis leur soit octroyé a tous dans le ciel !, s'écrie-t-il. Ils ont été mes grammairiens. en même temps que des compagnons qui me parlaient droit au coeur, me fouettaient l'intelligence et m'apprenaient à estimer la vie. Je me suis plus d'une fois querellé avec eux. Et cependant, comme je les aime et estime : ils ont été de si grands « penseurs de l'esprit ».<br />
<strong>GR</strong><br />
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<em>Paris-Soir</em>, 18 juin 1924</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/03/03/L-amitoistrati#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4239Festival Istratiurn:md5:17ca537c28449699b5b0a9dea06ebd122018-05-10T07:13:00+02:002018-05-10T16:47:21+02:00Le Préfet maritimePanaït Istrati <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.IstratiArts_m.jpg" alt="IstratiArts.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="IstratiArts.jpg, mai 2018" /><br />
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L'Engouement pour <strong>Panaït Istrati</strong> ne se dément pas. Chaque année voit sa redécouverte, sa relance, son rebond. Et cette année, mince de nouveauté, il a droit à son festival grâce aux éditions L’Echappée (qui avait organisé naguère un Festival <a href="http://www.alamblog.com/index.php?tag/Jacques%20Yonnet">Jacques Yonnet</a>, s’en souvient-on). Les <a href="http://www.librairie-quilombo.org/Festival-Istrati">festivités</a> auront lieu du 15 au 17 à la librairie Quilombro et régions circonvoisines. Le programme est en ligne.<br />
Pour marquer les esprit, Jacques Baujard présente pour l’occasion dans un charmant volume le texte d’une conférence qu’Istrati a donné en 1932 lors d’une tournée en Allemagne et en Autriche, avant d’être publiées dans Europe : ''Les Arts et l’Humanité d’aujourd’hui’'.
C’est une double déclaration de l’écrivain aux arts, une déclaration d’amour et une déclaration d’utilité publique - et personnelle - qui contient beaucoup de traits intimes et de paradoxes assez salés pour entraîner la lecture sans temps mort. On y découvre l'étonnante mystique de l’art du vagabond d’Europe qui fait dire à « l’homme qui ne croit à rien » :</p>
<blockquote><p>« L’art est un Dieu »</p></blockquote>
<p>Ou bien encore</p>
<blockquote><p>« L’oeuvre et l’esprit des plus grands artistes de notre temps sont l’oeuvre et l’esprit de l’épicier. Comme l’épicier, les créateurs d’art ne sont préoccupés que la manière dont chacun doit s’y prendre pour mieux placer sa marchandise. »</p></blockquote>
<p>Mais Istrati ne nous laisse pas interloqués, il s’explique :<br /></p>
<blockquote><p>« Certes, quand je parle de ces miracles de l’art, on ne doit pas oublier que je viens de l’Orient, où l’homme le plus contrefait garde toujours le sentiment de son premier contact avec la terre et ignore la sécheresse du coeur."<br />
Je dois à cet art, imbu de mysticisme oriental, de n’être pas aujourd’hui un dépravé ou un bandit. (...)<br /></p></blockquote>
<p><br />
En attendant la double réédition des deux <em>Méditerranée</em> d’Istrati en un volume (dont nous parlerons bien vite), voilà un propos testamentaire qui laisse planer l’impatience, non ?
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<strong>Panaït Istrati</strong> ''Les Arts et l’Humanité d’aujourd’hui’’. Postface de Jacques Baujard. — Paris, L’Echappée, 48 pages, 5 €<br />
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<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2018/05/10/Festival-Istrati#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/3533Le jour des livres bleusurn:md5:c4cbfe2f72f804ebd41a492c2a86f8262018-05-08T08:48:00+02:002018-05-08T12:40:30+02:00Le Préfet maritimeApostilleAda RémyAles StegerAnders WinrothBernard EisenschitzBleuBoris SavinkovClaude EvenoDino BuzzatiFritz LangHenri CaletHyakken UchidaJames ThurberJean PaulhanJuan Jose SaerJuan Rodolfo WilcockLudovic MasséMarc BernardOzamu DazaiPanaït IstratiShirley GoldfarbWaguig GhaliWilliam CliffYorgos IoannouYves Rémy <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.LivresBleus_m.jpg" alt="LivresBleus.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="LivresBleus.jpg, mai 2018" /><br />
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C'est le jour des livres bleus.<br />
Probablement parce qu'il fait très beau et que le Préfet maritime succombe à une immense flemme.<br />
Porter des livres bleus a constitué, à ses yeux d'insulaire, un effort digne de louanges.<br />
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Par ordre de fraîcheur<br /></p>
<p><strong>Juan Rodolfo Wilcock</strong> <em>Le Livres des monstres</em>, traduit de l'italien par Lise Chappuis, préface de Philippe Marczewski. — Bordeaux, L'Arbre vengeur, 2018, 188 pages, 13 €<br /></p>
<p><strong>Claude Eveno</strong> <em>Quelques Uns</em>. — Paris, Christian Bourgois, 2018, 112 pages, 13 €<br /></p>
<p><strong>Yorgos Ioannou</strong> <em>Le Sarcophage</em>, traduit du grec par Michelle Barbe, Noëlle Bertin @ Michel Volkovitch — Le Miel des anges, 2018, 156 pages, 12 €<br /></p>
<p><strong>Waguig Ghali</strong> <em>Les Cigarettes égyptiennes</em>, traduit de l'anglais par Elisabeth Janvier. — Paris, L'Olivier, 2018, 250 pages, 15,90 €<br /></p>
<p><strong>Shirley Goldfarb</strong> <em>Carnets. Montparnasse, 1971-1980</em>. Textes choisis par Gregoy Masurovsky, traduit par Frédéric Faure. — Paris, La Table ronde, 2018, 304 pages, 16 €<br /></p>
<p><strong>Anders Winroth</strong> <em>Au temps des Vikings</em>. Traduit par Philippe Pignarre. — Paris, La Découverte, 2018, 320 pages, 22 €<br /></p>
<p><strong>James Thurber</strong> <em>Ma chienne de vie</em>, traduit par Jeanne Guyon. — Paris, Wombat, 2018, coll. "Les Insensés" 160 pages, 15 €<br /></p>
<p><strong>Ozamu Dazai</strong> <em>Ecolière, suivi de la Boîte de Pandore</em>. Traduit du japonais par Hervé Audouard. — Paris, Le Serpent à plumes, 2018, coll. "Motifs", 350 pages, 9 €<br /></p>
<p><strong>Panaït Istrati</strong> <em>Méditerranée</em>. Préface de Gilles Aboucaya — Paris, L'Echappée, 2018, coll. "Lampe-Tempête", 240 pages, 19 €<br /></p>
<p><strong>Dino Buzzati</strong> <em>Barnabo des montagnes, suivi du Secret du Bosco Vecchio</em>. Traduction de Michel Bretizman, préface de Marcel Brion. — Paris, Robert Laffont, 2018, coll. "Pavillons Poche", 330 pages, 8,90 €<br /></p>
<p><strong>Hyakken Uchida</strong> <em>Au-delà, suivi d'Entrée triomphale dans Port-Arthur</em>. Traduit par Patrick Honnoré. Préface de Philippe Forest.— Paris, Christian Bourgois, 2018, 280 pages, 24,90 €<br /></p>
<p><strong>Bernard Eisenschitz</strong> <em>Fritz Lang au travail</em>. — Paris, Cahiesr du Cinéma, 2018, 273 pages, 59,95 €<br /></p>
<p><strong>Juan José Saer</strong> <em>Le Fleuve sans rives</em>. Traduit par Louis Soler. Préface de Jean-Didier Wagneur — Paris, Le Tripode, 2017, 312 pages, 21 €<br /></p>
<p><strong>Boris Savinkov</strong> <em>Ce qui ne fut pas</em>. — Paris, Prairial, 2017, 495 pages, 21 €<br /></p>
<p><strong>William Cliff</strong> <em>Au nord de Mogador</em>. — Paris, Le Dilettante, 2017, 128 pages, 15 €<br /></p>
<p><strong>Ludovic & Sylvain Massé</strong> <em>Lam, la truite</em>, présentation par Joël Cornuault. — Nérac, Pierre Mainard, 2017, 158 pages, 16 €<br /></p>
<p><strong>Ales Steger</strong> <em>Le Livre des choses</em>, traduit du slovène par Guillaume Métayer et Mathias Rambaud. — Paris, Circé, 2017, 96 pages, 12<br /></p>
<p><strong>Marc Bernard et Jean Paulhan</strong> <em>Correspondance 1928-1968</em>. Edition établie par Christian Liger et Emmanuel Louet. — Paris, Claire Paulhan, 2013</p>
<p><strong>Yves & Ada Rémy</strong> <em>Les Soldats de la mer. Chroniques illégitimes sous la Fédération</em>. — Evry, Dystopha Worshop, 2013, 346 pages, 20 €<br /></p>
<p><strong>Henri Calet</strong> <em>Jeunesses</em>. présentation de Jean-Pierre Barril. — Paris, Le Dilettante, 2003, 320 pages, 18,50 €<br />
<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2018/05/08/Le-jour-des-livres-bleus#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/3531Sale retour d'URSSurn:md5:86cfb6af13278673c1145816d4fee3ce2013-07-22T02:54:00+02:002013-07-22T02:54:00+02:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-FaimEleni Samios-KazantzakiPanaït IstratiVistor Serge <p><img src="http://www.alamblog.com/public/Eleni.jpg" alt="Eleni.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Eleni.jpg, fév. 2013" /><br />
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Parce que l'été est aussi l'occasion de lire des documents importants, cette page de l'éditeur de <em>La Véritable Tragédie de Panït Istrati</em>, un livre qui était attendu depuis très longtemps :<br />
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<blockquote><p>Entre 1927 et 1929, Nikos Kazantzaki, Panaït Istrati et leurs compagnes respectives – Eleni Samios et Bilili – entreprennent un long voyage en URSS, afin de témoigner favorablement de l’avancée de la révolution. Inédit en français, le présent récit d’Eleni Samios-Kazantzaki est celui de l’aventure qui conduisit les quatre jeunes gens épris de découverte – et révolutionnaires dans l’âme –, depuis Moscou jusqu’aux confins centre-orientaux de l’URSS. À l’occasion de ce voyage, Panaït Istrati, d’abord enthousiaste partisan de la révolution, dut brutalement déchanter, ayant constaté les dérives et les abus de la bureaucratie soviétique encore naissante.</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Le livre</strong><br />
La Véritable tragédie de Panaït Istrati offre un témoignage important sur ce voyage. La compagne et future épouse de Kazantzaki, Éléni Samios (1903-2004), le rédigea en français peu après la mort d’Istrati, en 1935. Une traduction espagnole fut publiée en 1938 à Santiago du Chili par les éditions Ercilla qui avaient déjà publié son livre sur Gandhi, un livre de Kazantzaki (Le Jardin des rochers) et Destin d’une révolution de Victor Serge. Il n’a jamais été republié. L’original français est resté inédit.<br /></p></blockquote>
<p>Ce récit, qui se lit d’abord comme un récit, rédigé d’une plume enjouée, spontanée et alerte, a ainsi été rédigé en hommage à Istrati. Il relate de façon très vivante les différentes étapes d’un voyage de plus de 7 000km dans la Russie soviétique, notamment en sa partie centre-orientale (après un passage par Moscou : Kazan, Astrakan, l’Arménie et la Géorgie), où l’éloignement du pouvoir central rend possible l’expression des cultures locales, et patent le dysfonctionnement des réformes engagées par l’État central. On y découvre un Istrati fébrile, déjà malade, mais animé par la volonté farouche de déceler, derrière les apparences et les discours partisans, la réalité d’une révolution à l’issue encore incertaine, quelques années après la grande famine de 1921-1922 – dont le souvenir est alors encore très vif –, la mort de Lénine (1924), et alors que la contre-révolution stalinienne n’est pas encore achevée.<br /></p>
<blockquote><p>Au fil du texte, le désaccord entre les deux écrivains et amis s’aggrave, bien que leur amitié demeure solide. Certaines de leurs conversations, rapportées par Eleni Samios-Kazantzaki témoignent de l’interrogation sincère d’Istrati sur sa capacité à rendre compte de la réalité « de terrain », sans pour autant abandonner sa confiance dans la révolution. Encore davantage peut-être, du violent conflit intérieur résultant de sa double volonté, en partie contradictoire : celle de rendre compte de la réalité – fut-ce contre la révolution –, afin d’en sauver le cours.<br />
Ce conflit fut tranché par la parution, dès 1929, du premier volume de son ouvrage Vers l’autre flamme (dont les volumes II et III furent rédigés par Victor Serge et Boris Souvarine). Considéré comme une attaque contre les intérêts de la révolution russe, cet ouvrage suffit à ternir durablement la réputation de son auteur, dont les œuvres sont longtemps restées dans l’oubli.</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Extrait 1</strong><br />
« Un homme sera le héros de ce livre, un homme frisant la cinquantaine, hâve, à la poitrine creuse, aux bons yeux inquiets et avides, aux gestes brusques, à l’âme vaste, toujours en ébullition, semblable au pays qu’il tentait de connaître. Un homme sera mon héros, cependant je parlerai encore d’un autre homme, son frère-et-compagnon-de-route en ces temps-là, ainsi qu’il aimait à l’appeler. Et je parlerai aussi de la très douce Bilili, Bilili la silencieuse, aux yeux sévères de madone byzantine, la compagne de ces jours fertiles en bonheur, en évènements tristes, en nobles idées… Et je me vois encore obligée d’esquisser – très légèrement – la quatrième figure de ce quatuor vagabond, une jeune grecque qui a ouvert son cœur, ses yeux et ses oreilles et ne pourra plus oublier ce qu’elle a vécu pendant cette année soviétique. Voici donc ces êtres donquichottesques en marche vers Nijni-Novgorod et sa fameuse Yarmarka. »</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Extrait 2</strong><br />
« Par l’intermédiaire de Lounatcharski et de la très serviable Olga Kameneva, nous recevons chacun deux petites cartes nous permettant le libre parcours sur tous les chemins de fer et les bateaux soviétiques. Heureux, nous serrons nos bricoles et commençons le fameux pèlerinage qui devrait durer deux ans et finir par un chant d’apothéose sur la Russie soviétique. Malheureusement, et sans crier gare, l’affaire Roussakov se dressa devant nous comme une hydre à mille têtes et nous brisa les reins. »</p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Note sur l’affaire Roussakov</strong><br />
« Le 1er février 1929, Victor Serge communique à Panaït Istrati un article de la Pravda de Leningrad accusant son beau-père, A. I. Roussakov, d’être un koulak, un nepman… Ce tissu de diffamations se terminait par une comparaison entre Roussakov et un assassin récemment fusillé. Le fait que cette famille occupe à Saint-Pétersbourg un grand appartement est l’alibi de cette diatribe (en fait neuf personnes dorment dans quatre chambres !). La famille est connue pour sa dissidence, d’autre part une virago intrigue pour déloger les Roussakov du logement. Il en fallait beaucoup plus pour intimider ces personnalités forgées par l’opposition. » Repris de J.-F.Bacot, « Panaït Istrati : ou la conscience écorchée d’un vaincu », Mœbius : écritures/littérature, no 35, 1988, p. 95-114.</p></blockquote>
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<strong>Eleni Samios-Kazantzaki</strong> <a href="http://www.editions-lignes.com/Samios-Kazantzaki-Eleni.html">La Véritable Tragédie de Panaït Istrati</a>. Édition établie par Maria Teresa Ricci et Anselm Jappe. Présentation et postface d’Anselm Jappe. Note bibliographique de Daniel Lérault. - Paris, Éditions Lignes 352 pages - 23,00 €</p>
<p><strong>Eleni Samios-Kazantzaki (1903-2004)</strong><br />
Née à Athènes en 1903, Eleni recontre l’écrivain grec Nikos Kazantzaki, l’auteur de Zorba le Grec et de nombreux autres romans, en 1920, puis devient son épouse en 1945. Ensemble, ils se lient d’amitié avec Panaït Istrati et sa propre compagne, Bibili, en 1927, lors de la célébration en Russie du 10e anniversaire de la révolution. Débute alors le voyage dont le présent récit, qu’Eleni rédigea pour rendre justice à son ami, retrace les étapes.<br /></p>
<p><strong>Panaït Istrati (1884-1935)</strong><br />
Romancier roumain de langue française, Panaït Istrati a découvert les œuvres de Romain Rolland après la première Guerre mondiale. Il lui adresse alors son premier roman et se lie d’amitié avec lui. Dans les années vingt, il se passionne pour la révolution russe et devient compagnon de route du parti communiste. Accueilli et fêté en URSS lors du 10e anniversaire de la révolution, il y séjourne à plusieurs reprises. Son engouement affiché pour la révolution lui vaut de pouvoir voyager sans escorte. Parmi les tout premiers, il devine alors, dès 1927-1929, la réalité de la dictature stalinienne. Son destin et sa réputation basculent lorsqu’il fait paraître Vers l’autre flamme, confession pour vaincus, dans lequel, sept ans avant le Retour d’URSS d’André Gide, il dénonce avec une grande virulence l’arbitraire du régime soviétique. L’ouvrage, en trois volumes, est en réalité co-écrit avec Boris Souvarine et Victor Serge. Victime d’un violente campagne de dénigrement de la part des communistes, il se retire en Roumanie, où il meurt de tuberculose en 1935, à l’âge de 51 ans. Panaït Istrati continue à être un auteur très lu – ses œuvres littéraires complètes ont été republiées récemment par Phébus en trois volumes. Il a également l’immense mérite d’avoir été – avec Victor Serge, dont, il était proche – l’un des tout premiers critiques « de gauche » de la contre-révolution stalinienne en URSS avec son ouvrage Vers l’autre flamme (1929), qui lui a valu une campagne de calomnies de la part des staliniens. Dans ce livre, plusieurs fois réédité, il relate notamment les seize mois passés en URSS entre 1927-1929 avec l’écrivain grec Nikos Kazantzaki et leurs compagnes respectives, Bilili et Eleni Samios. La rencontre avec Victor Serge fut alors décisive pour ouvrir les yeux des voyageurs sur la réalité de l’URSS (nous reproduisons en annexe les lettres adressées en 1929 et 1931 par Victor Serge à Panaït Istrati). Cependant, Nikos Kazantzaki ne partage immédiatement la réaction virulente de Panaït Istrati, et les deux amis se quittent sur un désaccord. Ils reprirent contact par lettre quelques années plus tard, jusqu’à la mort d’Istrati (leur correspondance est donnée en annexe du présent ouvrage).</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2013/02/13/Sale-retour-d-URSS#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2073