L'Alamblog - Mot-clé - Robert Morel2024-03-28T18:27:22+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearRobert Morel (1971)urn:md5:0fdd722f2a4f5ab570d52793467cac392023-05-22T01:00:00+02:002023-05-22T13:59:22+02:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-FaimRobert Morel <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.RMorel_m.jpg" alt="RMorel.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="RMorel.jpg, mai 2023" /><br />
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<br />Dans les <em>Nouvelles littéraires</em> du 25 juin 1971, l'éditeur Robert Morel répondait à quelques questions de Jean Montalbetti.<br />
Résumé succinct du propos de ce personnage dont l'esprit hante encore les environs de Forcalquier, les collines de Giono et de Maximilien Vox.<br />
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<blockquote><p>Un éditeur vous parle<br />
Mon grand était cordonnier, mon père était fonctionnaire, j’étais écrivain. c'est comme cela qu’on devient éditeur.<br />
J’ai demandé la maquette de mon premier livre à Le Corbusier. La seconde à Odette Ducarre. Les suivantes aussi. Elle construit nos livres , comme elle construit ses maisons.C’est ma femme.
(...) L’architecture est la clé du monde moderne. La cuisine, le jardinage, la politique, le cinéma, l'amour... C’est toujours gouverné par l'architecture, pour que ça marche !<br />
(...) C’est bien plus facile de bâtir des livres en pleins champs. Besoin d’espace et de références naturelles. Du vrai soleil, de la vraie pluie, de vrais arbres, de la vraie terre...<br />
(...) Les difficultés de l’édition proviennent du système. C’est l’institution qui est pourrie. Il y a 4 500 libraires en France. Je tra vaille régulièrement avec 350... qui meurent tous les jours. Les libraires, il n’y en a presque plus. C’est comme les pharmaciens. Alors pourquoi se cramponner après ce vieux système de distribution, monopolisé par trois groupes qui font la loi, alors que le livre pourrait trouver le lecteur par d’autres voies ?<br />
(...) Je sais que je suis marginal, mais mon rêve serait de ne pas vendre mes livres. J’aime les fabriquer. Pas les vendre. Ce devrait être gratuit.<br />
(...) C’est le corps d’une pensée, d’une histoire, d’une émotion... Un corps vivant, actuel, contemporain. Nous sommes à l’opposé du livre-objet.<br />
(...) Je ne cherche pas à épater les gens en créant des formes nouvelles. Mais il faut être logique et vrai. Est-ce que vous imaginez un livre sur les soupes rectangulaire ? La soupe, c’est rond, ça va de soi. La soupe, c’est la soupière, c’est l’écuelle, c’est la louche, c’est le ventre...
(...) Je n’ai rien inventé, vous savez. Pénard y Fernandez avait dans sa bibliothèque un livre triangulaire du XVIIIe siècle ; le chansonnier de Jean de Montcheau, en1460, avait la forme d’un cœur ; Giorgio Pilone avait demandé à Cesare Vecellio, cousin du Titien, de peindre les tranches de tous ses livres préférés qu’il rangeait dos au mur ! Je suis, comme vous le voyez, dans la tradition du livre.<br />
(...) Les libraires qui vendent du Morel en sont amoureux. Les lecteurs sont tout pour ou tout contre. Nous les connaissons assez bien. Ils m’envoient des pots de confiture ou des saucissons franc-comtois. Mlle Kolher, de Strasbourg, m’a envoyé un kouglof !<br />
(...) Ce sont les jeunes, les très jeunes auteurs qui viennent chez nous. Ils ont l’impression qu’on va faire attention à eux ; qu’on est des personnes, pas des machines à écrire ni des ordinateurs.<br />
(...) D’abord je ne publie pas que des jeunes : Delteil, le curé d’Ars, André de Richaud... Mais tous mes auteurs sont neufs et donnent envie de vivre sans restriction : François Solesmes, Pierre Caminade, Joseph Joliet, Marthe Meyer. Ce ne sont pas des auteurs-objets. Lisez L’Amante, Le Don de merci, Le Repas d’os ou Axel ; des chefs-d’œuvre ! Je les publierai toute leur vie.<br />
(...) D’autres dont on ne parle pas encore : Claude Breuer avec Une journée un peu chaude, Enamel Cassoli avec Jeffersonnie, Marie-Noële Pelloquin avec Le Livre-mère. Pourquoi n’auraient-ils pas le Goncourt eux aussi ? Moi aussi ?</p></blockquote>
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Légende de la photographie : Robert Morel. Il veut rester un aventurier<br />
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Robert Morel sur l'Alamblog : <a href="http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/04/02/Robert-Morel-1950">1950</a>.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/03/22/Robert-Morel-%28avec-photo%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/5689Robert Morel 1950urn:md5:4f5b27897f31b81a5801796967af12bb2020-04-12T00:15:00+02:002020-04-12T00:15:00+02:00Le Préfet maritimeApostilleBondieuseriesLittérature catholiqueNo commentRobert Morel <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.RObertMorelLightLight_m.jpg" alt="RObertMorelLightLight.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="RObertMorelLightLight.jpg, avr. 2020" /><br />
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<strong>Instantanés</strong><br />
<strong>Robert Morel</strong><br />
Les traits fins, les sourcils abondants, la bouche mobile, Robert Morel a des yeux étranges, des yeux de gazelle, immenses, attendris, malicieux ou chargés de colère. Quand je lui parle d’interview, il bondit :<br />
— C’est contre ma volonté que vous allez parler de moi, j’ai horreur de cela.<br />
Le voici braqué, sombre, muet comme un hippocampe. J’essaye de l’amadouer :<br />
— Qu’avez-vous fait aujourd’hui ?<br />
— Je suis allé dans les bois et j’ai grimpé aux arbres. Le me laissais glisser en bas, c’était merveilleux...<br />
— Comment avez-vous commencé votre carrière d’écrivain ?<br />
— J’habitais Lyon dans ce temps-là, une chambre mansardée, et souvent je me promenais sur les toits et je lisais « Isaïe », tout haut.<br />
— Vous jouiez les muezzins ! Et vous aviez des ouailles ?<br />
Regard noir.<br />
— Le soleil, les nuages ou les étoiles me suffisaient. Je lisais de toute ma force avec toute ma voix. Ensuite, je fermais le livre et je continuais à crier. Je n’écrivais pas encore mais je lançais des imprécations contre le mal du siècle...<br />
Il se met à rire, le sombre prophète est redevenu un enfant. Je n’ose lui poser de nouvelles questions, mais il répond de lui-même à mes pensées :<br />
— C’est très difficile d’expliquer tout cela. Mais un jour, j’ai eu besoin d’écrire ce que je sentais.<br />
— Et c’est ainsi que vous avez fait « L’Annonciateur », qui a soulevé tant de controverses ?<br />
— Oui et aussi mon premier livre de poème, « Contre les hommes », et encore « Sa Mère » et « L’Evangile de Judas ».<br />
— Il paraît qu’à ce moment-là vous êtes devenu aussi méchant que le dénonciateur du Christ !
— Non, c’est quand j’ai écrit « La Farce de Judas », une petite pièce qui a été jouée en Suisse et en Allemagne, que je me suis senti transformé moi-même en une sorte de Judas. Je disais à ma femme des paroles terribles sur le désespoir. Béatrice était effondrée et ensuite je devais faire des efforts surhumains pour laisser parler l’autre personnage, le moi ordinaire, pour la remonter.<br />
— Et « Saga », cette belle histoire nordique, si différente de vos premiers ouvrages, comment l’idée de l’écrire vous est-elle venue ?<br />
— Il y avait longtemps qu’elle traînait dans ma tête. Je porte très longtemps mes livres en moi, mais quand ils sont mûrs, j’accouche très vite et presque toujours dans la douleur. Je travaille alors des nuits entières, je ne fais plus que cela, j’ai besoin de rejeter tout en dehors de moi-même. Mais vous m’ennuyez avec vos questions.<br />
Marthe Mayer, qui assiste à notre entretien, m’affirme que « Saga » est née des couleurs, ou plus exactement d’une discussion au cours de laquelle Morel affirmait que la couleur blanche ne pouvait se passer de la couleur rouge.<br />
— Dans un langage plus clair cela signifie sans doute que la pureté attire le martyr ?<br />
— Oui, si vous voulez, reprend Robert Morel. Les livres entrent dans la liturgie, dans le temps, dans les saisons... Ainsi, « Vous aurez », le premier livre de la série que je viens d’achever avec « Joyeuse » (1), fut mon carême. Je le vécus douloureusement jusqu’à Pâques. Je l’ai écrit pour me confesser, pour convertir...<br />
— Voulez-vous me parler de cette trilogie que vous venez d’achever.<br />
— « Vous aurez » ne pouvait avoir de sens que si après avoir averti les croyants, j’avertissais aussi les non-croyants, et c’est pour cela que j’ai écrit « Les Satisfaits ». Mais ces deux ouvrages n’existent que par une vérité joyeuse...<br />
— D’où le nom de « Joyeuse » que vous avez donné au troisième livre ! Ce n’est pourtant pas si joyeux puisque vous faites mourir votre héroïne !<br />
— Mais puisqu’elle meurt sauvée, c’est l’essentiel. La vie n’est ou ne devrait être qu’une préparation pour le ciel. Et je veux prouver qu’en 1950 on peut être une sainte en dépit de la vie moderne.<br />
— N’écrivez-vous pas aussi une vie de saint François d’Assise ?<br />
— Je l’appellerai « François le joyeux ». J’écris aussi en ce moment un saint Patrick qui m’intéresse beaucoup et je rêve ensuite de parcourir la Palestine à pied pour écrire un livre sur Hérode. Je mettrai le temps qu’il faudra, huit mois ou un an et j’étudierai sur place les rapports entre la religion, la nation et l’Etat...
— Il me reste à voussouhaiter bon voyage, cher pèlerin.<br />
<strong>Gisèle d'Assailly</strong><br />
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(1) Julliard.<br />
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<em>Nouvelles Littéraires</em>, 1950.<br />
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<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2020/04/02/Robert-Morel-1950#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4319La publicité littéraireurn:md5:2f86d8e105e2bcfba2e4106a15749ee42014-10-10T07:53:00+02:002014-10-12T16:11:52+02:00Le Préfet maritimeLa réclame littéraireRobert Morel <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.RobertMorelPuba_m.jpg" alt="RobertMorelPuba.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="RobertMorelPuba.jpg, oct. 2014" />
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Une page de réclame de l'éditeur <strong>Robert Morel</strong> présente en page 1 de la revue <em>Chorus</em> (n° 1, 1968).<br /></p>
<p>Avec nos remerciements à l’Éditeur singulier qui nous a fourni un scan propre.<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2014/10/10/La-publicit%C3%A9-litt%C3%A9raire#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2528Les couvertures du siècle dernier (XLVI)urn:md5:886d3d60051c79f59499e2246e0ee9222014-09-05T02:10:00+02:002014-09-07T11:27:32+02:00Le Préfet maritimeApostilleMax ErnstRobert BenayounRobert MorelWashington Irving <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.ilefantome_m.jpg" alt="ilefantome.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="ilefantome.jpg, sept. 2014" /><br />
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<strong>Washington Irving</strong> <em>L'Île fantôme et autres contes</em>. Traduit par Robert Benayoun. Couverture de Max Ernst. — Paris, Robert Marin, 1951, coll. "L'Envers du miroir".<br />
<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2014/09/05/Les-couvertures-du-si%C3%A8cle-dernier-%28XLVI%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2503