L'Alamblog - Mot-clé - Trimardeurs2024-03-29T01:51:09+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearLes mains videsurn:md5:1125df04cf034e35f54f7a6a0e3188c22017-11-07T11:08:00+01:002017-11-08T10:07:30+01:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviChomageCrise de 1929FaimMaria BorrélyProvenceSteinlenTrimardeurs <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.Trimardeurs_de_Steinlein_m.jpg" alt="Trimardeurs_de_Steinlein.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Trimardeurs_de_Steinlein.jpg, nov. 2017" /><br />
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<br />Pour honnir les cyniques qui confondent à dessein chômage et farniente, retrouvons le roman de Maria Borrély (1890-1963) qui les informerait sur la mansuétude (puisqu'attendrir on ne pourra point) : <em>Les Mains vides</em>, l'un de ses derniers livres, daté de 1932, réédité en 1989 par son fils Pierre et réimprimé à plusieurs reprises depuis par La Part commune et tout dernièrement par la coopérative Parole - qui publie également les œuvres complètes de Maria Borrély, il faut le préciser, et on y reviendra.<br /></p>
<blockquote><p>On était quatre grands amis enchaînés par le sort...</p></blockquote>
<p>Sur un tempo semblable à celui de Delteil et dans des phrases cousues comme l'aurait fait un Giono, un livre touchant, brutal et beau, habité par tous les vents de Provence, cheminant par toutes ses routes, le long desquelles les chômeurs égrenaient leurs misérables existences avant de finir sur les bancs de Marseille.<br /></p>
<blockquote><p>Sa figure est enflammée par la faim. Dans ses oreilles, des cloches bourdonnent, la tête lui tourne et presque, il commence à voir les étoiles du ciel en plein jour.<br /></p></blockquote>
<p>Sur les traces de <em>La Faim</em> (Hamsun) et de <em>Ceux du trimard</em> (Marc Stéphane), juste avant <em>La Gueule</em> (Seignolle), un très beau livre à ranger près de ceux des meilleurs plumes de l'entre-deux-guerres.<br />
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<strong>Maria Borrély</strong> <em>Les Mains vides</em>. - Parole, 2017, 99 p., 11 €<br />
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Illustration du billet : Les trimardeurs, par Steinlen (1913).</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2017/11/07/Les-mains-vides#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/3401La Ballade des baladeurs (1904)urn:md5:402ebbc53431f85f51c9b044993f654b2014-06-04T01:19:00+02:002014-06-04T15:32:49+02:00Le Préfet maritimeBalladeGabriel SurgèreTrimardTrimardeurs <p><img src="http://www.alamblog.com/public/surgereballad.jpg" alt="surgereballad.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="surgereballad.jpg, juin 2014" />
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<br /><strong>La Ballade des baladeurs</strong>
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Pour Egy-Pan.
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Où s'en vont donc ces corps moulus<br />
Ces dépourvus et ces nomades<br />
Vers les coteaux et vers les rades ?<br />
Mangeant mal au long des talus,<br />
Cherchent-ils quelques superflus<br />
Sous les ponts et les estacades ?<br />
Non pas, ils font sous les deux fades<br />
Une balade et rien de plus.<br />
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Et ceux-là, ceux qui, tout perclus,<br />
Tournent en rond, bons camarades,<br />
Sous les verrous, en enfilade !<br />
Montent-ils, éternels reclus,<br />
Vers les demeures des élus ?<br />
Rêverais-tu, comme un malade<br />
Cette sinistre mascarade ?<br />
C'est leur balade, et rien de plus.<br />
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Regarde ces casques poilus,<br />
Ces soldats dévorant les stades,<br />
Ou s'en allant en cavalcades<br />
Vers des combats qu'ils n'ont voulu,<br />
Pétrir pour les corbeaux goulus<br />
Corps et cerveaux en marmelade.<br />
Sonnez, clairons, pour la parade<br />
Ou la balade, et rien de plus.<br />
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ENVOI<br />
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Baladeurs maigres ou joufflus<br />
Qui passez à la cantonade<br />
Pour vous j'ai fait sur la balade<br />
Cette Ballade et rien de plus.<br />
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<strong>Gabriel Surgère</strong><br />
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<em>La Jeune Champagne</em>, janvier 1904.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2014/01/03/La-Ballade-des-baladeurs-%281904%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2315