L'Alamblog - Mot-clé - VIlle2024-03-29T01:51:09+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearLa ville centauresseurn:md5:a411d8fa1e1743d96e494eb133cdbf4e2021-05-20T06:03:00+02:002021-05-20T10:34:00+02:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier serviCitéVIlle <p><img src="http://www.alamblog.com/public/AmesVagabondesEditionsduSoupirail.jpg" alt="AmesVagabondesEditionsduSoupirail.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="AmesVagabondesEditionsduSoupirail.jpg, mai 2021" /><br /><br />
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Belle et audacieuse anthologie de la poésie symboliste bulgare aux éditions du Soupirail.<br />
Pour vous en donner une idée, au fil des jours, un poème par poète retenu.<br />
Leurs noms ? Pentcho Slaveykov, Ivan Andreytchine, Peyo Yavorov, Dimitar Boyadjiev, Teodor Trayanov, Sirak Skitnik, Ven. Tin., Ekaterina Nentcheva, Nikolaï Liliev, Emanuouïl Popodimitroc, Dora Gabé, Dimtcho Debelianov, Christo Yassenov, Christo Smirnencki.
Aujourd'hui, ce poème de Ven. Tin. (Stefan Tinterov, 1885-1912), poète au destin raccourci, lui aussi :<br />
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<blockquote><p><strong>La Ville</strong> (fragment)<br />
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Elle ressort devant dès mes premiers souvenirs,<br />
lorsque s'enfoncent en nous, sans nous mentir,<br />
les traces profondes de chaque visage attristé<br />
et peut-être que j'ignore — avant que j'aie goûté<br />
au sommeil sur le sein materne, ce monstre<br />
m'était déjà familier. Et peut-être, lorsque,<br />
naissant, j'ai poussé mon premier babil,<br />
était-ce par peur innée d'elle, la Ville,<br />
car je la voyais, Moloch tremblant, penchée<br />
sur moi sa victime, les bras tendus dans l'obscurité,<br />
prêt à prononcer des mots vénéneux...<br />
Depuis lors, se tenant devant mes yeux,<br />
par jours de peine et par nuits d'insomnies,<br />
elle lance sur moi ses regards infinis,<br />
toujours cette reine géante — invisible<br />
comme un esprit, pesant comme un rêve horrible.<br />
<br />
Elle me suivait partout. Sa poitrine, tout en sueur<br />
et poussière, haletait dans les contes de terreur<br />
sur des fées d'azur, sur des chevaliers résolus.<br />
Nul monstre en lequel je n'aie reconnu<br />
son visage carnivore, originel... Me suivant<br />
partout et ses yeux toujours me fixant,<br />
elle a troublé mes jeux d'enfant heureux,<br />
figeant d'horreur mon esprit superstitieux !<br />
Résonnant de vide, innombrable assaillant,<br />
et toujours occupée, toujours rêvassant —<br />
sphinge de er et de pierre, devant moi elle était...<br />
Jamais je ne connus la rêveuse paix,<br />
la sainte simplicité de la vie pastorale<br />
où l'âme du peuple palpite, virginale,<br />
sans distractions ni vacarme assourdissant ;<br />
où les charrettes pleines grincent dans les champs<br />
parmi l'odeur de foin et où, sans stupide jalousie,<br />
l'infortune est appréciée voire chérie...<br />
<br />
Hélas ! Moi, habitant des tréfonds de la ville<br />
— où, foulés par hasard, sifflent et piquent les mille<br />
dards venimeux de tant de lâches méchancetés —,<br />
j'ai erré partout... J'ai vu des gens ensorcelés,<br />
tantôt rampant, tantôt s'amassant, des esclaves,<br />
ces êtres chagrins — tels des vers sur un cadavre —,<br />
nés pour mourir, nés pour être maudits,<br />
et qui, ciel ! étaient mes frères, mes amis.<br />
<br />
Et elle, méchante centauresse, avait ici<br />
parmi eux mêlé ses éclats de rire aux bruits si nombreux —<br />
les cris futiles du gamin de rue, le vacarme<br />
des machines, l'éclat ruisselant des larmes<br />
et les coulées d'or qui partout étincelaient.<br />
Je la voyais,la Ville — qui d'habitude bafouait<br />
les fronts en sueur et non les panses gavées —<br />
poser des couronnes d'épines et de lauriers...<br />
A l'heure du crépuscule et du spleen lunaire,<br />
elle se retirait, dame aux belles manières,<br />
dans le fastueux salon, derrière les stores baissés,<br />
murmurant ces mots des conversation s cachées<br />
en lesquels le charme souffle et le péché hante<br />
l'exaltation haletante de la chair odoriférante.<br />
Meurtrière ou magicienne, anonyme et implacable,<br />
(...)<br /></p></blockquote>
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<strong>Krassimir Kavaldjiev (dir.)</strong> <em>Des âmes vagabondes. Anthologie de poètes symbolistes bulgares</em>. Choix des poèmes, notices et traduction par Krassimir Kavaldhiev. Avant-propos de Werner Lambersy. Postface de Yordan Eftimov. — Le Soupirail, 2020, 25 €
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