L'Alamblog - Mot-clé - WWI2024-03-28T16:24:42+01:00Le Préfet maritimeurn:md5:891a4437ffb56035bcdd99ce6fc8c9f0DotclearLa vraie histoire du docteur Rousky (fin)urn:md5:b7976dd94e7ce5fc1a25437acbd116032021-07-03T11:22:00+02:002021-07-11T10:44:19+02:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-Faim1914-1918Charles VildracWWI <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.Vildrac.Guerre_m.jpg" alt="Vildrac.Guerre.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Vildrac.Guerre.jpg, juil. 2021" /><br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p>Rousky, affecté cette fois au 2e bataillon qui tenait le Mamelon-Blanc, vint, à deux reprises, au cours de la première semaine, offrir ses services, prévoyant qu'il y avait affluence de blessés. Il arriva en dépit des obus qui s'écrasaient sur son trajet, brandissant une grosse clef anglaise. Il avait la passion de dévisser la fusée des obus non éclatés qu'il recherchait dans la plaine. Il risquait de sauter avec eux, mais il subissait évidemment l'attraction du danger, de la mort.
(...)</p></blockquote>
<p><br />
<br /></p>
<blockquote><p>Note de Georges Monnet : Exilé, Rousky allait mourir à la bataille de la Somme, le 25 septembre 1916. Il est inhumé à la nécropole de Rancourt, au Norde de Péronne.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br />
<br />
<strong>Charles Vildrac</strong> <em>Souvenirs de la Grande Guerre</em>. Edition établie et présentée par Georges Monnet. — Paris, Editions Claire Paulhan, MMXXI, 288 pages, 28 €
<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2021/07/03/La-vraie-histoire-du-docteur-Rousky-%28fin%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4987Un obus et un marteau (la vraie histoire du docteur Rousky)urn:md5:bdd971327d66288b49608badb56cbe132021-07-02T01:05:00+02:002021-07-11T10:22:17+02:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-Faim1914-1918Charles VildracWWI <p><img src="http://www.alamblog.com/public/vildracCheval.jpg" alt="vildracCheval.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="vildracCheval.jpg, fév. 2021" /><br />
<br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p>Le jour de la relève, dans la matinée, alors que nous attendions nos cuisiniers, j'aperçus, dans le Chemin-Creux, Rousky avec un objet à demi-enfoncé dans la poche de sa tunique et dont il maintenait le reste contre son flanc.<br />
Je le vis pénétrer dans l'étroit retrait de pierre qui flanquait la butte et que j'ai signalé déjà. Intrigué, je l'y suivis et m'arrêtai un instant à l'entrée. J'entendis un gémissement bientôt suivi d'un bruit sec et métallique. Je m'avançait. Rousky, le visage crispé, brandissait un marteau dont il s'apprêtait à frapper la fusée d'un obus de 210 placé devant lui ; un obus non éclaté, que l'on avait déposé là. Je me précipitait, saisissant le marteau avant qu'il retombât :<br />
— Monsieur Rousky, m'écriai-je, que faites-vous, que voulez-vous faire ?<br />
— Me tuer, dit-il, d'une voix sourde. j'ai frappé déjà une fois, mais pas assez fort ! j'ai manqué de courage !<br />
— Vous êtes fou ! Vous pouviez peut-être vous faire sauter, mais en tuer d'autres !<br />
— Non, l'obus éclatait dans cette petite carrière de pierre et ne tuait que moi. J'ai trouvé l'occasion, je voulais moi aussi mourir au Front.<br />
Il m'avait abandonné le marteau. Je reconnus celui qui nous servait à ouvrir, avec ciseau à froid, les caisses de chlorure de chaux dont nous disposiions pour désinfecter les tranchées, les feuillées et les morts déterrés par les obus.<br />
— Mourir au Front, murmurai-je ; mais au Front l'on est tué, on ne se tue pas soi-même.<br />
— Ah ! vous avez raison, s'écrit Rousky, comme si ma remarque lui apportait une vérité lumineuse, vous avez raison ! J'ai voulu tricher ! J'ai eu la tentation de tricher ! Promettez-moi, mon ami, de ne dire à personne ce que j'ai fait ! Promettez-moi !<br />
Je promis sur l'honneur. Nous regagnâmes le poste de secours où le repas nous attendait. Rousky semblait rasséréné, se forçait à l'enjouement.<br />
— Nous avons fait, M. Rousky et moi une petit tournée, dis-je aux copains. J'ai retrouvé notre marteau que ceux qui 89 ont dû laisser trainer.</p></blockquote>
<p><br />
<br />
<br />
<strong>Charles Vildrac</strong> <em>Souvenirs de la Grande Guerre</em>. Edition établie et présentée par Georges Monnet. — Paris, Editions Claire Paulhan, MMXXI, 288 pages, 28 €
<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2021/07/02/Un-obus-et-un-marteau#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/4986Henri Béraud se paye les glabresurn:md5:1236044ae0709d3fbac0822073ab418e2016-10-23T09:41:00+02:002016-10-24T13:32:51+02:00Le Préfet maritimeLes lauriers sont fanésHenri BéraudHenry BéraudPlanquésPremière Guerre mondialeWWI <p><img src="http://www.alamblog.com/public/BeraudSolko.jpg" alt="BeraudSolko.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="BeraudSolko.jpg, oct. 2016" /><br />
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<br />
<br /></p>
<blockquote><p><strong>Glabres</strong><br />
<br />
Le contraire de « poilu » c'est « glabre» » ̃– et sous le titre de "Glabres", M. Henri Béraud a écrit des sonnets qui valent d'être cités. Le volume, élégant et bien imprimé, qui les contient, porte la mention « Editions du Rigole-Haut de Meuse. » Transcrivons.<br />
<br />
Stratèges<br />
<br />
Si l'on cherchait un jour à Joffre un successeur,<br />
il suffirait d'aller au café du Commerce.<br />
C'est là, devant un jeu de dames, que s'exerce<br />
l'Etat-Major qui doit vaincre l'envahisseur.<br />
<br />
Ils sont trois : le notaire, un ancien professeur<br />
et l'agent-voyer du canton. Leur controverse<br />
guide nos généraux en leur tâche diverse :<br />
les premiers ils ont pris la Maison-du-Passeur.<br /></p>
<p>
Des marins de Dixmude ils sonnèrent les charges ;<br />
et, plus tard, écoutant leurs conseils, aux Eparges,<br />
nos vitriers ont culbuté les Bavarois.<br />
<br />
Si l'on veut en finir, que nos chefs se démettent :<br />
ces messieurs vont chasser les Allemands, à trois<br />
avec un encrier et quelques allumettes.<br />
<br />
<br />
Résignation<br />
<br />
Les heures de bureau n'ont pas changé. Monsieur<br />
Badin ne souffre pas des horreurs de la guerre.<br />
Il s'en fiche, s'il peut encore, au ministère<br />
nimber d'un rond-de-cuir, son maigre postérieur.<br />
<br />
Il tiendra. Le devoir est bien selon son cœur :<br />
vivoter en peinard, attendre, se distraire,<br />
commenter la bataille au jargon militaire<br />
enfin se préparer à fêter le vainqueur.<br />
<br />
La guerre de cinq ans, Badin l'accepterait<br />
dix ans, vingt ans, trente ans, cinquante ans, il tiendrait,<br />
n'ayant la-bas ni fils, ni frère, ni personne.<br />
<br />
Et, comme s'amuser un brin n'est prohibé,<br />
qu'on tolère en haut lieu la gaité polissonne,<br />
il va voir Duconnot dans "On purge Bébé".<br />
<br />
<br />
Tyrtées<br />
<br />
0 muses ! divines grognardes,<br />
célébrons en mille buccins<br />
la gloire de nos fantassins ;<br />
ohé ! c'est nous qui sont les bardes !<br />
<br />
Que nos lyres, jadis paillardes,<br />
prennent des timbres de tocsins.<br />
Plus de stances de traversins,<br />
ni de fadaises égrillardes.<br />
<br />
Ne préconisons plus Vénus :<br />
voici les âges revenus<br />
qui mirent Bellone à la mode ;<br /></p>
<p>
et chantons luttes et combats<br />
sans quitter l'asile commode<br />
de la Closerie-des-Lilas !<br />
<br />
Henri Béraud n'y va par quatre chemins pour dire leur fait à certains. Nul n'est forcé d'être un héros mais on ne se moquera jamais assez de ceux qui font de l'héroïsme avec la peau des autres.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br />
<br />
<em>L'Humanité</em>, 5 octobre 1915.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2015/01/31/Henri-B%C3%A9raud-se-paye-les-glabres#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2632Les pamphlets graphiques de Lucien Laforgeurn:md5:9a46626ebbe02e39a28cb08e1329f9c32014-12-14T10:58:00+01:002014-12-14T14:36:52+01:00Le Préfet maritimeDernier reçu Premier servi1914-1918DessinLucien DescavesLucien LaforgePamphletWWI <p><img src="http://www.alamblog.com/public/laforgueFilm.jpg" alt="laforgueFilm.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="laforgueFilm.jpg, déc. 2014" /><br />
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Dessinateur du premier <em>Canard enchaîné</em>, celui qui avait encore aux pieds les boues de tranchées, Lucien Laforge (1889-1952) n'avait pas le caractère doux de la bergère. C'était à tout prendre un caractère qui, à l'instar de Jossot (récemment réédité par Finitude), trancha sa voie sans dévier. Un insoumis, un irréductible, un raide dont un roman graphique, si l'on peut dire, et une charge contre les profiteurs de guerre, c'est-à-dire deux pamphlets, viennent de paraître à l'enseigne de Prairial.<br /></p>
<p>Au sortir de la guerre, en 1922, une fois les affaires d'Anastasie taries, les éditions Clarté publiaient <em>Le Film 1914</em>, une anthologie de dessins de presse dont Paul Vaillant-Couturier fait l'éloge dans l'<a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k400323j">''Humanité'' du 27 février 1992</a> (on vous laisse découvrir le détail). Soulignons seulement ceci :</p>
<blockquote><p>La bourgeoisie française redoute l'esprit, la vigueur de pensée, comme la peste.<br />
Si elle avait de grands satiriques de crayons ou de plume pour le défendre, elle les étoufferait, leur rognerait les ongles, leur limerait les dents. Elle est une classe installée au pouvoir et qui présent s'y décomposer confortablement.<br />
Cham, Gavarni, Daumier, Gill qui la servirent du temps qu'elle était dans l'opposition, ne la défendirent pas sans l'égratigner, et le souvenir lui en cuit encore.<br />
***<br />
Je viens de parcourir l'album de Lucien Laforge, Le "Film 1914".<br />
On sort de là comme étourdi, comme assommé.<br />
C'est un réquisitoire massif, impitoyable, contre la guerre, ses causes et ses suites.<br />
(...) Dans cet album, Lucien Laforge passe la polémique. Il atteint à l'oeuvre d'art du grand pamphlétaire.<br /></p></blockquote>
<p>Qu'ajouter ? Que ses danseurs mondains et leurs mondaines chaloupant, ses curés de l'arrière prêchant et ses bons pères prenant leur jaune au "café du com" sont bons à battre ? Les légendes inspirées par leur penser sont assassines sous la plume de Laforge. Ce dernier souligne admirablement la bêtise de leurs propos en ôtant quelque lettre de leurs tirades, ce b de Boche en particulier, et il martèle la "comerie" générale en s'appuyant sur des dessins répétitifs stigmatisant les foules à front de bête, les bourgeois ou les mercanti assis dans leur cynisme satisfait et leur bêtise crasse. Un régal d'esprit, Vaillant-Couturier avait raison.<br /></p>
<p><em>Le Fim 1914</em> est à rapprocher des contestations de Jossot et de Masereel, même si Laforgee se rapprocherait graphiquement moins de ces deux derniers que de Félix Vallotton. Le trait de Laforge est très souple et efficace en effet, tandis que son propos fait immédiatement songer à celui d'Aurèle Patorni contondant les planqués au point que la réédition de <em>Ronge-Maille vainqueur</em>, recueil d'aphorismes rats, si l'on peut dire, de Lucien Descaves, mis en image par Laforge, évoque irrésistiblement les <em>Notes d'un embusqué</em> de Patorni (Mille et une nuits, 2013).<br /></p>
<p>Là, le dessinateur s'autorise tout lorsqu'il s'agit d'illustrer le pire cauchemar du poilu, le rat — et par métaphore les profiteurs de guerre —, jusqu'au monstrueux tableau d'un groupe de ces bestiaux fouaillant le ventre d'un poilu à terre...<br />
<br />
<img src="http://www.alamblog.com/public/.laforgueRats_m.jpg" alt="laforgueRats.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="laforgueRats.jpg, déc. 2014" />
<br />
Un mot encore de la maison <a href="http://www.editions-prairial.fr/index.html">Prairial</a> qui revendique de sa marque fleurie tout l'utopique émanant du calendrier républicain dont Fabre d'Eglantine a établi la table. Si on en croit ces deux productions, parions que le programme rencontrera ici quelques échos... :<br /></p>
<blockquote><p>c’est le 1er prairial an III que le peuple parisien se soulève pour reprendre un pouvoir qu’on lui a volé. Semblablement nous voulons que Prairial, la maison d’édition, soit celle des délirants, des révoltés et des prophètes.<br /></p></blockquote>
<p><br />
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<strong>Lucien Laforge</strong> <em>Le Film 1914</em>. — Paris, Prairial, 62 pages, 16 €<br />
<strong>Lucien Descaves et Lucien Laforge</strong> <em>Ronge-maille vainqueur</em>. — Paris, Prairial, 48 pages, 14 €<br /></p>
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/laforgueRonge.jpg" alt="laforgueRonge.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="laforgueRonge.jpg, déc. 2014" /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2014/12/14/Le-roman-graphique-de-Laforgue#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2581Le Rieur, par Victor Jacqueturn:md5:9b9a5eee72412ab6758919d580d8c9d52014-05-17T01:20:00+02:002014-05-17T07:29:08+02:00Le Préfet maritimeApostille1914-1918Fou rireRireWWI <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.VictorJacquetweb_m.jpg" alt="VictorJacquetweb.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="VictorJacquetweb.jpg, mai 2014" /><br />
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<br />
<strong>Le Rieur</strong><br />
<br />
Il riait. Il avait un rire de dément.<br />
Il riait, en cognant dans la masse profonde.<br />
Un cadavre, à ses pieds, venait, chaque seconde,<br />
Grossir le tas. C'était un fou, certainement,<br />
<br />
Que ce rieur. Il riait exagérément,<br />
Et d'un rire pareil à quelque flot qui gronde ;<br />
Et, s'essuyant le front que la sueur inonde,<br />
Il riait, il riait toujours, et tellement<br />
<br />
Qu'on n'entendait plus rien, dans la mêlée atroce,<br />
Que ce rire insensé, que ce rire féroce,<br />
Que ce rire géant, épileptique, affreux !<br />
<br />
Et l'on ne voyait rien qu'une tête hagarde,<br />
Et qu'un bras brandissant, d'un geste furieux,<br />
Un grand sabre rougi de sang jusqu'à la garde.<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Victor Jacquet</strong> <em>La Chanson dans l'orage</em>. — Paris, A. Quignon, 1917.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2014/05/17/Le-Rieur%2C-par-Victor-Jacquet#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2407Petite Guerre, par Victor Jacqueturn:md5:1546a0edb4337c439effc1c873ccbe3c2014-05-10T07:15:00+02:002014-05-10T12:17:19+02:00Le Préfet maritimeApostille1914-1918Victor JacquetWWI <p><img src="http://www.alamblog.com/public/.VictorJacquetweb_m.jpg" alt="VictorJacquetweb.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="VictorJacquetweb.jpg, mai 2014" /><br />
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<br />
<br />
<strong>Petite Guerre</strong><br />
<br />
Morveux, ébouriffés, la plupart en guenilles,<br />
Les gosses du faubourg s'amusent au soldat.<br />
Étrange régiment de garçons et de filles<br />
Qu'électrise la fièvre ardent du combat !<br />
<br />
Sabre de bois, képis de carton. — Vers le large<br />
D'un pré fangeux, chacun se lance pour l'assaut.<br />
Un tambour de quatre ans tape à pleins bras la charge,<br />
Et, le premier, franchit la planche du ruisseau...<br />
<br />
Jadis, on nous contait, sur les bancs de l'école,<br />
L'histoire du gamin, tambour au pont d'Arcole<br />
Ce môme débraillé m'en a paru plus beau.<br />
<br />
Et je n'ai pas souri de cette ardeur guerrière,<br />
Ni de tous ces moutards qui montraient leur derrière,<br />
Échappés, semblait-il, d'un dessin de Poulbot.<br />
<br />
1915
<br />
<br />
<br />
<strong>Victor Jacquet</strong> <em>La Chanson dans l'orage</em>. — Paris, A. Quignon, 1917.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2014/05/10/Petite-Guerre%2C-par-Victor-Jacquet#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2406Jean des Vignes Rougesurn:md5:a8ae530c0b67eae27a0a99c8c2b144202014-02-17T05:20:00+01:002014-02-17T05:20:00+01:00Le Préfet maritimeApostille1914-1918Jean des Vignes RougesWWI <p><img src="http://www.alamblog.com/public/Jean_DVR.jpg" alt="Jean_DVR.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Jean_DVR.jpg, fév. 2014" /><br />
<br />
<br />
<br />
<br />Il a publié Jean Arbousset et bien d'autres encore dans son journal de troufion, <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328713356/date">Le Souvenir</a>, qui deviendra <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040621h.image.langFR.r=jean%20des%20vignes%20rouges">la Revue du front</a>, <strong>Jean des Vignes Rouges</strong> (pseud. de Jean Taboureau, né à Bligny-les-Beaune en Côte-d'Or le 28 avril 1879 et décédé à Versailles le 14 août 1970) était un militaire doublé d'un écrivain. Officier supérieur, magistrat de justice militaire, professeur à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, il fut également poète semble-t-il. Son oeuvre est pour les moins variées. On y trouve des traités de gymnastique ainsi que des romans et des vers.<br />
<br />
<br />
.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2014/02/16/Jean-des-Vignes-Rouges#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2354Les couvertures du siècle dernier (XXXV)urn:md5:90d257a5081bc89e084d54710b53eb992013-11-30T03:26:00+01:002013-11-30T03:26:00+01:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-Faim1914-1918Léon BonneffMaurice BonneffWWI <p><img src="http://www.alamblog.com/public/couvBonneff2.jpg" alt="couvBonneff2.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="couvBonneff2.jpg, nov. 2013" />
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<br />
Depuis la réédition dans la collection L'Alambic d'Aubervilliers, de Léon Bonneff, il nous revient que la postérité du travail d'enquête des deux frères mérite un coup de projecteur.<br />
Non qu'ils aient révolutionné la baraque, mais ils étaient partis pour. Si la vie leur en avait laissé le temps...<br />
A deux mois d'intervalle, ils sont morts tous deux au front en septembre et décembre 1914. Leur vieux père, effondré, les a suivis de peu.<br />
Leurs <em>Marchands de folie</em> (Marcel Rivière, 1913) sur les ravages de l'alcool, de même que <em>Les Métiers qui tuent</em> restent des livres passionnants.<br />
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<strong>Léon et Maurice Bonneff</strong> <em>La Classe ouvrière. Les boulangers. Les employés de magasin. Les Terrassiers. Les travailleurs de restaurant. Les Cheminots. Pêcheurs bretons. Les Postiers. Les Compagnons du Bâtiment. Les Blessés</em>. - Paris, Publications de la Guerre Sociale, 1910. Nombreuses illustrations hors-texte.<br />
<br />
<br />
<strong>Léon Bonneff</strong> <em>Aubervilliers.</em> Préface de Didier Daeninckx, postface d'Henry Poulaille. - Paris, L'Esprit des péninsules, 2000.
<img src="http://www.alamblog.com/images/Bonneff.jpg" alt="C" /><br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2013/11/21/Les-couvertures-du-si%C3%A8cle-dernier-%28XXXV%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/2284Une génération d'écrivains (André Lamandé)urn:md5:b61463378bdf9fa1b441797a04d9e17d2013-05-31T02:39:00+02:002013-06-04T09:32:58+02:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-Faim1914-1918Alexandre ArnouxAndré FoucaultAndré LamandéFrançois DuhourcauGaston RiouGeorges DuhamelGeorges GaudyGeorges GirardHenri BarbusseHenri MalherbeHenri StrentzHenry ChamplyJean GiraudouxJean Valmy-BaysseJoseph JolinonLouis-Jean FinotLéon BocquetMaurice GenevoixPaul MorandPierre BonardiPierre ParafRaymond EscholierRené MaranRoland DorgelèsWWI<p><img src="http://www.alamblog.com/public/Andr_Lamand.jpg" alt="Andr_Lamand.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Andr_Lamand.jpg, mai 2013" /><br />
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<br />
<br />
<strong>Une génération d'écrivains</strong><br />
<br />
<br />
Voici quelque six mois, deux professeurs réputés pour leur probité et leur savoir terminèrent une <em>Histoire de la Littérature Française</em> jusqu'à nos jours. Tâche lourde ; œuvre consciencieuse. Les plus curieuses manifestations poétiques ou romanesques de ce temps y furent étudiées avec soin et soulignées avec une évidente sympathie. Dans ce tableau lumineux, une ombre pourtant. Une ombre douloureuse, fruit de l'oubli ou d'une prudente faiblesse, il n'importe. Le fait n'en est pas moins troublant et même scandaleux : les noms des écrivains vivants qui s'inspirent de la guerre sont absents de cette Histoire : ni Duhamel, ni Barbusse, ni Roland Dorgelès. Et quand elle cite Alexandre Arnoux, elle oublie, comme par hasard, qu'il est l'auteur du Cabaret, l'un des plus beaux livres inspirés par la dernière guerre.<br /></p> <p>D'autre part, feuilletez les revues, lisez certains critiques. Sans doute, parlent-ils, parfois, d’œuvres que les rouges ténèbres de la guerre enluminent tragiquement. Mais ils semblent les étudier comme à regret et rapidement, étonnés et déçus d'y trouver, non pas seulement l'ordinaire jeu des idées amoureuses ou paradoxales, mais encore toute la flamme et tout le limon dont notre époque est chargée. Aussi ces critiques jettent-ils, en passant, un nom à la curiosité du populaire, mais c'est tout. Aucun d'eux n'a essayé de faire une étude d'ensemble sur les Écrivains nés de la guerre, et de dégager, en une vigoureuse synthèse, l'esprit nouveau que ces écrivains apportent en littérature.<br /></p>
<p>D'aucuns souriront, sceptiques. Cet esprit nouveau existe-t-il ? On s'est habitué à ne distinguer dans la littérature moderne que trois grands courants : ici, l'aventure l'emporte ; là, l'esprit sportif ; plus loin, l'impressionnisme que MM. Jean Giraudoux et Paul Morand ont illustré de romans de valeur. Pour le reste, qui donc en parle ? Qui s'occupe de découvrir ou de pressentir d'autres œuvres ? Sans doute, un vent de folie collective a ravagé la face de l'Europe et plus de dix millions de jeunes hommes sont morts. Mais, la peur passée, est-ce crue cela compte ?' Pourquoi la guerre — hiatus énorme entre deux époques — aurait-elle une influence sur la pensée contemporaine et sur les écrivains ? Et l'on a redit, avec une joie un peu sadique, ce mot ridicule : « Montrez-nous donc les chefs-d’œuvre littéraires nés de la guerre ? » <br /></p>
<p>Or, des œuvres — n'employons pas le mot pompeux chefs-d’œuvre — des œuvres fortes existent. Et nous pensons que le moment est venu de nous pencher sur la pensée des morts conservée vivante par leurs frères d'armes plus heureux, et qui savent écrire.<br /></p>
<p>Au début de 1919, j'ai eu le désir d'interroger mes camarades écrivains-soldats, qui revenaient du front, et de leur demander quelle serait, à leur avis, la littérature chez les écrivains qui avaient fait la guerre. Je leur avais posé trois questions conçues à peu près en ces termes :<br />
1. La Littérature de demain, chez les écrivains qui ont fait la guerre, sera-t-elle une littérature de l'art pour l'art ou une littérature d'action ? <br />
2. Dans ce dernier cas, quelles seront ses tendances ? Pacifistes ou guerrières ? Nationales ou plus largement humaines ? <br />
3. Croyez-vous à une transformation du style ? Dans quel sens ?<br /></p>
<p>Les réponses nombreuses à cette enquête parurent dans les numéros d'avril et de mai 1919 de <em>La Renaissance</em>. Ce sont des confessions sincères de soi-même et leur ensemble forme une émouvante juxtaposition d'âmes volontairement mises à nu. En rapprochant ces confessions, en les complétant les unes par les autres, on pouvait avoir, dès cette époque, une vision claire des aspirations des anciens combattants, non moins qu'un pressentiment, un avertissement précieux quant aux destinées spirituelles de notre pays.<br /></p>
<p>Mettons donc en lumière, en nous reportant plus de cinq ans en arrière, quels traits essentiels devaient marquer, d'après nos confrères, « la littérature de demain », c'est-à-dire celle d'aujourd'hui.<br /></p>
<p>Déjà ils affirmaient que la littérature d'après guerre serait une littérature d'action. Ils. n'entendaient point par là que les écrivains dussent particulièrement s'adonner à la politique, ou à la polémique, ou au journalisme militant. Ils soulignaient simplement que, pour avoir pratiqué un commerce familier avec la mort, et pour avoir connu le don de soi — non un don problématique mais, catégorique, non un don accidentel mais quotidien — ces écrivains avaient acquis à un point extrême le sens du réel, un ardent appétit de vie et l'amour de la
vérité.<br /></p>
<p>Tous les écrivains cjui répondirent à l'enquête furent unanimes à prévoir une littérature « à la fois nationale et plus largement humaine ». Tous se réclamaient de la tradition, des qualités foncières de la race qu'ils avaient retrouvées en guerre et que la paix victorieuse épanouirait. En un mot, il apparaissait nettement que la guerre avait rendu le Français à lui-même, avec ses caractères essentiels, son esprit amoureux de réalité et d'idéal, de tradition et de progrès, et que, dans la mesure même où il se « renationalisait », l'esprit français devenait plus largement humain.<br /></p>
<p>Naturellement, le style devait se ressentir de cette renaissance, le style qui est « de l'homme même » mais aussi, et avec non moins d'exactitude, de la race même.<br /></p>
<p>En retrouvant une âme plus française, il semblait que les écrivains dussent revenir, du même coup, au goût de l'ordre et de la clarté. Cet amour de la vérité, ce sens du réel que nous avons notés tout à l'heure, étaient un gage de style direct et sobre.<br /></p>
<p>De ces promesses inscrites, voici déjà six années, en de belles matinées de printemps, que reste-t-il aujourd'hui ?<br /></p>
<p>Les lendemains de l'armistice furent emplis d'étonnement. <br /></p>
<p>« Ils vont revenir, disait-on. Qu'on leur laisse la place libre, ils ont des droits sur nous. Qu'ils les prennent, ces droits. Qu'ils agissent. » Sentiment bien naturel. On pensait que les soldats apparaîtraient avec de hautaines figures de justiciers, sans peur, sans hésitation. N'avaient-ils pas reconduit, à coup de savate, jusqu'à la frontière, l'ennemi et la mort ? Nous-mêmes, soulevés d'enthousiasme, nous jurions de rebâtir un monde à l'image de notre rêve et de celui de nos camarades morts. <br /></p>
<p>Cette orgueilleuse ivresse dura peu. Les cloches, dites de la victoire, n'avaient pas encore battu leur dernier coup, qu'elle était dissipée. Sur nos cerveaux et sur nos reins s'appesantissait la fatigue accumulée de cinq années de splendeur et de misère.<br /></p>
<p>Je ne redirai pas, ici, la mélancolie de cette rentrée. Il fallait vivre, n'est-ce pas, et nous l'avions désappris. Cinq années de silence, de vagabondage et de hasard, nous rendaient peu habiles dans les luttes de l'existence normale retrouvée. Déjà sous la cuirasse de ceux qu'on appelait pompeusement « des héros et des saints », perçait le pauvre homme. Tout était ordonné, dans la ville, pour contraindre aux vieux jougs nos esprits harassés. Et nous avons d'abord repris le collier des travaux quotidiens et tourné la meule des habitudes anciennes. L'un s'acagnardait dans sa famille, l'autre dans son journal ou son usine, un autre chauffait ses blessures au soleil du Midi. Les « lions » étaient prêts pour les croix de l'indifférence et de l'oubli.<br /></p>
<p>« Où sont les chefs-d’œuvre nés de la guerre ? Quelles voix ont exprimé l'âme des combattants ? »<br /></p>
<p>En vérité, quelques beaux livres, miroirs multiples et vrais de la grande tragédie, retinrent l'attention du public ou des lettrés : <em>le Feu</em>, d'Henri Barbusse ; <em>la Flamme au poing</em>, d'Henri Malherbe ; <em>les Croix de Bois</em>, de Roland Dorgelès ; <em>le Cabaret</em>, d'Alexandre Arnoux ; <em>la Vie des Martyrs</em>, de Georges Duhamel. Puis vinrent les récits pathétiques et sobres de Maurice Genevoix ; <em>l'Agonie du Mont-Renaud</em>, de Georges Gaudy ; les poèmes d'Henry-Jacques : <em>Nous, de la Guerre</em>, la <em>Symphonie Héroïque</em> ; et enfin ces deux feuillets arrachés au livre rouge et présentés avec un art émouvant : <em>le Sel de la Terre</em>, de Raymond Escholier et <em>les Vainqueurs</em>, de Georges Girard. <br /></p>
<p>Mais ces œuvres n'étaient pas et ne pouvaient être encore l'expression des expériences mûries et des volontés des combattants. Elles étaient, avant tout, la vision palpitante de la guerre par ceux qui l'avaient vécue.<br />
<br />
<br />***<br />
<br />
D'ailleurs, le bruit des affaires, les rumeurs de la Bourse et le rythme heurté des jazz dominèrent vite ces voix isolées. Et le public, docile à ses maîtres de l'heure, chercha, dès l'armistice, à s'évader des souvenirs tragiques et des douloureuses réalités. Son esprit, nourri quotidiennement, depuis plusieurs années, d'exploits héroïques, voulut une pâture qui lui donnât encore des émotions intenses, mais dans un cadre aimable. Et les romans d'aventure vinrent, qui comblèrent ses vœux, enchantèrent son esprit et canalisèrent ses forcés d'enthousiasme vers des Amériques fabuleuses, des Atlantides en amour, des steppes en révolution. Œuvres charmantes, au demeurant, fort ingénieuses et qui, portées sur les ailes de la fantaisie, nous ont découvert de nouveaux horizons.
<br />
Pourtant des âmes inquiètes réclamaient autre chose.
<br />
C'est que la guerre — déjà oubliée — subsiste toujours. Seulement, elle a changé de visage, de tactique et de maîtres. Aux stratèges ont succédé les financiers, ces grands internationaux. De quoi demain sera-t-il fait ? Malgré les rameaux d'oliviers tendus aux Conférences qui, tous les six mois, se succèdent et se ressemblent par leur néant, un frémissement d'armes court en mille points du globe. L'Europe est une poudrière. Une étincelle peut suffire. Et l'on entend gronder, avec angoisse, la catastrophe qui vient et qui, si on ne l'arrête à temps, roulera dans les ténèbres de la barbarie vainqueurs, vaincus et la civilisation occidentale tout entière. D'autre part, dans notre pays, il semble que l'on veuille nous ramener aux temps lamentables où les Français ne s'aimaient pas.
<br />
Est-ce donc l'heure qui convient pour chanter de fades romances, pleurer sur des douleurs légères, ou fignoler avec scepticisme d'élégantes histoires d'adultères ? Notre grand Anatole France est mort. Le ciment sur la pierre de son tombeau est à peine séché, et voyez comme il paraît déjà loin de nous. Entre lui et notre époque s'est creusé l'immense gouffre de la guerre. Il était de l'autre bord, encore qu'il eût touché au nôtre pour s'éteindre. Nous ne sentons plus comme lui. Ses grâces sont charmantes mais surannées. Son scepticisme, qui fit la dilection de notre jeunesse, nous agace aujourd'hui. Il nous faut retrouver une foi ou mourir. Et, de toutes nos forces, nous voulons vivre.<br />
<br />
Or, cet appétit d'une vie active et féconde, ce souci pour les problèmes de l'heure présente, nous lès trouvons enfin dans certaines œuvres d'écrivains dont le cœur fut incendié par la guerre. Et ces œuvres illustrent de façon étonnante les résultats de l'enquête de 1919. <br />
<br />
Certes, ces écrivains, lassés comme tous leurs camarades, s'abandonnèrent d'abord au mol oreiller de la confiance. Ils firent de leur résignation une grandeur et de leur patience — qui n'était que fatigue — une vertu. Mais le lent équilibre de leurs forces physiques et morales s'étant refait en eux, le flot d'une vie intérieure nouvelle soulève leurs âmes. Les cinq années vécues dans le feu, la boue et le sang redeviennent pour eux la réalité vivante et immédiate, qui doit commander toute leur pensée et toute leur vie. Ils comprennent que le monde ne peut être vu, jugé et conduit qu'à la lumière de ces cinq années, maîtresses — qu'on le veuille ou non — de l'avenir de l'Europe. Et ils écrivent, non pour le plaisir ou la gloire, non dans le dessein de flatter l'opinion, mais pour agir, pour continuer la pensée des morts, chacun de son côté, en tirailleur, selon ses forces et son tempérament particulier.<br /></p>
<p>Aussi voyez quelle diversité dans la production de ces premières œuvres où palpite l'âme de l'après-guerre. Diversité de sujets. Diversité de ton.<br />
<br />
Ici, avec une bonhomie féroce, M. Antonin Seulh flagelle les vices de notre époque et la médiocrité de nos hommes politiques dans sa <em>Victoire de Patati et Patata</em> ; M. Valmy-Baysse, dans <em>le Retour d'Ulysse</em>, conte, sur un ton goguenard en apparence, la douloureuse rentrée d'un poilu dans son foyer où il fait figure d'intrus et de gêneur. Puis, M. Roland Dorgelès brosse, à la Zola, la fresque grouillante des régions du Nord et de l'Est, envahies, hier, par les Allemands, et rongées, aujourd'hui, par la plaie d'une immigration sans discernement et d'un mercantilisme éhonté. <em>Le Réveil des Morts</em> de M. Roland Dorgelès forme ainsi comme le tableau central d'un triptyque : à sa droite, se dresse le brûlant et superbe <em>Nécropolis</em>, d'Henry Champly ; à sa gauche, le <em>Fardeau des Jours</em>, de Léon Bocquet, où chaque page déborde de douloureuse tendresse. Émouvantes de pitié, ou ironiques, ou soulevées d'indignation, mais sincères, directes, humaines, d'autres œuvres reflètent plus particulièrement les angoisses de ces temps et les espoirs de l'avenir. Réunissons-les en un faisceau fraternel. Leurs auteurs peuvent bien ne point s'inspirer des mêmes doctrines philosophiques ou politiques, mais, refondues dans le même creuset, — celui de la guerre — les âmes de ces hommes, jeunes encore ont une même résonance : Louis-Jean Finot : le <em>Héros Voluptueux</em> ; François Duhourcau : la <em>Révolte des Morts</em> ; Pierre Bonardi : la <em>Mer et le Maquis</em> ; Jolinon : la <em>Tête Brûlée</em> ; Gaston Riou : <em>Ellen et Jean</em> ; René Maran : le <em>Petit Roi de Chimérie</em> ; André Foucault : le <em>Bain de Sang</em> ; Pierre Paraf : <em>Plus près de Toi</em>.<br />
<br />
Quelles sont les tendances de ces écrivains ? De quelle philosophie éclairent-ils leurs oeuvres ? Quelles critiques élèvent-ils contre ceux qui ayant reçu T'a victoire dans leurs mains l'ont laissée s'effriter ? Apportent-ils un levain nouveau ? Tendent-ils vers les vendanges futures des outres neuves ?<br />
<br />
Nous nous réservons de répondre, un jour, à ces questions. Aujourd'hui, nous n'avons voulu que réunir ces noms pour donner confiance aux âmes inquiètes de l'avenir de la pensée française, et aussi pour révéler à ces écrivains leur propre force. Une précoce maturité a comblé leur jeunesse, et leur esprit finement français a su devenir plus largement humain. S'ils savent se garder des mesquines jalousies non moins que des puissances d'argent, ils peuvent, demain, former une phalange glorieuse.<br />
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André Lamandé<br />
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<em>France et Monde</em>. "La vie intellectuelle", n° 115, 1er mars 1925, p. 317-324.</p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2012/01/03/Une-g%C3%A9n%C3%A9ration-d-%C3%A9crivains-%28Andr%C3%A9-Lamand%C3%A9%29#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/1783Bibliographie lacunaire des éditions Maurice d'Hartoyurn:md5:e1c92ca1cdd7354c14d130ca20c32d6c2012-12-07T00:17:00+01:002015-01-06T12:38:41+01:00Le Préfet maritimeLes Vrais Coupe-Faim1914-1918Anciens combattantsLittérature colonialeMaurice d HartoyWWI<p><br />
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<img src="http://www.alamblog.com/public/.DHARTOY_m.jpg" alt="DHARTOY.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="DHARTOY.jpg, oct. 2012" /><br />
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Rescapé de la Grande Guerre - il a été blessé -, Maurice-Lucien Hanot, né le 17 mars 1892 à Berneville (Pas-de-Calais), a revêtu un pseudonyme qui sent ses tranchées : Maurice d'Hartoy, où il est difficile de ne pas lire d'Artois.
Homme de lettres, traducteur occasionnel de l'espagnol et éditeur, il s'était fait connaître avec un premier ouvrage intitulé <em>Au front, impressions et souvenirs d'un officier blessé</em> (Perrin, 1916).<br />
De retour à la vie civile, il dirige à partir de 1919 <em>Le Courrier de Paris, journal littéraire des anciens combattants</em> et fonde le 26 novembre 1927 une association d'anciens combattants, les Croix de feu, ou encore "Les Décorés au péril de leur vie", en réaction aux nominations abusives qui se pratiquaient alors dans les milieux où le clientélisme fait toujours un tabac. On connaît la postérité de cette association d'abord hébergée par<em> le Figaro</em>, et qui, à partir de 1931, passa sous le contrôle de son nouveau président le colonel La Roque.<br />
Maurice d'Hartoy pour sa part ne disparaîtra que le 5 décembre 1981 dans sa commune maternelle, après avoir été ministre plénipotentiaire à la SDN et à l'ONU. En dehors de son activité militante, on lui doit plusieurs romans, des ouvrages de critique littéraire et des biographies d'écrivains et cette activité d'éditeur, assez curieux pour ne dire que cela, où le pamphlet côtoie l'ésotérique et le droit des gens la bluette coloniale...<br /></p>
<p>Les adresses successives connues de la maison furent celles-ci :<br />
15, avenue Mozart<br />
95, rue de la Pompe<br />
232, boulevard Saint-Germain<br /></p>
<p>Et ses collections, fort nombreuses, s'intitulaient :<br />
Gestes et visages modernes<br />
Le Roman colonial<br />
Enquêtes et pamphlets<br />
Les problèmes contemporains<br />
<a href="http://bogros.blogspot.fr/search/label/Maurice%20d%27Hartoy">Les Maîtres du style</a><br />
Les Dessous de l'histoire<br />
Les Documents authentiques<br />
La néo-kabbale<br />
Chefs d’œuvre éternels<br />
Documents historiques illustrés<br />
Documents politiques<br />
Les Hommes extraordinaires<br /></p>
<p>Il faut signaler encore aux catalogues des éditions Maurice d'Hartoy une revue : <em>Hispaniola, perle des Antilles. Revue trimestrielle des amis de la République Dominicaine</em>, dont le directeur fut Maurice d'Hartoy lui-même et le rédacteur en chef Paul Bastier. Elle parut à partir de 1938, à l'époque où la maison d'Hartoy était déjà installée boulevard Saint-Germain.
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<br /><img src="http://www.alamblog.com/public/.collenquepamfaudes_m.jpg" alt="collenquepamfaudes.JPG" style="display:block; margin:0 auto;" title="collenquepamfaudes.JPG, nov. 2012" />
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<br /></p> <p><strong>Catalogue des éditions Maurice d'Hartoy</strong></p>
<p><strong>Golen (Henry de)</strong> <em>Le Président Doumer accuse. En marge de l'histoire</em>. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1932, 264 p. Coll. "Enquêtes et pamphlets" (n° 1).<br /></p>
<p><strong>Paumès (Eugène)</strong> <em>Arpad blessé ou la Hongrie nouvelle</em>. Préface de M. Wladimir d'Ormesson. - Paris, M. d'Hartoy, 1932, XIV-160 p. Coll. "Les Problèmes contemporains".<br /></p>
<p><strong>Caraguel (Edmond)</strong> <em>Angleterre contre la paix</em>. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, 238 p. Coll. "Les Problèmes contemporains" (n° 4)<br /></p>
<p><strong>Collectif</strong> <em>Le Comité Corday, parti révolutionnaire dictatorial. Dictature. Extrémistes contre extrémistes</em>. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, 351 p. Coll. "Documents politiques".<br /></p>
<p><strong>Falcou (Raymond)</strong> <em>Histoire de ma vie. Confidences réunies par André Salmon et Charles Vilain. Croquis de Mondo</em>. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, 118 p. Coll. "Les hommes extraordinaires".<br /></p>
<p><strong>Fleurial (Maurice)</strong> <em>La Vie amoureuse de M. X...</em> - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, 301 p. Coll. "Gestes et visages modernes".<br /></p>
<p><strong>Forest (Louis)</strong> <em>France, arme-toi !</em> Documents réunis et commentés par Pierre Fontaine. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, 269 p. Coll. "Les Problèmes contemporains".<br /></p>
<p><strong>Garenne (Albert)</strong> <em>Idylle canaque : passions et drames coloniaux</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1933, 244 p. Coll. "Le Roman colonial".<br /></p>
<p><strong>Garenne (Albert)</strong> A Nouméa, l'amour qui mène au bagne <a href="http://www.alamblog.com/index.php?post/2012/10/04/Texte imprimé" title="Texte imprimé">Texte imprimé</a> / Albert Garenne. - Paris : Maurice d'Hartoy, 1933 (20 janvier 1934) (Suresnes : Impr. Imprimor). - 327 p. : couv. ill. ; 18 cm. - (Le Roman colonial).<br /></p>
<p><strong>Golen (Henry de)</strong> <em>Scandales médicaux pendant la guerre</em>. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, XII-239 p. Col. "Enquêtes et pamphlets" (n° 3).<br /></p>
<p><strong>Guitard (Paul)</strong> Chômage. Préface de M. Albert Dalimier. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, 205 p. Coll. "Les Problèmes contemporains".<br /></p>
<p><strong>Kerlecq (Jean de)</strong> <em>Israël en Palestine. Suivi du Memorandum du Conseil national des juifs à la Société des Nations</em>. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, 239 p. Coll. "Les Problèmes contemporains" (n° 3).<br /></p>
<p><strong>Miomandre (Francis de)</strong> <em>Otarie, arabesque amoureuse et marine</em>. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, 159 p. Coll. "Les maîtres du style".<br /></p>
<p><strong>Dom Nécroman (Maurice Rougié dit, 1884-1953)</strong> <em>Leurs Éminences : l'Or, l'Argent, les Nombres 3 et 7, Monsieur de La Palice, le Temps, le Cycle</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1933, 111 p.<br /></p>
<p><strong>Dom Nécroman</strong> <em>Planètes et destins</em>. Préface de Maurice Magre. - Paris, M. d'Hartoy, 1933, 296 p.<br /></p>
<p><strong>Dom Nécroman</strong> <em>Planètes et dieux. clé scientifique de la mythologie grecque</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1933, 143 p. coll. "La Néo-Kabbale".<br /></p>
<p><strong>Ormesson (Wladimir d')</strong> <em>La Grande Crise mondiale de 1857 : l'histoire recommence, les causes, les remèdes</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1933, 143 p., coll. "Les Problèmes contemporains".<br /></p>
<p><strong>Poiteau (Émile)</strong> <em>Pèlerinages en Artois</em>. Bois gravés et dessins d'Arthur Mayeur. - Paris, M. d'Hartoy, 1933, 135 p.<br /></p>
<p><strong>Torau-Bayle (Xavier)</strong> <em>Le Symbolisme du second Faust de Goethe</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1933, 251 p. La couverture porte en plus, en avant-titre, "Sens et valeur de la vie".<br /></p>
<p><strong>Un témoin</strong> <em>Les fraudes fiscales vues par un témoin</em>. - Paris, Maurice d'Hartoy, 1933, 87 p. Coll. "Enquêtes et pamphlets" (n° 2).<br /></p>
<p><strong>Vilain (Charles)</strong>. <em>Le Soldat inconnu, histoire et culte</em>. Préface de Gabriel Boissy. - Paris, M. d'Hartoy, 1933, XX-153 p.<br /></p>
<p><strong>Aurenche (Henri) et Coquet (Louis)</strong> <em>La Brelandière, ambassadrice du roi Soleil</em>. - Paris, M. D'Hartoy, 1934.<br /></p>
<p><strong>Jammes, Francis</strong> <em>Le Crucifix du poète</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1934, 166-(3) p. Coll. "Les Maîtres du style". Édition originale tirée à 6271 ex. numérotés : 3 sur chine, 8 sur japon impérial nacré, 10 sur madagascar, 250 sur pur fil Lafuma et 6000 sur alfa impondérable Sorel-Moussel.<br /></p>
<p><strong>Lévis-Mirepoix (Antoine de)</strong> <em>Vieilles races et temps nouveaux : familles historiques de l'ancien empire austro-hongrois</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1934, 225 p. Coll. "Les Problèmes contemporains".</p>
<p><strong>Dom Nécroman</strong> ''Comment lire les prophéties de Nostradamus ?. - Paris, M. d'Hartoy, 1934, 117 p.<br /></p>
<p><strong>Ormesson (Wladimir d')</strong> <em>Vue cavalière de l'Europe : Allemagne, Autriche, Italie, regards sur l'Europe</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1934, 251 p. Coll. "Les Problèmes contemporains".<br /></p>
<p><strong>Pharec (Maurice)</strong> <em>Le Secret des ondes humaines. Traité de médecine nouvelle pour tous (la Rythmothérapie)</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1934, VI-75 p.<br /></p>
<p><strong>Pignet, Gilbert</strong> <em>Les Chevalières, ou les Transfuges sexuels à travers les siècles</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1934, 309 p. coll. "Les Dessous de l'histoire".<br /></p>
<p><strong>Rouault de La Vigne (René)</strong> <em>La Loterie à travers les âges et plus particulièrement en France</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1934, 67 p. coll. "Les Documents authentiques". La couverture porte "Documents historiques illustrés".<br /></p>
<p><strong>Semenoff (Marc)</strong> <em>Dieu et le diable autour d'un trône, roman</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1934, 239 p. coll. "Les Dessous de l'histoire". La couverture porte en plus : "Anne de Bretagne et Jeanne de France".<br /></p>
<p><strong>Chastel (Guy)</strong> <em>Bayard</em>. Illustrations de Raymond Moritz. - Paris, M. d'Hartoy, 1935, 146 p.-(6) f. de pl.<br /></p>
<p><strong>Collectif</strong> <em>Le Cercle Louis XVII, société internationale d'études historiques : ses statuts, ses raisons, ses preuves.</em> - Paris, M. d' Hartoy, (1936), 20 p.-(1) dépl.<br /></p>
<p><strong>Montherlant (Henry de)</strong> <em>Flèche du Sud</em>. - Paris, M. d'Hartoy, 1937, 163 p. (Coll. "Les Maîtres du style".<br /></p>
<p><strong>Régnier (Henri de)</strong> <em>Le Paradis retrouvé, contes choisis</em>. - Paris ) : M. d'Hartoy, 1937. - 1 vol. (145 p.) ; 17 cm. - (Les maîtres du style).</p>
<p><strong>Friedrichs (Otto)</strong> <em>Marie-Antoinette calomniée, la "grande calomniée du XVIIIe siècle" défendue contre les libelles immondes qui salirent en elle la femme, l'épouse, la mère. Préface de Léon Bloy. Nombreux documents inédits tirés des archives de Belgique, lettres inédites de David, documents de l'époque révolutionnaires</em>... - Paris, M. d'Hartoy, 1948, 639 p.<br /></p>
<p><strong>Sanchez y Sanchez, Carlos</strong> <em>L'intervention à distance, violation de la solidarité continentale. La doctrine de Trujillo sur la reconnaissance des gouvernements et la rupture des relations diplomatiques</em>.... - Paris, M. d'Hartoy, 1948, 44 p. Coll. "Les Problèmes contemporains".<br /></p>
<p><strong>Co-édition</strong><br />
<strong>Hartoy (Maurice d')</strong> <em>Au jardin du monastère. Vieilles légendes catholiques de Normandie</em> Illustrations de Jean Cay. - Paris, H. Champion-M. D'Hartoy, 1933, 119 p.-(10) pl. coll. "les Bons et beaux livres".<br />
<br /></p>http://www.alamblog.com/index.php?post/2012/10/04/Bibliographie-lacunaire-des-%C3%A9ditions-Maurice-d-Hartoy#comment-formhttp://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/1972