L'Alamblog

Riche sommaire de la troisième livraison Des pays habitables, la revue de Joël Cornuault, qui se révèle de plus en plus illustrée, et joliment, avec sa vignette de Louis Thomas ou d'Erzulie Freda, ses trois beaux dessins de Gabrielle Cornuault ("Trois exubérances")). La variété des préoccupations de la publication n'en a pas pâti pour autant, qu'on en juge par les différentes pièces du menu :
- Rajeunissement dans la nature (Alexander Braun)
- Chasse aux gamahés (Katrin Backes et Sylvain Tanquerel)
- Lewis Carroll (Virginia Woolf)
- Fées (article anonyme du Magasin pittoresque qu'on rêve de Nodier)
- Dromomanie de Rousseau (Emmanuel Régis)
- Paysages en neiges (Claude Dourguin
- Linguistique de forcené (Jean-Pierre Brisset)
On habite donc toujours ce bienveillant pays sur un bon pied, et l'ambiance y est toujours à l'amour avec Alexandre Pierrepont et Nadja (F.-R. Simon).
Que les moins sentimentaux ne s'inquiètent pas non plus, ils pourront jeter un oeil aux vitrines et argumentaires commerciaux collectés par l'érudit du XIXe siècle Victor Fournel ou bien aux vers de Nikolaï Zabolotski, le Russe cofondateur de l'Obériou — rien à voir avec l'Obiou, précisons à l'attention des Matheysins — traduit ici en deux poèmes par l'excellent Jean-Baptiste Para. Ils auront également à se pencher avec Patrick Cloux sur le cas du Parigot autodidacte André Vers renotoirisé tous les vingt ans par voie de réédition de son grand-oevure Martel en tête (Edmond Nalis, 1967 ; Buttes-aux-Cailles, 1988 ; Finitude, 2006).
On se demande bien ce qui pourrait encore manquer à une revue aussi diverse et bien achalandée qui ajoute tout de même encore une enquête sur sa quatrième de couverture à propos de l'exaltation. Elle avait été conçue dans les années 1990 par François-René Simon. Si vous vous sentez de vous exalter pour Des Pays habitables, n'hésitez donc pas, ouvrez les vannes de l'exubérance et de la réjouissance.
A vos


Des Pays habitables (n° 3), printemps 2021, 86 pages, 13 €
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