Des revues et des Hommes

Pumpkin, par Robyn Hitchcock, à découvrir sur son site : The Museum of Robyn Hitchcock

Les Echos (peut-être le dernier exemple du journalisme qui se respecte… il y a lurette que le Canard se débat de l’aile), publiait hier (21/8/2006) sous la signature de Nathalie Silbert un article consacré à l’étude de Sophie Barluet sur les revues commandée par le CNL.
Qu’en dire ?
D’abord que l’étude est commandée par le CNL. On en déduit que ses résultats sont à prendre avec des pincettes, confits de bonnes intentions et soumis à l’air ambiant, aux institutions, aux us et coutumes de l’interprofession (les gens du métier et les amateurs influents), fussent-ils mauvais, grossièrement injuste ou dénués de sens.
Ensuite que les revues diffusées à plus de 3.000 exemplaires sont plus que rares, et souvent interprofessionnelles, ou carrément désuètes (La Revue des Deux Mondes).
Enfin, comme on pouvait s’y attendre, sans lire le journal ni une étude commanditée par le CNL, que la panacée serait internet (comme d’hab’) et la subvention publique (itou).
Brèfle. Une étude était-elle à ce point nécessaire ? Ne savait-on pas déjà, je cite, l’accessibilité réduite au marché, (la) mise en place aléatoire dans les librairies*, (la) désaffectation croissante d’un public davantage attiré par l’information rapide et imédiate ? Et, pour une fois, laissons de côté la concurrence de la photocopie, un argument qui commence à faire usé, usé, d’autant que les imprimantes crachent à tour de ramettes.

Pour autant, il est frappant, et même révoltant, qu’une question méthodologique de base, préalable logique - une question fondamentale - ne soit pas - ne soit jamais posée :

Une revue sur internet est-elle toujours une revue ?

Je parierais bien que non.

Laissons pour l’heure de côté cette autre question fondamentale… mais épineuse : la revue représente-t-elle toujours une forme adaptée de diffusion de l’information et du savoir, adaptée et vivante ?
Et si oui, dans quels cas, et à quelles conditions, doit-elle survivre ?

Autre question majuscule : 30 % des livres sont vendus aujourd’hui par le truchement d’internet. Cela ne change-t-il donc rien ? Il semble que Fnac et autres Amazones du milieu ont pris la mesure du phénoméne.

Voilà une bonne raison, il me semble, de soutenir Lekti. La méthode est simple : créez un lien.

Et j’attends les horions…

  • Pour la plupart des lieux de diffusion et défense culturelle et littéraire bienveillants aux nouveaux entrants et aux offres plurielles, voire marginales… comme on sait (note du préfet maritime, qui a bien écrit, nota bene, la plupart).

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