La RENTREE littéraire (François Caradec, Eduardo Manet, M. Toussaint Louverture, et al.)

Frustrés ?
C’était fait exprès : je souhaitais laisser à Fernand Combet le temps de rayonner sur la toile.
Dans le même temps, ma boîte aux lettres s’emplissait à la vitesse où se vide une bouteille lors d’un cocktail littéraire et, au risque de la voir succomber sous les masses inertes — et si peu inertes au fond, hein ! — de livres tout frais brochés, il me fallait surseoir au bronzage médiatique de Fernand Combet.
Cela dit, n’ayez crainte, il reviendra.
Je m’en fus donc quérir ce qui faisait masse dans ma boîboîte aux lettres et, par un prompt renfort de bras, je parvins à intirper (puisqu’on extirpe, il faut bien que l’on intirpe, non ?), en mon home, ce lot mirifique et doux. En voici la composition :
Tout d’abord François Caradec me fait parvenir son nouveau livre pour enfants. J’ai toujours senti qu’il me regardait d’un drôle d’air Caradec. Déjà, son Dictionnaire des gestes… Meuh non, je plaisante, Caradec est un parfait gentleman et son Voleur de lettres un parfait recueil de sept histoires destinées à sa petite-fille Camille, illustrées par Jean-Pierre Cagnat. C’est joli, vrai, et un chapardeur y fait des histoires… typographiques.
Marie-Claire Bancquart donne une édition du Colporteur et autres nouvelles, recueil posthume de Maupassant, encore un jeune auteur dont vous entendrez parler.
Le Cubain Eduardo Manet consacre un nouveau roman à… Cuba. C’est le jour où il s’attaquera à sa saga sibérienne que l’on pourra s’étonner. Toujours est-il qu’il donne, pour chette rentrée lichtéraire, Un Français au coeur de l’ouragan cubain. Pas bien convaincu par ce titre “documentaire”, nous découvrons aussi que le roman paraît dans la collection Alter Ego dirigée par Jean-Luc Moreau, ce qui, ma foi, change la donne. Ouvrons l’œil, et le bon.
Reparaît Le Jardin du mage de Géza Csath, traduit du hongrois par Eva Brabant-Gero et Emmanuel Danjoy, où les amateurs de littérature “à part” voudront bien trouver quelques nouvelles de toute beauté (et riches de fanstasmes, peurs, terreurs et alii).
Les mêmes éditions L’Arbre vengeur, décidément très actives (vous vous souvenez de la couverture du Jean-Pierre Martinet ? sinon, pas de problème, je la remets…), donnent du beau Gabriele (d’Annunzio) La Léda sans cygne (laquelle n’a rien à voir avec La Lada sans peine, le manuel du constructeur, certes pas). C’est, rédigée depuis l’exil par le sémillant esthète, un court roman qui voit un Italien s’éprendre d’une femme qu’il reconnaît pour être Léda, justement. Bah, les raisons du coeur…
Reste à signaler une volume collectif de M. Toussaint Louverture où figurent La Véritable histoire de Barbe-Bleue par Cami et autres fictions courtes de plumes variées.
Bon week-end.

François CARADEC Le Voleur de lettres. — Gallimard, Giboulées, 12 €

EDUARDO MANET Un Français au coeur de l’ouragan cubain. — Fayard, 18 €

Guy de MAUPASSANT Le Colporteur et autres nouvelles. — Gallimard, Folio classique, 266 p. F4B €

Gabriele d’ANNUNZIO La Léda sans cygne. Traduit de l’italien par André Doderet et Lise Chapuis. Postface de Xavier Rosan. — L’Arbre vengeur, 140 p., 11 €

Géza CSATH Le Jardin du mage, traduit du hongrois par Eva Brabant-Gero et Emmanuel Danjoy. — L’Arbre vengeur, 268 p. 15 €

M. Toussaint LOUVERTURE Tu dis ça parce que tu m’aimes. — 306 p., 16 € merci.

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