C’est dans la collection d’opusculets “le magasin de fantaisies”, installé chez les éditions du Petit Véhicule, à Nantes, qu’a paru, il y a quelques mois déjà, une drôle de Lettre d’excuses à un assassin de romans policiers, par Pierre Véry, l’auteur fameux des Disparus de Saint-Agil, de L’Inconnue du terrain vague ou d‘Histoire de brigands, sans parler de L’Assassinat du père Noël dont tremblent encore les pouponnières.
Publié initialement dans l’hebdomadaire Marianne (n° 300, 20 juillet 1938), ce texte narre comment le romancier fut visité nuitamment par un assassin, lequel apprenant qui il avait en face de lui profita de l’occasion pour diffuser ses griefs.
— C’est surtout aux romanciers anglosaxons que j’en veux ! reprit-il. Vous, Français, vous êtes une poignée d’écrivains qui avez, au moins, tenté de me rendre la vie possible : vous m’avez prêté une sorte de personnalité, des sentiments humains, vous ne m’avez pas peint tout à fait en noir des pieds à la tête…
Il est assez vrai que
(…) ensuite, tandis que la belle jeune fille et le tendre détective amateur qui l’a sauvée de mes griffes échangent un chaste baiser, moi entre deux limiers, je m’engage sur le chemin de l’expiation !… A moins que prompt comme l’éclair, je n’avale rubis de cette bague, ce rubis qui n’est autre qu’un bonbon contenant 2 milligrammes d’un poison qui ne pardonne pas !
Pierre Véry a eu raison. Il était temps que l’on se préoccupe de tous les personnages de fiction, et qu’on les soigne… avant qu’on ne nous les dépriment à tout jamais.
A l’enseigne du Magasin de fantaisies, ont également paru un Eloge de la parenthèse de Jean-Paul Plaintive, Un pitoyable dîner littéraire de Thierry Picquet, qui a signé aussi Du cri du dindon, quelques fascicules sur la connerie et la bêtise, de Marc Bozec et Pierrick Hamelin et d’autres choses encore dont on se fournira aisément la liste en écrivant aux
Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray, 44000 Nantes.