Henri Simon Faure (ad usum Denis Lavant)

Portrait de Henri Simon Faure, par Eric Dussert (© 2006, toute reproduction interdite).

En signe — discret, cela va sans dire — au comédien Denis Lavant, que Le Préfet maritime et sa douce ont découvert hier au soir dans Je porte malheur aux femmes, mais je ne porte pas bonheur aux chiens, spectacle composé de textes du poète Joë Bousquet, mis en scène avec beaucoup d'invention par Bruno Geslin — jusqu'à la mise en mouvement de poupées de Hans Bellmer et quelques effets de répétition et de lecture arrière tout à fait captivants —, au Théâtre de la Bastille (01 43 57 42 14, du mardi au samedi, à 21 h, dimanche à 17 h, jusqu'au 1er décembre), nous redonnons ici le billet que nous consacrions il y a quelques semaines à Henri Simon Faure.
Non sans avoir dit le plaisir qu'il a à entendre Denis Lavant dire la poésie du Bousquet dont les mots, grâce à sa "mise en bouche" prennent plus de relief, et accèdent plus aisément à l'esprit.
Vrai, après avoir entendu Denis Lavant on a, as usual, envie de dévorer un bouquin. En l'occurence, du Joë Bousquet.

Autour d'un verre post-spectacle, où nous avions prévu de causer un peu de Fernand Combet de son SchrummSchrumm délectable, il est apparu que Denis Lavant, grand lecteur, était tombé lui aussi et définitivement sous le charme tellurique du mouton pourrissant dans les ruines d'oppède d'Henri Simon Faure. D'où la réédition de ce billet, à son usage exclusif. Forcément.
Et nous ne saurions clore ici notre préambulique blahblah sans signaler la très belle et très délicate biographie qu'a consacré Edith de La Héronnière à Joë Bousquet tout récemment. Pétrie d'humanisme et de spiritualité, il appert terriblement qu'elle était la bonne personne pour retracer le parcours de ce héraut blessé.

Edith de La Héronnière Joë Bousquet, une vie à corps perdu. — Paris, Albin Michel, 2006, 20 €

Retour à Oppède-le-Vieux

C'est le 17 août dernier, et avec le concours de cette bonne vieille Coucou-les-Nuages, sa fringuante automobile à grand coffre, que le Préfet maritime, en adorable compagnie, posa une nouvelle fois le pied à Oppède-le-Vieux (son parking obligatoire et payant, ses beautés, ses ruines, ses reconstructions), lieu maintes fois célébré des villégiatures du Titan d'Oppède, dit aussi l'Ogre.
Car c'est bien Henri Simon Faure himself que le Préfet maritime avait l'intention de voir.
Faute de l'avoir prévenu de sa visite, il s'agissait de savoir si HSF avait fait le déplacement depuis sa lointaine Saint-Etienne (Loire).
Après avoir robiné, de-ci, de-là, constaté qu'un hurluberlu bien intentionné était en train de saccager le site en coupant les arbres qui coiffaient le château ruiné là-haut sur sa collline (une vraie cagade, et on ne rigole pas), puis emprunté à la campagne luberonnaise trois pieds du bambou local qui se développe en liberté, le Préfet maritime et son adorable seconde toquèrent à son huis.
Là, miracle, le poète l'avait fait, nom de nom, ce déplacement.
Et c'est d'un Ouais retentissant qu'il accueillit la paire, chaleureusement, té.
Le Préfet, opportun comme tout, eut l'occasion de le passer à l'appareil numérique, ce dont il ne se priva, devant l'arbre qu'il planta de ses mains de poète, il y a des lustres, notamment et, en anthropologue averti, son environnement immédiat. Puis vint l'heure de la sieste et des adieux

La ruelle du Portalet, citée souventes fois dans son oeuvre :

La plaque ne sera pas nécessaire...

La porte et son carré magique.

Pour la bibliographie d'Henri Simon Faure, il vous faudra attendre encore un peu.

Ce dont vous ne vous doutez pas, amies nautes, amis nautes, c'est que le Préfet maritime réalise avec ce billet-reportage un coup fumant : la trombine de l'un de nos plus grands poètes, Henri Simon Faure, est enfin sur la big toile. Ah !

On trouve les livres d'HSF auprès des éditions Du Lérot (Jean Paul Louis, 16140 Tusson) et Plein Chant (16120 Bassac). Dans un récent numéro de la Main de Singe, Apostolos Mangematin lui tissait des lauriers et donnait, généreux comme tout, le texte de son grand poème : au mouton pourrissant dans les ruines d'oppède (justement).

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