Old look et New order.
Etrangement, à en juger par le gratin réuni dimanche soir place de la Concorde pour célébrer la victoire de Nicolas Sarkozy, on aurait pu imaginer avoir remonté le temps jusqu’au milieu des années 70. Du reste, et même si cela ne revêt pas une importance capitale, tous les « artistes » (comme on dit) qui soutenaient le candidat UMP, de Johnny Halliday à Enrico Macias, en passant par Doc Gyneco ou Christian Clavier (sans parler d’« écrivains » comme l’inénarrable José Frèches), qu’ils aient été présents ou pas dimanche, ne sont pas précisément ceux qui, dans leur disciplines respectives, brillent le plus par leur audace « artistique » — sans même parler de modernité, terme sans doute un peu trop fourre-tout. Un des meilleurs tours de passe-passe du nouveau président réside dans cette formidable capacité, qu’il a exploitée jusqu’à la corde, et qui est à mettre au crédit de son habileté politicienne : maquiller le vieux pour lui donner l’apparence du neuf, incarner la rupture après des années de responsabilité politique, la nouveauté avec le soutien de Giscard et Raffarin, la modernité avec l’appui de Didier Barbelivien et Mireille Mathieu, voire l’honnêteté avec celui de Bernard Tapie (il n’a tout de même pas poussé le paradoxe jusqu’à incarner le bon goût avec Bigard). Et le plus étonnant, c’est que, apparemment, ça marche. Mais ne nous y trompons pas : la France qui a gagné hier soir, ce n’est pas tant la France audacieuse et moderne, débarrassée des supposés archaïsmes de mai 68 et d’une intelligentsia de gauche (le nouveau président préfère le terme de « gauchiste ») idéologiquement paralysante, que la France profonde et un peu ringarde de la beaufitude, du journal de Jean-Pierre Pernaud et du terroir, du « bon sens » raffarinien et de la fausse bonhommie pompidolienne. Dimanche soir, il ne manquait plus que Danièle Gilbert — qui après tout était peut-être présente elle aussi, allez savoir.
Non, cette France profonde, à l’instar de l’Amérique profonde qui avait voté Bush en 2004, n’est pas uniquement la France entreprenante qu’on veut bien nous dessiner et que nous vantent à longueur de discours les médias, ainsi que les lieutenants du nouveau président (les uns utilisant des autres). Elle est majoritairement frileuse et repliée sur elle-même, elle se nourrit de peurs et de rejet de l’autre, elle imagine qu’elle paiera moins d’impôts et que les chômeurs, les immigrés et autres fainéants cesseront enfin de vampiriser les caisses de l’Etat, qu’elle aura de meilleures retraites grâce aux caisses privées, de meilleurs remboursements si on privatise l’assurance-maladie — dans les deux cas, les fainéants n’en profiteront pas et c’est tant mieux —, elle voit les privilégiés parmi les fonctionnaires et les rmistes, et pas parmi les actionnaires et détenteurs de stock-options, elle se scandalise davantage d’un fraudeur un peu bronzé dans le métro que de l’évasion fiscale, soutenue ou favorisée par leur candidat, d’un chanteur ou d’un tennisman célèbres, elle juge l’art contemporain comme un caprice inepte et sans intérêt, les études de littérature ou de langues anciennes comme un luxe inutile qui ne doit plus être pris en charge par la collectivité, elle estime l’homosexualité immorale, l’homoparentalité scandaleuse. C’est inscrit dans ses gênes, la gauche est fainéante et laxiste, elle encourage les délinquants, et mai 68 est une erreur qu’il convient de balayer enfin. C’est l’anti-France de Super-Dupont, le personnage de Gotlib et Alexis. Cette droite « décomplexée », dit-on, qui vient d’arriver au pouvoir, cette droite dure dont, il faut lui reconnaître cette cohérence, le nouveau président n’a jamais tenté de minimiser la violence (« Si je suis élu, ce que la droite n’a jamais osé faire parce qu’elle avait honte d’être la droite, je le ferai », a-t-il annoncé dans son meeting de Toulouse), s’inscrit ainsi dans un double désir de Restauration : retour vers les années 70-80, Johnny Halliday et Mireille Mathieu, les années bénies Pompidou-Giscard, d’avant le 10 mai 81 — mais des années dont on aurait de plus gommé la « parenthèse enchantée » de mai 68, si néfaste à l’esprit de compétition. Mélangez à ce credo idéologique la violence économique et sociale des Seillières et autres poètes du Cac 40, vous aurez un portrait assez édifiant de la « nouvelle société » qui nous est promise.
On peut la voir nettement se dessiner, d’ailleurs, se profiler dans toute sa brutalité populiste et arrogante : car ce qui depuis quelques années se produit dans tout le continent et au-delà, c’est la tentative réussie de la droite de rassembler sur sa droite et englober plus ou moins ouvertement les extrêmes jadis refoulés : ainsi Aznar et les néo-franquistes, Berlusconi et l'Alliance du Nord, ce qui se passe en Pologne en ce moment, ou Sarkozy avec ses multiples clins d’œil à l’électorat de Le Pen. Il s’agit en somme d’une relecture de l'histoire de la part de cette nouvelle droite "décomplexée", et de la fin de la honte que représentait cette partie fascisante d’elle-même. Chez nous, cela sonne comme une réconciliation inavouée ou inconsciente entre Vichy et la droite républicaine. Le nouveau président l’a maintes fois répété : la France n’a, en ce qui concerne son passé, à avoir honte de rien.
Il est à parier que dans nos sociétés occidentales, le processus démocratique impulsé par la gauche, qui encourageait la solidarité et procurait un accroissement à la fois des libertés individuelles et des protections collectives et sociales, en est arrivé à son terme, et pas seulement en France. Que ce processus aura globalement duré une cinquantaine d’années, de la Libération aux années 90, et qu’à présent il se trouve en déclin — un déclin hélas probablement irrémédiable, engagé dans les années Reagan, poursuivi par Margaret Thatcher, et aujourd’hui, avec dix ans de retard, avec la droite qui arrive au pouvoir en France. Il n’est pas impossible que la gauche ait achevé son rôle historique, et n’en soit plus qu’à lorgner vers une gauche à l’américaine, c’est-à-dire une droite modérée. Nos sociétés marchandes s’en accommoderont fort bien pour réduire périodiquement quelques-unes des inégalités les plus criardes voulues par la droite la plus dure. Ensuite de quoi renaîtront très vite les peurs, les fantasmes et les boucs émissaires (immigrés, chômeurs, rmistes, fonctionnaires, intermittents, etc.), et le chacun pour soi reprendra ses droits. Car ce qu’au bout du compte auront provoqué nos sociétés consuméristes et technolâtres est une hypertrophie du souci de soi, au détriment du souci du monde. C’est la marchandise qui l’a finalement emporté, le fameux « fétichisme de la marchandise » dont parlait Marx ; c’est l’humanisme, et donc l’humain, qui se trouve en berne. Mireille Mathieu peut toujours rire de toutes ses dents, et Johnny Halliday compter ses millions sécurisés : ils ne sont que des marionnettes, les emblèmes estampillés TF1 de cette France à la fois old-look et new-order qu’on nous promet. Retour arrière toute en ce qui concerne les idéaux et les valeurs, attention à la marche (descendante) en ce qui concerne les plus démunis.
Christian Garcin
Old Look et New Order, par Christian Garcin
Christian Garcin, bien connu des lecteurs, nous livre en un billet d'humeur écrit à chaud, au lendemain du 6 mai dernier, un aperçu civilisationnel aussi convaincant qu'inquiétant.
Le Préfet maritime a grand plaisir à le diffuser.
D'autant que sur son île, il ne risque rien...
1 De Fantôma$ -
On n'apprend pas grand chose dans ce texte. C'est bien de vous faire plaisir en vous répétant des choses que vous connaissez par cœur et aimez entendre, mais ce n'est pas ça qui vous fera sortir de votre (relative) inertie. Les manifestes anti-Sarkozy publiés à longueur de campagne dans Libé n'ont pas dû convaincre un seul électeur sarkozyste de changer de voix. Ils sont d'abord un manifeste d'impuissance.
S'il nous faut des intellectuels, qu'ils soient au moins un peu inventifs et bousculent un peu plus les opinions admises (qui ne sont elles aussi qu'une "doxa" : de gauche, mais quand même)
Quant à vos concitoyens "salopards et simplets" (sic), vous ne les côtoyez pas, vous ne les aimez pas, vous préfèreriez qu'ils n'existent pas. Mais avouez le, au lieu d'en faire abstraction. On baigne dans un racisme "latent", et il arrive que les "majorités silencieuses" s'expriment... Organisez la résistance, mais par dessus tout, stoppez la pensée molle : faites l'effort de nous surprendre !
2 De Eric Dussert -
Bousculer les choses ? elles vont l'être, bousculées, soyez rassuré.
Les manifestes de Libé n'ont aucun impact, nous sommes bien d'accord : pour en avoir il faudrait qu'ils soient lus.
J'en reviens, pour ma part, à ma position de base : la démocratie ne vaut que par le niveau général de ses composants.
Les "majorités silencieuses" : connais pas. Une expression pour cajoler le populo. Pratique formule que ces "M. S.", masochiste engeance, à laquelle on fait dire ce que l'on veut, que l'on caractérise comme on l'entend, quand on en a envie. Majorités silencieuses, majestueuses taupes. Le "marais" je vois beaucoup mieux, la formule est plus claire.
Une dernière chose qui me chiffonne depuis longtemps déjà : on s'exprime bien franchement lorsqu'on ne se cache pas derrière un masque, n'est-ce pas ?
Allez, Fantomas, étonne nous !
3 De gécé -
Du calme, du calme, cher Préfet ! Ne t'emballe pas à répondre à ce qui ne mérite même pas que l'on s'y arrête, même si, comme l'écrivait le subtil Francis Blanche, "Les paroles s'en vont, les aigris restent". Garde tes forces pour ce qui en vaut la peine ; comme nous tous, éparpillés un peu partout et pas seulement dans la blogosphère, nous en aurons bien besoin d'ici peu !
Tiens, une autre de Francis Blanche pour la route : "Si l'on te frappe sur la joue droite, ignore ce que tu fais de ta main gauche."
4 De Em -
Non, cher Christian Garcin, la France du "terroir" n'est pas toute acquise à Sarko et entend bien résister à gauche (pas modérée du tout) contre la droite marchande...
La rurale de service
5 De Émile -
Hmmm, rien de bien neuf, là-dedans… un rien condescendant, en plus… et finalement désabusé, bien sûr. Quant au « Étonne-nous, toi qui sais écrire » en retour, franchement on pourrait s’infuser autre chose sur l’alamblog. Genre : « Réveil ! On en a pris pour cinq ans. Comment vous allez les occuper ? » Avant d’envoyer ou d’attendre des messages… Une enquête qualitative, quoi. Ça plaît, ça. L’écueil, c’est que les sarkoys ne fréquentent pas ce blog (c’est ce qu’il y a dans leurs crânes qui nous intéresse, au fond) et que de toute façon ils n’ont rien à ajouter : ils votent comme ça comme ils portent des marques, élisent des apprentis stars, ipodisent, se morphinent ou vomissent le quotidien, attendent les vacances : parce que c’est ça la vraie vie, et que les choses doivent être dites très simplement, tant pis si elles sont contradictoires, on s’en fout – le reste fait chier, prise de tête insupportable. Quoi qu’il en dise, plus que Blair, Sarko a bien fait son Marchais ; il agite de nouveaux hochets là où ça fait plaisir, où ça ondule, au reptilien.
6 De Eric Dussert -
Chère Em......lle, je ne pense pas qu'il s'agissait du fond de la pensée de Christian Garcin. Il employait là "terroir" pour signaler l'expression populiste, conservatrice et/ou réactionnaire des tenants de la France-avec-un-grand-F d'autrefois, l'éternelle, intangible et... obéissante surface peuplée d'un peuple, justement. Mais suis-je bien clair ? Reprenons : ce mot avait sous son clavier une portée satirique, ou ironique, à prendre au second degré. Christian use de la langue de l'ennemi, en quelque sort.
7 De Eric Dussert -
Bravo, Emile : rien de neuf non plus chez vous : le constat distant, altier, hautain d'une pensée prétendument hors mêlée. C'est trop fort : on succombe !
Primo : ce qu'il n'y a dans les crânes dont vous parlez, cher Emile discret, on n'en a rien à battre. On le connaît déjà le cloaque. Pas vous ? Il y a des livres, vous verrez, plein de livres.Secundo : la condescendance, passez-moi l'expression, roulez-la donc et puis mettez la derrière votre digne oreille, vous aurez un air fameux.
Vous voulez qu'on vous surprenne, ô lecteur anonyme et gratuit et masqué ? Allez, un bon geste, tirez le premier, vous nous rendrez service à tous. Je suis sûr que vous avez des idées, pas vrai ?
8 De Em -
Je sais monsieur le préfet, et je me plais de dire et redire que le terroir n'est pas ce qu'en font les communiquants de la droite...
9 De Eric Dussert -
Et vous faites bien, chère Em, vous faites bien.
Savez-vous ce que slogaient les étudiants de Sc Po Lyon qui ont pris les CRS dans la poire dimancher dernier ?
"Pétain, reviens, t'as oublié ton chien !"
10 De P.A.G -
Ah, celle-là, des gones, je la trouve bonne à retenir ! Bien que je n'aime guère voir insulter les chiens.
Que ça plaise ou non, à celui-ci ou à celui-là, faudra faire avec : CE N'EST QU'UN DÉBUT …
11 De U.C. -
Finalement, vous êtes pétri dans vos certitudes : celui qui a vôté Sarko est un beauf inculte. Il vous est insupportable d'imaginer un type lettré, capable d'aimer Saint John Perse ou Claude Simon, Picasso ou Cezanne, de penser qu'on puisse simplement choisir une politique libérale. Dommage pour vos intransigeances...
12 De Le Préfet maritime -
Pétri DE certitudes ? mais sans doute, bien sûr. Parce que pas vous ? Il m'est à ce propos insupportable d'imaginer un type lettré capable d'aimer Saint John "La Pose" dit Perse. Quant à choisir une politique libérale, mais faites-donc mon vieux, faites donc. Si vous pensez que passer les gens au Kärcher c'est très libéral... Ou si vous croyez que prétendre réduire le chomage en exonérant les heures supp' de charges sociales, c'est aussi très libéral... Permettez-moi au moins me payer votre fiole, ça au moins ça sera libéral de votre part. Parce que le Kärcher, et vous le savez très bien, c'est plutôt fasciste, pas vrai ? Et le zéro chomage et les heures supp' à pas cher, c'est de l'incohérence économique, pas du libéralisme. Appelez-ça plutôt du blablatisme, ça vous ira mieux. Ou du gagatisme. Ou du miroirauxalouettisme. Cet échalas de De Gaulle parlait de veaux... nous en sommes aux alouettes. Pas mieux.
Et je contaste que l'audace du pseudonyme règne toujours autant dans ces commentaires : c'est la saison du concombre masqué ?
13 De U.C. -
Oui, je tiens à rester un concombre masqué car les jugements peremptoires qui suivent sont autant l'apanage de la gauche que de la droite, le monde est ainsi fait. Et que vous autorisiez ce genre de commentaires anonymes est un principe qui devrait vous honorer, non ? Sinon pourquoi le faire ? Bien sûr, adosser St John Perse à Claude Simon ou Picasso n'est pas fortuit, surtout pour leurs convictions politiques. Qui vous prouve par ailleurs que je n'ai pas fait le choix délibéré d'être communiste, comme Picasso ? Et que que je n'y reviendrai pas ? En tout cas, ce n'est pas votre réduction médiatico-politique méprisante qui va m'y aider.
14 De Eric Dussert -
ma "réduction médiatico-politique" méprisante ? Ne renversez pas les propos : VOUS ne supportez pas que l'on puisse avoir détecté chez votre candidat des miasmes d'un rhume étrange. Et je me fous bien de votre coloration politique antérieure, ce n'est pas le sujet, de même que je me contrefous de Picasso et de Shakespeare en l'occurence. Ce que je conteste c'est votre prétendu "libéralisme". Et si je renifle chez vous le sentiment d'un vote honteux c'est que vous n'assumez pas non plus ce soi-disant "libéralisme", au point qu'il vous faut convoquer Picasso pour le justifier. C'est un comble. Vous parlez de libéralisme, mais de quel libéralisme ? Celui de Thatcher ? Celui d'Adam Smith ? le libéralisme des républiques bananières ? de la Chine ? le fameux libéralisme plein d'allant de Berlusconi ? le libéralisme de Blair ? Vrai, Blair a fait baisser le chômage en Angleterre : en embauchant des fonctionnaires ! Après l'essorage des services publics par Thatcher, c'est ce qu'on peut nommer le "libéralisme à retour de manivelle". Pas vrai, ô libéral correspondant ?
Dernier point et c'est marre : dois-je vous signaler quel grand pays, et quand, a favorisé ainsi les "commentaires anonymes" ?
Sauf mystification littéraire, je n'aime pas les "commentaires anonymes", hormis sur le mur des chiottes.
15 De ... -
... (commentaire anonyme)...
16 De Eric Dussert -
La puissance de vos arguments m'épate. Ce sera votre conclusion ?
17 De Emilie -
Toujours très intéressante cette réponse d'Eric Dussert à une réaction qui ne figure plus dans les commentaires, depuis quelques heures - ça ne dit pas grand chose, malheureusement, si ce n'est que ce genre de pratiques est courant dans le monde de Sarki. Encore bravo au modérateur!... cavaliere...
18 De Eric Dussert -
Ca dit toujours plus que les "..." du concombre masqué, non ?
19 De Emilie -
Miracle de la technique...
20 De Eric Dussert -
Non, contrôle inopiné de la police du web. T'as tes papiers ? T'es qui d'abord ? C'est quoi ton nom ? T'es d'où ? Tu bosses ? Où tu crèches ? C'est quoi tes parents ?
Allez, concombre, on t'a reconnu, file vite avant qu'on se fache, iouste.
Et c'est pas la peine de changer de prénom, on t'a reconnu (le modérateur il a du grigri qui sait tout). Ts, ts, c'est pas joli.
21 De Marc Durantet -
A Eric Dussert
Bon, Marc Durantet, qui c'est ? Mon vrai nom ? Em, Emilie, U.C. voire Eric dussert ? :-)))
Non, mais finalement, cette histoire de commentaire anonyme, c'est l'ère du soupçon comme dirait Sarraute. Du coup, vous finissez par répondre à côté. Moi, je viens ici (et pas anonymement) pour entendre parler de littérature et quand j'ai vu qu'il y avait un commentaire de Christian Garcin....Du coup j'y vois de la politique et des gloses.
Le type (U.C. parce qu'entre commentaires anonymes faut bien distinguer...) n'a pas dit que des c... Là où il est léger c'est quand il ne répond pas à la question du libéralisme (et on voit que vous avez fouillé le sujet). Là où il marque un point c'est quand il vous oblige à dire que Shakespeare vous vous en foutez et avouez que dans un site de littérature, ça fait léger. Non, moi, ce qui me paraissait interessant c'est qu'il posait la question de la culture et de la droite, qui parait incompatible à beaucoup. Rien ne m'enerve plus que d'entendre que la gauche c'est une "France intelligente", c'est Ségo qui l'a dit... donc j'ai voté pour elle ! :-)))
Allez va, quelle hypocrisie que tout cela !
22 De Eric Dussert -
Bien content de pouvoir identifier mon interlocuteur. Avec lequel je partage largement la position sur le sujet de l'hypocrisie de la gauche culturelle (y aurait à redire), et j'ajouterai qu'inversement, la droite culturelle n'est pas triste non plus. Passons.
J'ai dit que je me fichais de Shakespeare ? Comme ce serait vilain de ma part. Et faux en plus. D'autant que je parlais de Saint John Perse dont, en effet, je me tamponne tout l'occiput. Mais parlons plutôt de Basile Sainte-Croix, si vous voulez, ou de Henri Simon Faure ! Deux poètes dont les lecteurs cultivés dont parle le monsieur se contrefiche, eux, en effet. Néanmoins, ce qui a dû être le fondement de mon propos, c'est que je souhaitais indiquer que la culture c'est bien, mais que le pain et la liberté sont fondamentaux. Du reste, la culture devient d'autant plus essentielle qu'on n'a plus ni pain ni liberté. Et la littérature, ma foi, est comme la culture, aussi essentielle que le pain, la liberté. Pas moins. Pas mieux. Voilà où je voulais en venir. Et puis au fond, c'est marre sur cette question : on ne se la pose que lorsqu'elle ne se présente pas.
Pour autant, qu'on n'essaye pas de me vendre le libéralisme de qui que ce soit : il y a longtemps que le père Noël ne fait plus recette chez moi. Passons à la littérature, vous avez raison. Avec un bémol, ce blog n'est pas un site : c'est un blog, justement. J'en fais ce qu'il me plaît, et ceci n'est absolument pas négociable.