Caradec en ses terres


On pensait avoir tout lu de Paris : Les chefs-d'oeuvre de Paris, les Enseignes de Paris, les Monuments de Paris, les Places de Paris, les Grands Hommes de Paris, Les Musées de Paris, Les Transports en commun de Paris, Les Cimetières de Paris, Les Anciennes Enseignes de Paris, les Mauvais lieux de Paris, Les Stations de métro de Paris... Et même Napoléon et Paris, de François Valorbe, ou les Egoux de Paris...

"Il faut de tout pour faire une ville", nous dit Caradec.

Un aspect bien peu pratiqué de la capitale restait son ciel et le poète, qui nierait l'être, s'en est bien aperçu.
Il est vrai que le survol n'est pas autorisé.
Mais la marche le nez en l'air l'est encore et c'est ainsi que Caradec, qui ne nous dit pas où il est tombé ni combien de fois il a chû, a pratiqué, avec ou sans son chien.
Apparemment nulle casse.
Ainsi a-t-il lu les plaques des rues et composé avec cette matière, propice aux ouliperies, un recueil de poèmes où l'on retrouve quelques grands fantômes (François Coppée, Perec, Queneau, Maurice Henry, André Frédérique, jusqu'à Gaultier-Garguille) et même le Paris de Pascal trop injustement négligé jusqu'ici. Le tout forme un recueil mélancolique, parce que Paris change mal, et drôle, parce que Caradec est ainsi.

La police est si bien faite
à Paris
qu'il y a encore peut-être
par ici
des petits voyous
pas beaucoup.

On y brûle des autos
on y pique des vélos

mais il n'y a plus foule
de voleurs de poules.


Par chance, il reste du mystère à cette ville puisque, écrit l'auteur, "Il y a une rue où je ne suis jamais passé." Caradec a pourtant diablement pratiqué le dédale, jusqu'à ses contreforts.
C'est bien la preuve que Paris est la plus captivante aire de jeu qui soit : ses fantômes donnent le ton.

François CARADEC Les Nuages de Paris. - Paris, Maurice Nadeau, 125 pages, 20 euros

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