Voilà que la vérité éclate : La Légende de Novgorode, attribuée par de malicieux esprits à Blaise Cendrars, n'était qu'un faux, post-1988...
C'est Claude Leroy, le spécialiste et préfacier, qui doit faire la moustache, comme l'avaient fait Pascal Pia et Maurice Saillet. Et la fille Cendrars, trop heureuse de l'aubaine à l'époque, et l'éditeur fatamorganesque trop heureux tout le temps.
A en juger par les indices qui ont permis de déceler la supercherie, ils n'ont pas été très regardants au moment de la publication, ni très méfiants. Une supercherie à 50.000 dollars tout de même... La Chasse spirituelle a-t-elle fait autant ?
Il y a quelques mois, l'Alamblog avait signalé la bizarrerie de la publication à l'occasion de la découverte de certaine édition pirate de ''La Légende de Novgorode''... qui devient tout d'un coup l'édition pirate d'un faux : un cas à ranger dans les annales ? Ou l'indice qui permet de deviner que l'opération avait été assez longue à préparer, au point qu'une copie du texte avait pu être faite avant la "découverte" ?
Voici ce que l'on pouvait lire dans un récent Figaro littéraire (28/06/2007) : "Un faux Cendrars au goût bulgare"...
Et, de fait, tout allait de travers :
- l'orthographe ne prenant qu'en partie en compte l'orthographe ante-1917 ;
- la police de caractères créée dans les années 1980 ;
- le nom de l'hôtel rebaptisé bien après la prétendue publication du poème en russe ;
- sans parler de la tonalité d'ensemble du faux, qui ne correspondait pas à ce qu'en avait dit Cendrars lui-même...
En fait, seul le papier était d'époque.
Mince alors. N'y a pas à dire, nos spécialistes sont des spécialistes.
Merci à Oxana Khlopina pour son enquête.
Et sur le site de Courrier international, la polémique devient tout à fait passionnante...
1 De fornax -
Le papier est d'époque ? C'est bien le plus important. Qui donc peut bien s'intéresser aux taches qu'on fait dessus et à la date des salissures ? Des fâcheux, des importuns, des empêcheurs de tourner en rond... pour tout dire : des littérateurs, voire des intellectuels ou des universitaires ! Pouah !...
Mais le papier... le papier... c'est si utile. On peut y noter les courses à faire au supermarché, on peut s'en servir pour allumer sa pipe (comme ça, on ne sera pas intoxiqué que par la fumée du tabac), on peut en faire des cocottes administratives, on peut l'utiliser à de menus emballages... Le papier ? c'est magique ! Alors quand, en plus, il est d'époque...
2 De dom comont -
je me souviens avoir participé à la souscription lancée par Miriam et son éditeur pour acquérir “la légende de Novgorode” et, tout à fait étrangement, j’en parlais avec ma compagne, nous n’avons jamais rien reçu en retour…