Un poëte qu'on ne lit plus, par Etienne Eggis

trancherouge.jpg


Un poëte qu’on ne lit plus


Il existe un poëte aux odes insondées
Plus vaste que les cieux, plus grand que l’infini,
Son cœur est l’océan où naissent les idées,
L’univers à genoux chante son nom béni.


Son regard rajeunit les croyances ridées,
Il sculpte au cœur humain l’espoir dans le granit,
Il calme de la mer les vagues débordées,
Aigle impossible, il a l’immensité pour nid.


Sa plume est le soleil, son poëme le monde ;
Les monts et les forêts que la tempête émonde
Les océans profonds que tord le vent du flux,


Sont les notes sans fin de sa vaste harmonie,
L’homme est l’écho complet de son œuvre infinie.
— Ce poëte, c’est Dieu : mais on ne le lit plus.


Étienne Eggis


Voyage aux pays du cœur. — Paris, Michel Lévy, 1853, pp. 111-112.

eggis.jpg
On ne lit plus beaucoup Étienne Eggis (Fribourg, 1830-Berlin, 1867) non plus, et l'on a tort. Il fut sans doute le plus fameux des bohèmes suisses — et la preuve que l'oxymore n'est qu'apparent. Dans sa Lorgnette, Charles Monselet laissa de lui cette notice :

EGGIS (Etienne). - "Mon grand-père était un roi Bohémien qui s'appelait Voluspar" a écrit M. Etienne Eggis ; nous ajouterons à ce renseignement biographique les titres de deux volumes de vers publiés par le petit-fils de Voluspar : En causant avec la Lune et Voyage au pays du coeur. C'est de la poésie excessive et ensoleillée, mais enfin c'est de la poésie.


Pour tout savoir : Eggis

La tranche de livre rouge appartient à la correspondance Lorrain-Kiste dont il sera prochainement question sur ce blog.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page