Dessin de Topor sur couverture 10/18
Ce n’est pas une découverte, encore moins une nouveauté… Il n’empêche, Arrabal me plaît.
En escale sur l’île du généreux préfet maritime, je me risque, mains en porte-voix, à hurler mon plaisir :
BAAL BABYLONE !!!
C’est fait.
BAAL BABYLONE, je ne veux plus le ranger.
J’aurai mieux fait de le sortir plus tôt, car il est des retards de lectures impardonnables. Celui-ci en est un. Aussi, je fais pénitence sur cette île luxuriante et m’en viens, dans un râle informe — n’ayant ni vocation, ni capacité à émettre de la critique professionnelle — ne rien vous en dire car mes mots seraient impuissants à traduire l’atmosphère fascinante de ce livre.
Et s’il n’en reste qu’un qui n’ait pas eu ce Baal Babylone entre les mains qu’il court dans la première librairie du coin ou qu’il soit châtié de se refuser un tel plaisir.
À défaut qu’il se le fasse prêter.
Pas par moi, vous l’aurez compris.
P. S. S’il faut ajouter quelque chose au sujet du livre, j'ai entendu dire que c’est un peu une autobiographie de l’enfance d’Arrabal à l’époque franquiste et que les différents personnages sont comme des forces opposées (droite catholique contre anarchiste/féminité contre masculinité). Mais c’est bien plus que ça : c’est la chaleur moite qui nous pénètre, c’est une litanie de mots alors même que tout est silence et absence. C’est un monde d'adultes incompréhensibles interrogé sans cesse par un enfant, c’est le poids des convenances lorsqu’on est un enfant, c’est l’absence de repère masculin alors même que la virilité perce à chaque page, c’est le rire qui éclate lorsque le grand père pète en mourant sur cet univers matriarcal. Ce n’est pas un livre, c’est tout l’homme en quelques pages, l’homme social et l’individu profond. Quelle prouesse !
Sylvaine Viel-Notte
ARRABAL Baal Babylone. — Paris, Christian Bourgois, nlle édition avril 1995.
1 De Eric Poindron -
LE BATEAU LIVRE COULÉ : LA CULTURE PERD DU TERRAIN
Dernières nouvelles de Frédéric Ferney...
Eric,
Pour info : le communiqué de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimedia) envoyé tous azimuts (je ne leur avais rien demandé).
Bises,
Fred.
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Voici comme convenu le communiqué envoyé hier à l'ensemble de la presse généraliste, TV, Radio (littérature, culture, médias).
Bien cordialement,
Cissé Tamoura
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Ainsi donc, au cœur de la tempête réformatrice qui tente d’engloutir l’audiovisuel public, France télévisions annonce la suppression du Bateau livre , l’émission littéraire de Frédéric Ferney. Après l’avoir programmé le dimanche mati, les dirigeants de France télévision ont beau jeu d’avancer l’argument d’une audience qualifiée de médiocre.
Quand comprendra-t-on que les « quelques » centaines de milliers de téléspectateurs qui font le choix de l’intelligence et de la curiosité , sont la légitimité même de la télévision publique ?
Comme l’avait d’ailleurs souligné le Président de la république dans sa lettre de mission à Christine Albanel : France télévisions doit affirmer son identité de service public à travers une offre culturelle plus dense, plus créative, plus audacieuse ; une offre qui marque une plus grande différence avec les chaînes privées ; une offre fondée sur des programmes populaires de qualité aux heures de grande écoute. »
C’est pourquoi la SCAM, conforté par cette décision du Président de la République, approuve la démarche de Frédéric Ferney l’interpellant. Cette démarche vise, une nouvelle fois, à mettre les responsables politiques devant leurs contradictions au regard des enjeux culturels et à leur demander de respecter leur promesse. Comment d’un côté prôner la défense de la lecture et de l’autre fermer les espaces dédiées à la littérature sur un média de première importance pour sa diffusion
La suppression du Bateau livre est le énième épisode des attaques contre la culture à la télévision et contre la littérature en particulier.
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N'hésitez pas, à votre tour, à relayer le message et l'information.
Très cordialement
Eric Poindron
Le cabinet de curiosités d'Eric Poindron : http://blog.france3.fr/cabinet-de-c...
2 De VIVA LA VIDA -
Merci Sylvaine de nous parler du livre de Fernando Arrabal. Nous et d'autres générations qui avons souffert du Gaudillo et de sa terrible dictature. Souvenez-vous, les pages du livre, comment étaient traitées les colombes afin qu'elles ne s'envolent pas, plus, plus...
Bienvenido MERINO
3 De Tanzer -
C'est vrai, voilà un article enthousiaste. J'ai vu souvent ce livre mais je ne l'ai jamais acheté. Le billet fait envie. Je vais le chercher maintenant (et je vous file le mien de billet, que je ne le trouverai plus... Cruelle destinée).