Après Guy Debord, Michel Guet (de La Société du spectacle à L'Infini saturé)

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L'Infini saturé est sorti de presse il y a quelques semaines dans une relative indifférence. C'est bien dommage car cet essai de Michel Guet est le livre qu'il fallait amener à la plage où l'on a, enfin, le temps de lire et de réfléchir.
Considérant que le farniente est le moment où le cerveau est le plus meuble, le plus souple, le plus enclin à s'imprégner d'autre chose que de molécules d'anisette, nous avons pris le parti de vous fournir seize fragments du livre de Michel Guet, plus un, tous choisis au hasard (ou presque) afin de vous donner l'envie, dès votre retour à la maison, de courir chez votre libraire (s'il a survécu à la crise) pour savoir, au fond, ce que cache ce titre et ce qu'il dit vraiment de la saturation massive par l'information, le son et l'image que nous subissons, du rayonnement malsain et persistant de la communication et de la publicité, et de la trompeuse impression de richesse culturelle masquant l'indigence des moyens d'acquérir la connaissance.
Soulignons ici que Michel Guet, artisan du papier (restaurateur, si nos informations sont bonnes) appartient, à son corps défendant sans doute, à cette génération vaniteuse qui crut avoir tout compris en 1968 et nous en fit avaler des vertes et des pas mûres depuis. Il n'est pas personnellement responsable, évidemment, et son passage du côté des Situs de Tout-à-l'Ego Debord et, surtout, de la Banalyse — il y a développé son brillant essai sur l'Artisme (le plus important fléau sis tout près de chez nous), nous pousse à accorder foi à sa réflexion ainsi qu'à sa compatissante plaidoirie pour l'espace public, pour la République et contre le lâchage de quelques principes (parmi lesquels la volonté farouche, l'humanisme et l'esprit critique). C'est donc bien volontariste que L'Alamblog donnera durant les quinze prochains jours un court extrait de ce livre afin que l'on se persuade qu'il a quelque vertu.
Ensuite, bien entendu, viendra la révélation de l'énigme attendue — avec une immense patience, dois-je remarquer — par vous, chères nautes, chers nautes, depuis plusieurs semaines... Pour l'heure, place à l'Infini saturé (si l'on ose dire), dont, malgré notre désir, nous ne constituons qu'une infime tête d'épingle. Mais c'est sans doute ce qui fait le charme de l'Alamblog.


Michel GUET L'Infini saturé. Espaces publics, pouvoirs, artistes. Préface de Frédéric Jars. - Lyon, Atelier de création libertaire, 166 p., 13 euros


Bibliographie de Michel Guet

Esclave du bonheur, tous esclaves du bonheur (Paris-Besançon, J.-P. Faur-Néo, 1996).
Maxi-tour : album-souvenir A 36 : Franche-Comté, sites pittoresques, monuments, curiosités (Montbéliard, Delenda Carthago & Centre d'art et de plaisanterie, 1997).
L'artisme considéré comme un des beaux-arts sinon comme le tout (Paris, J.-P. Faur, 2001).
Franck Venaille Melancholia (papier à la main cloisonné de) Michel Guet (Bussy-le-Grand, M. Mathieu-Frénaud, 2001).
Bétail, roman (Lyon, À plus d'un titre éditeur, 2008).

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