René Daumal et Les Cahiers du Sud (un centenaire)

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Le centenaire de la naissance de René Daumal est l’occasion de festivités. C’est aussi le moment de la publication par Pascal Sigoda de la correspondance du Mont analogue avec les Cahiers du Sud.
Voilà qui nous réjouit. Le travail est du reste fort bien fait, nourrissant et instructif sur les rapports entre le Grand Jeu et la revue marseillaise de Jean Ballard, lesquels furent importants comme on sait, grâce au go-between Daumal.
Sans faire ici l’index du volume, nous avons noté sur un coin de page les noms du capitaine Hendrick Cramer, de Victor-Emile Michelet, d’Emile Dermenghem, de Gaston Criel, de Ribemont-Dessaignes, de André R. de Renéville, de Luc Dietrich, de Roger Gilbert-Lecomte.
On s’aperçoit très vite à cette lecture des liens très amicaux, voire affectueux, que partageaient les deux couples Ballard-Daumal. La correspondance entamée au début de l’année 1929 n’aura connu qu’une période de silence entre 1934 et 1940, “parce que je trouve que les relations épistolaires sont assez illusoires”, dixit Daumal. Sur le plan individuel, on peut le penser, sur le plan historique, c’est tout le contraire. Et il suffit pour en juger de prendre connaissance des quelques lettres de la veuve de Daumal après sa disparition le 10 mai 1944 pour voir s’organiser les publications à venir, celles qui aboutiront dans la publication d’hommages ou des volumes de sa correspondance, avant l’apparition du Cahier de l’Herne de 1968, véritable point de départ de la redécouverte du grand homme.
Très souvent inédits, les lettres et les documents présentés par Pascal Sigoda ne remplacent sans doute pas une biographie exhaustive mais n’en restent pas moins d’un intérêt tout à fait supérieur. “Daumal au travail” s’y reflète avec une parfaite netteté et ses préoccupations apparaissent sous une lumière crue, notamment lorsqu’il entreprend des notes de lectures ou des articles pour Ballard, sur des sujets qui ne surprendront personne tels que le Livre des morts tibétains, la spiritualité, Tagore, Aurobindo, etc.
Un ouvrage de référence, adoncque, équipé en outre d’une préface, d’une bibliographie et de notes, comme il se doit et comme sait parfaitement le faire la maison Au signe de la licorne.



René DAUMAL Correspondance avec Les Cahiers du Sud. — Clermont-Ferrand, Au signe de la licorne, coll. “Le Grand Jeu”, 200 p., 25 euros

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