Fouilles littéraires : on a retrouvé les Ruines de Paris !

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C’est aujourd’hui que reparaît un livre charmant d’Alfred Franklin. Charmant et historique. Il s’agit des Ruines de Paris en 4908, fresque aussi satirique que drôle, qui forme un pendant aux “Ruines de Paris” du charmant Joseph Méry rendues dans La Littérature est mauvaise fille (L’Atelier du gué, 2006). On verra en passant par la préface au récit d’Alfred Franklin que ça n’est pas par hasard : les deux hommes fréquentaient les mêmes pages de l’Abeille impériale… D’où l’histoire éditoriale entortillée de ce thème qui avait de quoi faire florès.
Pour donner quelque piste aux vaillants alamblogonautes, il convient d’indiquer qu’Alfred Franklin n’est pas Benjamin (de celui-ci nous parlerons plus tard). Non, Alfred fut bibliothécaire, historien de la vie quotidienne, érudit, bibliofilou et… imprimeur. Comme Benjamin…
Et là, il nous faut reconnaître que la vie est fort taquine. En effet, à peine ce nouveau volume de la collection L’Alambic était-il pris en main par son nouvel imprimeur qu’apparaissait sous la paume du Préfet maritime (contenu d’un container échoué sur la plage, comme par hasard) Une expédition aux ruines de Paris de Georges Spitzmuller, autre récit brodant sur le même thème paru dans les années 1920 en quatre fascicules de trente-deux pages de la collection “Les Beaux Romans d’Aventure” (n° 69 à 72), au catalogue de la maison France Edition (19, rue Gazan, Paris XIVe) sous les titres suivants : L’Hélioscope géant, La Cité disparue, La Fin d’une race, Yuki-Yako.
On n’en a jamais fini avec ces fils d’Ariane, et c’est tant mieux.
Evidemment, il est notoire que bien d’autres livres encore ont puisé à semblable imagination, puisque Paris est assurémment le sujet de fiction française le plus couru (Paris, ses autochtones, ses plages, etc.). Songeons par exemple au Parij d’Eric Faye, qui servait récemment encore l’uchronie d’une ville coupée en deux en lieu et place de Berlin. Ou au Doigt coupé de la rue du Bison de François Caradec, à propos duquel nous nous permettons d’insister.

Avant de clore ce billet, voici une prime aux alamblogonautes sous les espèces d’une illustration, celle qui fut servie aux lecteurs de l’Abeille impériale, organe où Alfred Franklin signa, d’après ce que l’on en sait pour l’heure, ses premières chroniques, recueils d’anas thématiques et donna en feuilleton ses “Ruines de Paris”.
Nous n’avons pas eu la jour de découvrir le frontispice “macabre” de l’édition originale, et nous le regrettons bien.
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Alfred FRANKLIN Les Ruines de Paris en 4908. — Talence, l’Arbre vengeur, coll. “L’Alambic”, 111 p., 10 euros

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