Cher (Préfet maritime), en ce jour de la Saint-Méconium, patron des innocents martyrs et des opiomanes, je vous souhaite la bonne année ! et vous envoie quelques notes touchant le point de merde. Le point de merde, , apparaît en 1983 dans le Spicilège tristachyé de Jean-Baptiste Bousmar, cher à André Blavier (Les Fous littéraires, p. 972) : « (…) et le Verbe, Microthée, s’est fait ch…, et il s’est épanché parmi nous, et nous avons pris non coliques et nos cloaques sans un mot : bouse ! Qui fut foira » ; et le point de merde apparaît dans le spécial Blavier de PLEIN CHANT, p. 175 : « Petit caca Noël/ Quand tu descendras du Chiel/ En boure en crottin en diarrhée/ Oublie pas le marchand d’engrais » ; et le point de merde apparaît en épigraphe de l’An Pinay : « Qui but boira = qui fut foira », et à la page 57 del’An Pinay ; « Je t’ai dans la peau/ Et je t’en sors selle/ Au fond de mon pot/ De nuit ô Marcelle » ; et le point de merde est un A paraître de La Mer dans Poe : (p. 106) ; et… et… etc… et c’est terra, comme dit Pierre D***, enfin, souvent il apparaît chez cet homme chétif qui s’est réfugié dans « l’endroit qu’on ne saurait décrire », pendant que je vous écris, tellement il est modeste, il a été Champion des Landes de Modestie en 1968, devant Alain Juppé, « bien que celui-ci eût cent fois mérité de gagner ! » (dit-il, ce minimouche qui aime à conter l’histoire de ce camarade de l’asile Sainte-Anne de Mont-de-Marsan qui croyait dur comme fer être l’inventeur ? le créateur ? de « — Comment vas-tu, Yau de Poële ? — Et toi, Lamatelas ? » et d’ailleurs, Saint-Pol-Roux pressent le dans Les Reposoirs : « J’ambule, l’oeil au firmament/ Aussi mon pas empreint son/ poids dedans/ l’excrément chu de l’oméga/ des rustres qui/ sans gêne ou pressés furent », et ne parlons des nuées d’inventeurs de de… etc. etc. quel Vaniteux !) Pardonnez-moi, je suis fatigué, au bout du rouleau.
Cordialement.
Michel Ohl
Histoire du Point de merde (Michel Ohl)
Grandes sont les inventions typographiques.
Saluons leurs créateurs !
Après Alcanter de Brahm et le Point d’ironie, voici Michel Ohl et le Point de merde.
Il nous livre ici même l’histoire de sa créature.
1 De Orlando Curioso -
On note l’évidente utilité de ce signe de ponctuation, l’extrême pertinence de sa configuration et l’on se félicite qu’il soit dépourvu de tout principe olfactif et odorant ; mais il apparaît comme encombrant, un peu m’as-tu-vu. Il faudrait que les graphistes l’adaptassent aux principales polices afin que les plus réservés de nos plumitifs ne soient pas freinés dans son utilisation par ce travers de jeunesse.
Et quoi qu’il en soit, longue vie au point de merde !
2 De Le Préfet maritime -
Ne jetons là la pierre qu’au seul Préfet maritime : il a scanné le point sur un document manuscrit et ne l’a sans doute pas assez réduit. D’où ce flottement général des lignes, ces petites mouchetures, ce caractère artisanal… Toute proposition visant à réduire le point de merde en caractère manipulable sera la bienvenue, évidemment.
3 De Juan El Pipa -
Je la trouve un peu bien merdoyeuse, cette lettre d’Ohl : il devait être pressé comme un lavement de pondre sa tartine, ce vieux m’as-tu-lu.