Le capitaine évanoui

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Bien sûr, notre penchant maritime, sinon aqueux, va nous valoir des sourires entendus. Assumons donc ce travers hérité d’on ne sait quel aïeul au long cours car c’est encore porté par la houle des livres que nous avons abordé aux rives d’un nouveau récit de mer : Histoire d’Usodimare.
Nous n’aurons pas dit grand chose lorsque nous aurons disséqué “Usodimare”, en Usager de la mer, ou en Habitué de la mer (notre italien n’est pas grandiose). En revanche, nous aurons éclairé vos lanternes en précisant qu’il s’agit du nom d’un capitaine, porté volontaire pour conduire un cargo jusqu’à la plage où il sera démonté pièce par pièce. La nef a porté la femme qu’il aimait et qui y est morte en lui soufflant à l’oreille qu’elle avait caché à son intention quelque chose à son bord.
Proue détruite, poupe démontée, reste le poste de pilotage posé comme un immense clou sur des sables d’Asie. Et un point d’interrogation sur le destin de ce capitaine nuageux, sur sa quête, sur sa disparition. Et des réminiscences de cachalot blanc, de Robinson des soutes et de pirates froidement cruels.
Un récit d’aventures, naturellement aussi métaphysiques que maritimes, lu dans une respiration.


Ernesto Franco Histoire d’Usodimare. Un récit pour voix seule. Traduit de l’italien par Lise Chapuis, illustrations de Raphaël Gromy. — Talence, L’Arbre vengeur, coll. “Selva selvaggia”, 79 pages, 10 euros

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