Des Esseintes pas mort... (1928)

rueduchateau.jpg A l’époque de la rue du Château…



Il y a quinze surréalistes de plus que les apôtres du Seigneur et que les maréchaux de l’Empire. Ils ont, rue du Château, près du quartier des marchandises de la gare Montparnasse, dans la demeure particulière de l’un d’eux, un quartier général qui donne à l’expression de « petite chapelle », souvent appliquée aux écoles littéraires, une signification littérale.
Qu’on en juge : le logis se compose de trois ou quatre pièces décorées d’accessoires sacerdotaux, détournés, est-il besoin de le dire, de leur destination habituelle. Nous n’oserions dire à quoi sert l’ostensoir. Sur une table, un repas de théâtre, en carton peint, est servi en permanence. Le chef de l’école, cet auteur qui porte le nom d’une province espagnole, a pour bureau de travail une étroite cabine montée sur pilotis, sous laquelle on peut circuler librement.
Allons, allons, il y a encore beaucoup d’enfantillage dans les jeux de ces jeunes bourgeois réputés révolutionnaires… Et, constatons-le à voix basse, pas mal de littérature dans la façon de ces féroces contempteurs de toute littérature.


L’Oeil de Paris, 1e année, n° 1, samedi 10 novembre 1928, p. 6.

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