Les pédagogues pourraient avoir une inspiration : faire découvrir à leurs élèves Le Trésor de la Sierra Madre.
L’édition de Sillage est bien complète, nouvellement traduite, idéale.
B. TRAVEN Le Trésor de la Sierra Madre. Traduction de Paul Jimenes. — Paris, Sillage, 319 pages, 19,50 euros
1 De Alain Paire -
B. Traven est l’un des personnages qui figure dans un recueil de textes récemment paru chez Belin, “L’humeur indocile” de Judith Schlanger, une dame très savante et très libre qui travaille sur “la mémoire des oeuvres”, une chercheuse et auteure qu’affectionnent beaucoup la revue Po&sie de Michel Deguy et les gens des éditions Verdier qui l’ont éditée en format de poche. Dans l’un de ses chapitres, Judith Schlanger a rédigé la mythographie de Traven comme s’il s’agissait de l’homme au masque de fer, elle l’affectionne parce que jusqu’au terme il est resté farouche, inatteignable : il a refusé toutes les identifications, tous les rôles qu’on impose aux écrivains.
Cette humeur indocile, elle la cherche aussi chez d’autres silhouettes souvent rencontrées au Mexique comme Tina Modotti ou bien parmi les ethnologues qui ont rêvé que les Lacandons soient libres. Dans son livre on croise aussi, mais c’est pour marquer leurs limites, des personnages comme Berenson ou bien encore Delecluze. Et du coup, on a envie de scruter les livres, la bibliothèque pas du tout conformiste qu’elle déploie dans ses essais. Tout récemment, dans le dernier numéro de Po&sie, elle évoque un étonnant américain, Theodor Dreiser.
2 De C.C. -
Hasard objectif : reprenant ma lecture de “Port Tropique”, je tombe précisément sur ce passage :
“Ils ont tourné “le Trésor de la Sierra Madre” par ici. Vous n’avez jamais lu un livre de B. Traven ?
— Non, qui est-ce ?
— Un Allemand qui a vécu quarante ans par ici, dans la brousse la plupart du temps.”
Les pédagogues devraient aussi lire Barry Gifford, plutôt que Delerm ou Bobin. Pour leur propre compte et leur édification.