Marc Stéphane, précurseur de Louis-Ferdinand Céline

sc0000fe79.jpg Marc Stéphane en “prolétaire des champs”.



Le livre de M. Louis-Ferdinand Céline Voyage au bout de la Nuit, édité par Denoël et Steele, est le livre du jour.
On a pu imprimer que l’aventure d’Emile Zola recommençait. Il est possible. Ce livre est fort, franc et nous repose des fadeurs, des tarabiscotages et des snobismes de la mode.
Si nous avions un reproche à adresser à cet écrivain, ce serait d’avoir, par endroits, laissé reparaître la littérature. Il est évident que, commencé dans le ton du langage populaire, voire populacier, ce ton devait, pour la plausibilité, être conservé jus qu’au bout. Un auteur du plus grand talent, d’ailleurs, qui fût longtemps méconnu et qui n’a pas la place à laquelle il a droit, (c’est Marc Stéphane que nous voulons dire), a su, lui, conserver dans ses livres cette unité de ton qui est probablement la seule qualité manquant au Voyage au Bout de la Nuit.
Néanmoins, M. Céline, s’il ne nous apporte ni quelque chose de tout à fait nouveau, ni le chef-d’oeuvre que certains proclament, nous apparaît comme un écrivain puissant, l’un de ceux qui régénéreront peut-être la tiède, commerciale et prétentieuse littérature d’hier et d’aujourd’hui. — N.




Georges Normandy in L’Esprit français, n° 77, 10 janvier 1933, p. 127-128.

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