Pauvre femme (1914)

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Du Ruy Blas :

Elle fut jolie, elle eut même quelque talent et elle fut une artiste choyée des Parisiens qui, à maintes reprises, lui prouvèrent de la sympathie et la tirèrent des ennuis où l’insouciance la faisait toujours retomber. Elle fut aussi, et souvent, mauvaise camarade. Que celles qu’elle égratigna lui pardonnent, puisque aujourd’hui l’éther et la morphine ont conduit l’ancienne jolie femme dans cette “Cité des Fous” que nous révéla avec talent Marc Stéphane et puisque, égarée, inconsciente, ne se souvenant plus de rien, Odette Valéry erre sous les grands arbres de Sainte-Anne.
Oui, pauvre femme ! Mlle Odette Valéry connut de beaux soirs. Elle fut une superbe ballerine, qui débuta avec l’éclat dans l’Enlèvement des Sabines, et a qui Jean Lorrain consacra des pages enthousiastes. Sa camarade des Sabines, Jeanne Margyl est morte, Odette Valéry est folle. Pauvre femme, comme dit Ruy Blas !


La Renaissance politique, littéraire et artistique, 9 mai 1914, p. 28.

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