La denrée livresque

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La surproduction de la denrée livresque finira par décourager ceux-là mêmes qui ont le sincère désir de connaître les nouveautés de notre industrie intellectuelle. Les vitrines des étalagistes sont envahies par une telle quantité de volumes qu'on est embarrassé pour faire un choix dans cet amoncellement.
L'homme de goût, curieux de se tenir, comme on dit, « au courant » du mouvement littéraire, n'y peut réussir. Il est submergé par cette marée montante. On ne consent pas à lui accorder le répit dont il aurait besoin - pour apprécier ce qu'on lui offre. Comment s'orienter dans cette cohue ?

Gaston Deschamps




(Le Temps, 1er avril 1900)

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