Vérité de Sade (par Charles Henry)

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Avec Gilbert Lely, Maurice Heine et Maurice Lever ou Annie Lebrun, le marquis de Sade n'a pas manqué de soutiens crédibles au XXe siècle, éditeurs et savants confondus. Mettons à part Octave Béliard dont nous n'avons jamais lu la biographie qu'il a consacré au Divin en 1928 (éditions du Laurier). Et gardons-nous d'oublier le chasse-papiers Jean-Louis Debauve, par ailleurs spécialiste de Jules Laforgue, sans lequel de nombreux documents n'auraient pas été édités.
Alors que les universitaires ont fait assaut d'efforts et rétabli quelques vérités, on voit réapparaître en libraire le livre, court mais dense, d'un personnage qui fut très lié à Laforgue — et à Debauve — dont le propos sur le marquis de Sade marque un tournant dans la réception du personnage et de son oeuvre. En effet, Charles Henry, qui brilla tant dans les sciences que dans l'esthétique, rétablissant dans son contexte la victime de vingt-neuf années d'emprisonnement, apporte quelques lumières et un point de vue sur les principes moraux en oeuvre chez le Sulfureux.
Illustré de documents inédits relatifs au séjour de Sade au château de Miolans, près de Chambéry, ou à l'épisode de la fustigation d'Arcueil (Charles Henry les avait achetés en salle de vente), ce petit livre de 1887 est un plaidoyer de belle eau où l'auteur, le savant, met toute son intelligence dans une opération mécanique nécessaire : tordre le cou des idées reçues sur l'immoralité du marquis de Sade. Novateur, son point de vue a servi à ses successeurs en saderie au cours du siècle dernier.

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Charles Henry La Vérité sur le marquis de Sade. Présentation de Christian Lacombe. — Paris, La Bibliothèque, coll. "Les billets de la Bibliothèque", 98 p., 12 euros

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