Les surprises de William (trésors et autres)

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Riche catalogue à prix marqué de manuscrits, photographies et autres documents imprimés de la librairie William Théry.

Y Figure notamment un étrange René Crevel à l'italienne qui paraît n'avoir pas été vu beaucoup jusqu'ici... Produit par un bibliopole anonyme, et probablement collectionneur, il entre à la bibliographie officielle de Crevel - vous allez lire pourquoi -, le suicidé de 1935 enterré au cimetière de Montrouge, non loin du tombeau de la famille Lamort (sic).

15.- CREVEL (René), Automne 1933 rue de Madagascar. A Babylone, Sous les Jardins Suspendus, 2003. In-4° oblong à l’italienne, en feuilles, avec un fac-similé du manuscrit. E.O. tirée à 50 expl. num., tous hors commerce. ― Plaquette rarissime inconnue des bibliographes crevéliens. Comme le précise une note finale signée « Un Amateur désœuvré » (sic), ce violent et long poème inédit sur Violette Nozières était probablement appelé à figurer dans la plaquette surréaliste collective portant le nom de l’énigmatique parricide (1933). Les raisons de ce retrait de dernière minute ne sont pas encore élucidées. Le lyrisme emporté, âpre et agressif de ce poème est du meilleur Crevel. Imprimé en rouge et noir au recto de 15 feuillets d’un épais papier vergé, cet ouvrage à couverture « sang de bœuf » séduit par la modernité et l’audace de sa mise en page, laquelle sert au mieux le propos du texte tout en le renforçant. Document de haute curiosité, publié, prétend l’achevé d’imprimer daté du 17 mai 2003, pour dignement célébrer le 70e anniversaire de l’Affaire Violette Nozières. Vendu



Mais aussi André de Richaud dans une ébauche de poème autographe sur Carpentras :

« Ville de songe faux,
Ville de mon enfance
(...) Moi j’m’en fous, j’ai été collégien
à Carpentras. »

Mais encore Cinq enveloppes de Paul Claudel libellées

à sa maîtresse Rosalie Lintner, qui servira de modèle au personnage d’Ysé de Partage de Midi. Le cachet de la poste, quand il est lisible, fait apparaître les dates suivantes : 8 mars 1923, 5 mai 1923, 9 août 1923, 11 septembre 1923 et 31 décembre 1923. La correspondance de Claudel à Rosy a été acquise par le grand collectionneur belge Ludo van Bogaert, qui en a fait don à la Réserve Précieuse de la Bibliothèque Royale de Belgique. D’après les informations dont nous disposons, les lettres que devaient contenir ces enveloppes ne figureraient pas dans l’ensemble acquis par Ludo Van Bogaert. Elles auraient donc été détruites et leur existence passée n’est donc attestée que par ces seules enveloppes vides.

Une correspondance de Maurice Martin du Gard avec Léon Deffoux ou Georges Charensol, où il est notamment question du Prix colonial

« Le prix colonial est sans prix ! Jamais il n’a eu autant de retentissement. »… (13 mai 1934), etc.

Et puis Henri Martineau, le spécialiste de Stendhal et éditeur du Divan, écrivant à Léon Deffoux :

« ne croyez-vous pas que l’on devrait mettre au sottisier du Mercure la phrase suivante : « Je courais à la rôtissoire pour essayer de dévisser le timbre qui indiquait le degré de cuisson » ? J’ai connu dans mon enfance en Vendée de semblables rôtissoires dont le timbre était moins savant. Il sonnait simplement pour indiquer que le mouvement d’horlogerie qui donnait à la broche son mouvement de rotation avait besoin d’être remonté. »… (17 juin 1933)

« Connaissez-vous de petits vers parodiques de Villiers de l’Isle-Adam sur ses contemporains : Baudelaire, Coppée, etc. Celui sur Coppée serait : Donnez-moi de l’argent car j’aime bien ma mère. Quels sont ces vers, où peut-on les trouver ? »… (18 novembre 1936)

« Les journaux annoncent qu’un orage vient de détruire dans la commune d’Autrans, au hameau des Gouchets, la maison natale du père de Stendhal, encore habitée par une famille Beyle. C’est une erreur, Chérubin-Joseph Beyle est né à Grenoble le 27 mats 1747 dans la maison de la rue des Vieux-Jésuites qui appartenait à son père, Pierre Beyle, et où devait naître à son tour, le 23 janvier 1783 l’auteur de la Chartreuse de Parme. » (note autographe ni datée ni signée)

Et ceci :

61.- (Daniel de MONFREID) Carton d’invitation pour l’exposition Les amitiés du peintre Georges Daniel de Monfreid de Maillol et Codet à Segalen et ses Reliques de Gauguin à la librairie Jean Loize, du 11 mai au 16 juin 1951. Carton à trois volets 12 x 14,5 cm. Texte de Jean Loize, A cœur ouvert, sur 2 pages. Vignette de Gauguin. Joint : Trois autres cartons d’invitation : Rainer-Maria Rilke : Conférence de Mme Antonina Vallentin à la Galerie Devèche, le 6 février 1949 – O. V. de Milosz : matinée poétique présentée par Arthur Adamov au Théâtre des Noctambules, le 27 janvier ? . – Gérard de Nerval : exposition de la B.N. pour le centenaire de sa mort (octobre 1955).

Et ce très bel item 62 relatant les avanies d'un éditeur coincé entre un imprimeur désordonné et un auteur mécontent :

62.- (Henry de Montherlant) Roland LAUDENBACH (1921-1991), écrivain et critique littéraire, fondateur des éditions de La Table Ronde (1944). LAS, Paris, 21 octobre 1946, à Henry de Montherlant ; 2 pp. in-4°, en-tête Les Editions de la Table Ronde (légt froissée et empoussiérée en haut de page). Il rentre à Paris pour apprendre que Montherlant n’est pas satisfait de sa maison d’édition. « Quoique je sois fort peu de chose à la Table Ronde une fois qu’un contrat est signé, je me sens, bien malgré moi, engagé et compromis dans cette affaire. (…) La Table Ronde est inexcusable d’avoir égaré, ou d’avoir laissé égarer par l’imprimeur quelques pages de votre manuscrit, comme est inexcusable le garçon qui, paraît-il, a tambouriné à votre porte. Je n’essaierai même pas de vous dire que nous n’avons pas eu de chance de n’avoir à vous présenter que de mauvaises épreuves, indignes d’un enfant ; alors que justement nous avions voulu mettre les chances de notre côté en confiant vos Carnets à un imprimeur dont nous étions sûrs, à celui qui imprime notre revue de luxe. (…) La Table Ronde est inexcusable, mais elle a joué de malchance. (…) Aura-t-elle une occasion de se racheter à vos yeux ? C’est ce que je veux souhaiter, sans oser trop y croire. Plus égoïstement, je crains d’être jugé avec elle. »… Joint : le brouillon de la lettre de Montherlant à laquelle répond Laudenbach. Elle a été écrite le 12 octobre 1946 au verso d’une page d’épreuves (avec 2 corrections autographes) de ses Carnets 1935-38. Il renvoie les placards corrigés de ce livre. « J’ai recherché moi-même les pages ajoutées, que vous avez omis de donner à l’imprimeur et je les ai jointes à leurs places. Elles sont au nombre de 15. Je tiens un compte exact des négligences et des incorrections de la Table Ronde, qui font de cette maison, de toutes les maisons d’édition auxquelles j’ai à faire depuis deux ans, celle avec qui les relations sont les plus désagréables. J’ajoute qu’aucun imprimeur, de tous ceux qui ont travaillé pour moi dès la libération, n’a présenté un travail aussi salopé que celui de ces placards. On dirait que j’ai été composé par un enfant de 14 ans, et qui ne serait même pas un apprenti prote. »


Pour finir, cet ensemble de neuf lettres de Montorgueil à Léon Deffoux toujours :

63.- Octave Lebesgue dit Georges MONTORGUEIL (1857-1933), journaliste, rédacteur en chef du Temps et directeur de l’Intermédiaire des chercheurs et curieux. Neuf lettres à Léon Deffoux, non datées ; 9 pp. in-8°, la plupart sur papier à en-tête du Temps, une seule sur papier de l’Intermédiaire. « Je reçois votre délicieuse étude sur le mariage in extremis de Villiers de l’Isle Adam. Vos brochures sont d’une substance délicate et forment déjà un impressionnant ensemble comme contribution à l’histoire littéraire de ce temps. »… - « Vous allez publier un livre (sur Pipe-en-Bois) bien intéressant et bien utile ; les faits y sont en (mot illis.) et c’est un grand point ; on n’aura jamais aussi bien compris la Commune. » (...) « Je vous remercie pour votre large contribution à l’Intermédiaire : non seulement vous apportez un abonnement, mais encore votre précieuse collaboration. »




Librairie William Théry
1 bis, place du Donjon
28800 - ALLUYES
Tél. 02 37 47 35 63
E.mail : williamthery@wanadoo.fr

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