La lampe à microbes (de harengs)

microbes1.jpg


La lampe à microbes

Un grand nombre d'animaux marins et même terrestres émettent de la lumière, et l'étude de la bioluminescence ou lumière physiologique, constitue l'un des plus intéressants chapitres de la physiologie générale. Dans le règne végétal, la bioluminescence ne se rencontre pas chez les plantes vertes. On l'a constatée chez les Champignons c'est ainsi qu'on peut l'observer sur un Agaric qui croît en Provence au pied des oliviers. Au Brésil, de grands champignons émettent une lumière verdâtre assez intense pour permettre de lire dans l'obscurité. Mais, de tous les champignons producteurs de lumière, les plus petits sont les plus merveilleux ce sont les microbes lumineux que l'on désigne sous le nom de photobactéries.

En se servant de photobactéries bien lumineuses, Raphaël Dubois a pu obtenir des cultures susceptibles de fournir un éclairage comparable à celui qui est donné par un beau clair de lune. On a appelé lampes vivantes les flacons renfermant les cultures de bactéries luminescentes.
Les lampes vivantes durent un mois environ et pendant ce temps elles peuvent servir de veilleuse. Leur seul défaut, est que- l'intensité de leur éclairement est insuffisant pour l'usage courant, mais rien ne prouve qu'on ne parviendra pas un jour à les rendre beaucoup plus éclairantes.

Voici comment on peut confectionner soi-même une lampe à microbes.
Dans un litre d'eau, faire dissoudre au bain-marie, dans un récipient de verre ou de porcelaine. Sel de cuisine, 10 grammes. Gélatine blanche (vendue en feuilles par les épiciers pour la préparation de certains aliments), 100 grammes. Peptone pure (procurée chez le pharmacien), 5 grammes.
Ajouter quelques gouttes d'une solution de carbonate de soude (cristaux de soude) pour neutraliser la liqueur obtenue. Filtrer. Dans un ballon de verre ou dans un flacon quelconque de verre blanc, verser la préparation. Chauffer un quart d'heure à la vapeur d'eau bouillante, à trois ou quatre reprises et à trois heures d'intervalle. A la dernière reprise, avant que le liquide soit complètement refroidi et solidifié, introduire le microbe photogène. Tourner en tous sens afin que la paroi intérieure du flacon soit entièrement enduite, et boucher hermétiquement.

Pour se procurer le microbe, acheter un poisson de mer (hareng). L'observer dans l'obscurité on remarque la présence de plaques phosphorescentes sur les écailles. Détacher une ou deux de ces plaques et les introduire dans le flacon à l'aide d'une aiguille flambée au préalable.

Au bout de quelques heures, la masse deviendra lumineuse et pourra servir de veilleuse pendant quinze jours à un mois.


R. Tocquet, Professeur d'école normale,

Magazine scientifique illustré de l'instituteur (déniché par Klara C. Delpas), 9e année, n° 12, 1er septembre 1931

Hareng.jpg

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page