Sagesse d'Albert Caraco


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En songeant à la chronique que Philippe Garnier consacrait il y a quelque temps à la revolution dans 8 semaines avant, il nous est revenu à l'esprit cette page d'Albert Caraco le problématique :

La catastrophe est nécessaire, la catastrophe est désirable, la catastrophe est légitime, la catastrophe est providentielle, le monde ne se renouvelle pas à moins et si le monde ne se renouvelle, il devra disparaître avec les hommes, qui l'infectent. Les hommes se sont répandus sur l'univers comme une lèpre et plus ils multiplient, plus ils le dénaturent, ils croient servir leurs dieux en devenant toujours plus innombrables, leurs marchands et leurs prêtres approuvent leur fécondité, les uns parce qu'elle les enrichit, les autres, eux, parce qu'elle les accrédite. Les savants peuvent nous donner l'alarme, leur voix est presque toujours étouffée, les intérêts de la morale et du négoce forment une alliance indéfectible, l'argent et la spiritualité ne souffrent que le mouvement s'arrête, les marchands veulent des consommateurs, les prêtres veulent des familles, la guerre les effraye moins que le dépeuplement : c'est dans les marchands et les prêtres que l'ordre pour la mort trouve ses appuis les plus fermes. L'humanité devra se souvenir de cette conspiration et quand le malheur sera devenu le pain de chaque jour, elle devra punir ceux qui la livrent au chaos du seul fait de leur existence.




Albert Caraco Bréviaire du chaos. - Lausanne-Paris, l'Âge d'Homme, 1982, 126 pages ; rééd. coll. "Amers, 1999, 9 €



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