Kiev-Otchakov et retours

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Il y a longtemps que l'on souhaite consacrer au traducteur Paul Lequesne un peu d'espace sur notre île d'Alamblog et la première occasion fait le larron : c'est la parution du Jardinier d'Otchakov, le nouveau roman du best-seller russe Kourkov, auteur comme on sait du Pingouin (Liana Levi, 2000 ; Pointdeux, 2011).

Paul Lequesne, qui répond à quelques questions sur ce site aurait pu paraître plus tôt ici, nous direz-vous, et vous aurez raison. Le Jardinier d'Otchakov n'est certes pas le roman du siècle et les opus précédemment traduits par Lequesne (Alexeï Tolstoï, Victor Chklovski, Senkovsky, etc.) auraient mérité un peu plus d'écho - notamment ses traductions des grands romans de Vladimir Charov. Mais ça n'est pas une raison pour délaisser ce Jardinier construit sur une hypothèse temporelle plaisante qui imagine un photographe du passé plein de talent - voilà qui fera enrager les acheteurs des faux clichés qui ont défrayé la chronique il y a peu lors d'une vente aux enchères trompeuse -, met en valeur une rousse poissonnière pleine de caractère, des malfrats aux lames limées (se cassent mieux contre les cotes) et un uniforme mystérieux. Et puis, Andreï Kourkov, respectant parfaitement le topos, inonde le tout de bière, de cognac et de vodka.
Soit un roman dépaysant qui godille entre l'Ukraine soviétique de 1957 et la Kiev d'aujourd'hui à la manière fantastique. Très télévisuelle sans doute. Bref, Le Jardinier d'Otchakov constitue un très bon délassement et se consomme comme un trois-en-un (le café soluble à la mode ukrainienne). Et il ne manque pas de vertus puisqu'il incite à découvrir le fameux Pingouin, celui dont on dit tant de bien.


Andreï Kourkov Le Jardinier d'Otchakov, traduit par Paul Lequesne. - Paris, Liana Levi, 329 pages, 20,30 €

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