Une épilation maillot et il n'y paraîtra plus !

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Jean-Pierre Andrevon, l'Isérois de la SF française, vient de publier un recueil de nouvelles de poche. Cinq cent vingt-huit pour être exact, des nouvelles qui relatent des historiettes que l'on a tout loisir de développer à partir de la phrase unique qui est servie à nos imaginations et nous plongent, parfois, dans des abimes de réflexion. Ne serait-ce qu'à cause de la taille du cadavre de dieu et de sa fâcheuse bandaison. Passons.

Assez simplement, ces historiettes taillées entre les Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon et la "brève développée" de la presse en papier (vous vous souvenez ?), peignent des situations cocasses ou compliquées dont la nature humaine sort drôlement attifée. Certaines proposent mêmes des cas impossibles, fruits monstrueux dont seul un cerveau d'Isère ou de SF pouvait accoucher.

De la zoophilie rampante à l'exploration mammaire en passant par tous les stades de la relation conjugale compliquée, en tout cas inégale — et pas seulement dans les proportions —, le tout épicé de sous-entendus bien tapés, ce recueil devrait faire rire tous ceux qui aiment les histoires de famille — un patrimoine — cachées sous le tapis, ainsi que les peignées infligées aux brutes et aux terroristes de la pensée. Bien entendu, cathos et muslims prennent quelques belles pelles, tandis que les éditeurs du Coran en reliure pleine peau de porc se demandent toujours ce qui a merdé dans la mercatique.

Pince sans rire jaune, noir remueur de couteau dans la plaie, Jean-Pierre Andrevon fait preuve par ailleurs, il faut le signaler, d'une tendance nette à la polygamie, et d'une étrange fascination pour l'épilation maillot. Cette dernière traverse de ses grandes pinces à épiler le recueil comme un fil rouge dépilatoire, et pourtant fort poilant. Pour tout dire, l'épilation maillot est la "Pêche à la truite en Amérique" d'Andrevon.

Pour un Noël familial plaisant, une seule recommandation : Andrevon.


Jean-Pierre Andrevon Nouvelles de poche, 528 récits minuscules. — La Clef d’Argent, 2012, coll. "KholekTh", 136 pages, 12 €

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