Suivez Reumaux !

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Suivez Patrick Reumaux, mais n'oubliez surtout pas le ciré.

Lorsqu'il nous mène aux Joyeux Compères de Stevenson, Patrick Remaux, qui a déjà traduit pour les éditions Vagadonde Faustus Kelly de Flann O'Brien l'an dernier, le fait parce qu'il souhaite donner sa propre leçon de la mémorable nouvelle de l’Écossais.
Il nous explique en préambule qu'il en a assez de lire des âneries dans les versions vendues sous les marques Gallimard/Pléaide et Phébus (traductions de Jacques Parsons et de Mathieu Duplay). Exemples à l'appui, il évoque le cas de traducteurs hâtifs et d'éditeurs "fatigués" qui ont laissé esquinter un texte classique, un trésor de la littérature anglo-saxonne qui valait bien qu'on y retourne, une fois encore, pour vérifier que l'on a bien lu. Et avec Patrick Reumaux, on peut être sûr que l'on a bien lu ce qu'il fallait lire.

Pour dire les choses un peu vite, Les Joyeux Compères sont d'une certaine manière l'Au coeur des ténèbres de Stevenson, à ceci près qu'il y est question de brisants et de mer et non de savane et de rivière. Nature humaine et lucre, envie et déchéance, malédiction : une immense nouvelle qui n'a jamais laissé un lecteur indifférent, et pour cause...

A travers la folie de l'oncle Gordon Darnaway, lequel s'exprime dans un dialecte d'écossais digne d'exciter le traducteur Reumaux, l'humanité écoute le souffle de la mer, la colère des éléments et le long cri des merrymen, terrible piège à navire étranger par jour de tempête.

Où sonnent les vagues résonne le naufrage, puis apparaît l'Homme noir, celui qui dans les îles isolées d'Ecosse incarne le Malin... Soit un bonheur de lecture à lire bien au chaud, par temps humide et froid.



Robert Louis Stevenson Les Joyeux Compères. Traduction de Patrick Reumaux. - Le Kremlin-Bicêtre, Vagabonde, 96 pages, 9 euros

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