Les Belles Abyssines de Djibouti

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Avec une habileté qui n'a pas échappé, Aux Belles Abyssines, roman maritime écrit à propos de marins par un marin, Bernard Bonnelle, se déroule essentiellement... à terre. Et pour cause, l'Etoile-du-Sud, ancien rafiot russe blanc, patouille de l'arbre et de la chaudière.

Le statut de "concierge de Djibouti" accordée à la nef qui attend à l'entrée du port ses pièces de rechange n'est pas la moindre curiosité de ce livre qui se lit comme du petit lait (de coco sans doute), et d'une traite, dans la tradition de ces écrits d'aventure qui se préoccupent moins des conditions météorologiques que de l'infini intime de personnages entrechoqués.

Ces Belles Abyssines, non contentes de nous faire rêvasser à l'heure de la sieste, raniment le souvenir de la coloniale Djibouti alors qu'elle vient de perdre son Négus, au moment où les forces de l'Axe passent à l'attaque, où la hiérarchie militaire française se montre d'une vigueur et d'un courage... sans égal.

Dans la tradition des marins rétifs aux hiérarchies point franches du collier, Bernard Bonnelle donne après son premier roman intitulé Les Huiles (Michel de Maulde, 2011) (1), un nouvel exemple de ce qui fit mettre au rencart un Diraison-Seylor ou René Dalize : une forte tête.



Bernard Bonnelle Aux Belles Abyssines. — Paris, La Table ronde, 2013, 182 pages, 17 €


(1) Nous ne l'avons pas lu mais nous parions notre solde de Préfet maritime qu'elles doivent porter quelque tache morale au revers du veston, ces huiles...

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