Plutôt que de faire l'apologie d'un classique archipesé, peut-être s'agit-il plus simplement de montrer un poète, Léon-Gontran Damas, et de rappeler qu'en son temps Robert Desnos donna une préface à Pigments (GLM), où se disait : "Proche des quotidiennes, des très humaines paroles de la révolte et du don, cette poésie échappe aux calculs et aux complaisances, elle connaît la distance de l'humour, elle se dispense aussi des garanties quasi officielles des écoles".
Né le 28 mars 1912 à Cayenne et disparu le 22 janvier 1978 à Washington, Damas fut cofondateur avec Célais et Senghor de la revue "L'Étudiant noir" à Paris en 1935, fut député de la Guyane entre 1948 et 1951 puis chargé du département de recherche sur la littérature africaine à l'université Howard (Washington).
La torche de résine
portée à bras d'homme
ouvrant la marche
dans la nuit du marronnage
n'a jamais cessé
à dire
vrai
d'être
ce flambeau
transmis d'âge en âge
et que chacun
se fit fort de rallumer
en souvenir de tant et tant de souvenirs.
Léon-Gontran Damas Pigments, suivi de Névralgies. Postface de S. Poujols. - Paris, Présence africaine, 2001, 168 p. 7,10 €
1 De Bruno Duval -
J'ignorais que L-G.Damas eût jamais obtenu le statut de "classique".
Dans les années soixante, je l'avais découvert grâce à l'Anthologie des poètes de la NRF, qui a depuis longtemps déserté ma bibliothèque, mais ce refrain m'est resté en mémoire pour son son autant que pour son sens:
"Pour ne pas changer
Black Label à boire
À quoi bon changer..."
Bon vent à sa présente réédition!
B.