Si Jacques Arago a joué au lipogramme un siècle et demi avant Georges Perec dans son Voyage autour du monde sans la lettre A (1853), il apparaît qu'Alphonse Royer — s'il est bien l'auteur comme nous l'imaginons en observant le catalogue de ses publications in fine — a devancé de beaucoup les Cent mille milliards de poèmes de Queneau en publiant L'Urne magique, ou Oracles inédits de la Sibylle de Cumes, tirés de l'ombre et émis sous la responsabilité du vieux Cranisof Altifuret, l'un de nos plus profonds hiéroglyphiles, tout petit (65/90 mm) traité de divination, attribué à un Fertiault nous dit-on (voir le commentaire savant), de 224 pages illustrées.
Très nettement inspiré des "Pronostications" d'un certain Nasier, cette Urne goguenarde et piquante se compose de trois partie : mode d'emploi et présentation générale, une liste de cent questions adressées à la pseudo-sibylle de Cumes et la dernière qui offre un ensemble de cent cinquante réponse offertes par la devineresse à déguster au hasard. Soit, une "variété de quinze mille réponses différentes contenues dans cet inimaginable petit livre !"
(Attribution incerntaine) L'Urne magique, ou oracles inédits de la sibylle de Cumes, tirés de l'ombre.... — A Divinopolis, Orer Phylanose - Paris, A. Royer, (1842).
1 De E. Panorthotès -
Bonjour. Gogol Livres propose une identification "François F. Feriault" qui, à la bévue près (ce serait plutôt François T.), a du moins le "mérite" d'anagrammatiser l'auteur supposé -- Alphonse (et non Adolphe) Royer étant bien sûr Orer Phylanose... De fait, Gallica connaît un François Fertiault (1814-1915 !) auquel est attribué ce qui serait une réédition (?), Les Mystères du destin ou Oracles de la Sibylle de Cumes (1847), sans se prononcer sur l'auteur de L'Urne magique de 1842...
2 De E. Panorthotès -
Pardonnez-moi de n'avoir pas été assez explicite -- et ne conservez pas ce commentaire... François F. Feriault est une imagination de moteur de recherche : l'anagramme serait "François T." (Feriault); mais la solution proposée par la BnF pointe vers un François Fertiault, personnage identifié (voir les notices sur Opale), ce qui "réintègre" le "T" dans le patronyme. L'édition 1847 est bien attribuée audit Fertiault dans la base Opale, mais le lien n'a pas été fait avec l'édition de 1842 que vous signalez.
Je vous suggère donc de corriger : "attribué à François Fertiault par la BnF", et de refermer la parenthèse après le "commentaire savant", si vous y tenez.
3 De Falmer -
Une belle édition des Amoureux du livre, de F. Fertiault, avec nombre de poèmes offerts à tout un éventail de poètes du temps, absente de Gallica, se feuillette agréablement via OpenLibrary (source: Université d'Ottawa): https://openlibrary.org/books/OL245...