Pour détourner l'attention de la médiocre exposition Joseph Cornell (et nos inévitables grandes gloires surréalistes françouaises à New York) du musée de Lyon (1), un petit salut à cet ouvrage de Max Ernst, édité, le sait-on ? par Marcel Zerbib, mystérieux personnage dont on trouvera trace dans la correspondance d'André Pieyre de Mandiargues et Jean Paulhan.
En substance : ZERBIB, Marcel (1924-1980) : Galeriste parisien proche des surréalistes, il fut un ami de Man Ray, de Wifredo Lam et de Max Ernst. Après avoir débuté comme assistant technique des éditions de Minuit — pour lesquelles il dénichait le papier, opération des plus délicates après-guerre —, il fut éditeur sous des marques différentes (éditions Premières, Les Pas perdus, Cercles des arts et publia plusieurs ouvrages dont les Sept Microbes vus à travers un tempérament d’Ernst en 1953, les Notes sur la Magie et le vol de Marcel Jouhandeau (1952), Dons des féminines de Valentine Penrose et Pablo Picasso, ainsi que des objets multiples de Man Ray. A l’occasion de sa publication de La Philosophie dans le boudoir (Éditions Premières, 1948), il fit la connaissance d’Hans Bellmer dont il devint un défenseur acharné. L’artiste allemand lui confia un frontispice pour une édition de Justine ou les infortunes de la vertu, avec une préface de Bataille. Le sculpteur Michel Guino a donné en 1981 un « Hommage à Marcel Zerbib » (Galerie Marion Meyer).
Max Ernst Sept Microbes vus à travers un tempérament. — Paris, Les Éditions Cercle des Arts, 1953, (185/130 mm), 84 pages, couverture cartonnée sous jaquette rempliée illustrée au premier plat. Textes de Ernst illustrés de 30 microbes en couleurs, reproductions contrecollées, oeuvres de l'artiste reproduites à l'échelle réelle des originaux. Édition originale tirée à 1100 exemplaires, un des 1000 ex. numérotés sur Marais une fleur.
(1) Au-delà de la conception générale de l'exposition, plutôt bancale, on ne dira rien des conditions d'éclairage de la dernière salle où sont rassemblées des pièces essentielles. Pis que grotesques, franchement scandaleuses.