Sagesse de Michael Arlen

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Icelin, répondit Wingless, l'histoire de l'humanité est écrite de la manière la plus inesthétique possible par une plume dont la vulgarité parviendrait à faire rougir un romancier à la mode. Elle est pleine de faux mélodrames, d'exagérations obscènes, de coïncidences sinistres et d'une vilenie qui ne peut que vous donner la nausée. Les hommes, c'est indéniable, se résignent avec une certaine dignité aux dégradations que la loi de la création leur inflige en grand nombre : mais celui qui voit la moindre grandeur dans l'histoire de l'espèce humaine s'illusionne, Icelin. Pour l'avoir vécu, je sais que les seuls à distinguer cette prétendue noblesse sont les individus qui, en prenant appui sur nos pires instincts, sont parvenus à des positions de commandement. Cependant, l'histoire a une qualité que nous ne pouvons qu'admirer. Depuis l'aube des temps, elle ne cesse d'associer des faits les uns aux autres, au milieu d'une masse d'événements. Rien ne se produit qui n'a son origine dans une autre incident. Rien ne débute qui n'a commencé. (...)





Michael Arlen Enfer, s'écria la duchesse. Traduit de l'anglais par Anne-Sylvie Homassel. - La Dernière Goutte, 2013, 150 pages, 15 €


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