Jean-Marc Vernoy et le souvenir

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Ainsi, nous vous l’annoncions, Jean-Marc Vernoy vient de publier sous la marque Balland un roman vif et court au sujet de la langue et de l'étrangeté qu'elle revêt parfois.
Sur Le Bout de la langue, son narrateur, professeur d'université à la retraite et vieil homo débandant, a une expression que rien ne lui permet d'expliciter, ni les dictionnaires, ni les lexiques, ni l'oeuvre de Victor Hugo dont il est spécialiste... Rien.
Et pourtant "Sécule à Pampam" est une expression qui lui vient en langue, si l'on peut dire, et l'entête au moment où l'éloignement de l'alma mater lui donne à la fois plus de liberté et moins d'utilité sociale. Il lui reste bien quelque préface à écrire, quelques conférences à pondre, peut-être une biographie à écrire, mais non, c'est ce sacré "sécule" qui l'obsède.
Il ne servirai à rien d'en dire plus, sinon que Jean-Marc Vernoy se sert de ce qu'il sait de la vie de faculté pour nous en brosser et les usages et le mobilier. D'ailleurs l'essentiel est ailleurs : il est probablement même en dehors du livre, dans cette rêverie qu'il impose après lecture à tous ceux qui sentent bien, ou se souviennent, que les choses parfois n'ont aucun sens. Ou bien qu'elles auraient dû en avoir plus, mais les destins absurdes sont de toutes les couleurs, comme les souvenirs, d'autant que la communication peut s'avérer au moment ultime très amèrement farceuse.


Jean-Marc Vernoy Le Bout de la langue. - Paris, Balland, 91 pages, 14,90 €



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